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Parcourant ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes



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Re: Kaamelott premier volet
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Bratac a écrit :
Hop, un petit fun fact dans vos tronches.

Je reviens d'un séjour chez mes parents. On papote un peu de mon voyage en Italie et je demande, innocemment, à mon père d'origine italienne: "Et tiens, tu connais la ville de Casalaticco qui est dans le coin?" (pour rappel, bourgade de 550 habitants dont sont originaires l'arrière arrière grand-père et l'arrière arrière grand-mère d'Alexandre Astier, ainsi que tous leurs ancêtres aussi loin que geneanet.org remonte.)

Et là mon père me répond benoitement, façon "comment tu connais ce village toi?" que c'est de là dont est originaire ma grand mère. Après investigation, il s'avère qu'avant de s'installer à Picinisco, village d'origine de mon grand-père, bah ma grand-mère a passé son enfance là-bas et que elle aussi, tous ses ancêtres (qui sont aussi les miens, du coup) sont originaires de cette minuscule bourgade.

Pas mal non? Pour le coup, le jour où j'irai là-bas, je pourrai ptêt rencontrer des gens liés de près ou de loin à Astier, mais aussi à moi, voire aux deux. Sans me vanter, les chances que je partage un ancêtre commun "relativement proche" avec Alexandre Astier semblent en plein essor. Vous vous en foutez, mais perso ça me fait bien plaisir vu que c'est certainement le Français que j'admire le plus (avec Fred Martin bien évidemment, mais on peut pas tout avoir)


Rigolo comme anecdote. Par contre je suis déçu, tu avais parlé de "village perché dans les montagnes" et j'avoue que j'imaginais plutôt ça dans le trentino qu'à 40 bornes de Rome. Mais bon, il faut de tout pour faire un monde, même des gens originaires de la maison de l'asticot

Contribution du : Le 20/09/2022 à 14:06
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Re: Kaamelott premier volet
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_ Hum? On est plus sur du 150 kms de Rome que 40, t'as du mal lire un truc.

_ Et sinon "la maison de l'asticot"? C'est un jeu de mot Astier / asticot?

2 lignes qui m'amènent à la conclusion: Latex a retrouvé sa réserve de teuteu avant de venir sur le forum ^^

Contribution du : Le 20/09/2022 à 19:35
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Re: Kaamelott premier volet
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Bratac a écrit :

Exactement. J'ai toutes les BD aussi et c'est aussi là qu'on voit le génie de metteur en scène d'Astier je trouve: il a su donner tellement d'âme à ses personnages qu'il est impossible de ne pas les lire en les entendant prononcées par les acteurs dans nos têtes. C'est assez magique je trouve.


Alors là, je trouve que tu exagères. La série aurait été une daube et on l'aurait regardée sous la torture, la pression - bref, autrement que par plaisir, en lisant la BD et reconnaissant les personnages, on aurait "entendu" leurs voix et leurs intonations, non ?

Par contre - je crois que je m'étais déjà fait la remarque en regardant la série, et peut-être l'avons-nous - les mains. Hein ? Lavons-nous les mains. Mais non : Peut-être l'avons-nous déjà faite ici - la série ? Non, la remarque : Un peu comme ce que l'on dit d'Audiard, Astier aurait créé "son" langage. Je ne parle pas de réplique comme, par exemple, 'C'est pas faux", mais d'expressions, peut-être lyonnaises, peut-être inspirées d'expressions lyonnaises, et dont je n'ai aucun exemple à donner.

Contribution du : Le 20/09/2022 à 20:41
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Re: Kaamelott premier volet
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Bratac a écrit :
_ Et sinon "la maison de l'asticot"? C'est un jeu de mot Astier / asticot?


Casalaticco, Casa l'asticot ... Putain si il faut que j'explique toutes mes blagues mêmes les plus médiocres on a pas fini

Contribution du : Le 30/09/2022 à 13:12
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Re: Kaamelott premier volet
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Citation :

Latex a écrit :
Casalaticco, Casa l'asticot ...


Nul Tes jeux de mots sont du niveua de Leon-Tom Cruise, just saying....

Contribution du : Le 16/10/2022 à 06:30
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Re: Kaamelott premier volet
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Hé oh, un peu d'eau dans ton vin ne ferait pas de mal, l'amico

Contribution du : Le 17/10/2022 à 15:32
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Re: Kaamelott premier volet
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T'es en train de dire qu'il est chianti ?

Contribution du : Le 19/10/2022 à 20:51
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Re: Kaamelott premier volet
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Tout ça parce que je lui réponds un samedi soir?

Ah ! non ! c’est un peu court, jeunes hommes !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – par exemple, tenez :

Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais une telle ascendance,
Il faudrait sur-le-champ que je la confirmasse ! »

Amical : « Mais elle doit empiéter sur votre françité
Pour boire, faites-vous livrer une caisse de grappa ! »

Descriptif : « C’est une blague ! … c’est une surprise ! … c’est une coïncidence !
Que dis-je, c’est une coïncidence ? … C’est quasiment un miracle ! »

Curieux : « De quoi sert donc cette étrangère origine ?
D’originalité, monsieur, ou de boîte à miracles ? »

Gracieux : « Aimez-vous à ce point l'Italie
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De dédier votre estomac à leurs délicieuses pâtes ? »

Contribution du : Le 23/10/2022 à 02:01

Edité par Bratac sur 25/10/2022 15:13:12
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Re: Kaamelott premier volet
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Voilà qui est plus courtois

Contribution du : Le 24/10/2022 à 10:58
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Re: Kaamelott premier volet
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Trinita a écrit :
Quant au développement du personnage du tavernier... Ca aurait fait encore un truc en plus. Mais pourquoi pas ce genre de développement dans des films "hors-série", un peu comme avec Star Wars, les Rogue One, tout ça... En fait, Rogue One et autres, je suis même pas sûr que ça corresponde à ce que j'imagine là, avec des histoires dans l'histoire, pour Kaamelott. V'là la culture et le niveau de compréhension du mec !


J'ai écouté récemment un podcast, d'une émission dans laquelle Alexandre Astier évoque la possibilité de développer le sujet de la Résistance durant les 10 ans avant le retour d'Arthur. Ce serait plus complet si j'en mettais un lien...

Contribution du : Le 07/01 à 16:40
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Re: Kaamelott premier volet
Boudin
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A mon avis, la réalisation du 2eme volet du film l'occupe déjà largement assez...

Mais bon, je veux bien ajouter cette posssibilté à mes nombreuses prières hebdomadaires.

Contribution du : Le 04/02 à 04:52
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Re: Kaamelott premier volet
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Latex a écrit :
Voilà qui est plus courtois


Allez, juste au cas où tu apprécies le contenu courtois. Voila un fanfic que j'ai écrit et envoyé à Alexandre Aster un jours un j'étais ou bourré (ou pas, franchement, je suis pas sur de l'avoir envoyé).

Si vous voulez réagir en mode "Whoa, imaginons qu'on parle encore régulièrement avec Bratac, même si c'est un sale fasciste, il a quand même du talent", je vous autorise a rire en lisant ce texte que vous n'auriez jamais pu écrire, cf la différence de niveau entre vous et moi... :



"Yvain entre en courant à toute allure dans la salle du trône.

YVAIN – Sir ! Sir !

Arthur y attend les doléances du peuple, cette fois en compagnie de Bohort (ou pas). Au bord de l’évanouissement, Yvain se penche en avant et pose ses mains sur ses genoux le temps de reprendre son souffle. La scène se prolonge indéfiniment et les chevaliers assis l’observent avec incrédulité.

ARTHUR – Alors, ça va venir, oui ?

YVAIN – C’est… mortel ! parvient à prononcer Yvain en pointant la grande porte de la pièce.

Rien ne se passe. Yvain se retourne vers la porte puis regarde le Roi et lui fait signe d’être patient….

………

Yvain a repris forme humaine. Bohort semble aux confins de l’excitation et Arthur serre la mâchoire en attendant qu’Yvain puisse enfin s’exprimer.

ARTHUR – Ca va bientôt faire cinq minutes, ça commence à bien faire oui ! Y a rien derrière vous. Vous avez couru combien de temps, déjà ?

YVAIN – En tout ?

ARTHUR – Comment ça, « en tout » ?!

YVAIN – Avec ou sans les pauses ?

BOHORT – Vous arrivez d’où ? demande Bohort.

YVAIN – Vers la forêt.

ARTHUR – « Vers » la forêt... reprend le Roi.

YVAIN – Ouais, carrément dedans en fait.

ARTHUR – Mais qu’est-ce que vous foutiez dans la forêt, vous ?

YVAIN – Alors, avec le seigneur Gauvain, nous avons décidé de commencer à traquer.

ARTHUR – Commencer à ? Pardon, j’ai pas bien compris…

YVAIN – A traquer. Ça se dit pas ?

ARTHUR – Ça peut, mais faut rajouter un truc. Vous traquez quoi ?

YVAIN – Nous y avons longuement réfléchi et nous avons décidé de tout traquer. C’est à dire qu’on traque, enfin on pré-traque si vous préférez, et quand on trouve une cible, quelque chose à atteindre, on... post-traquue ? Non, on traque du coup. Attendez, si on pré-traque avant…

ARTHUR – Bref, vous traquez dans la forêt. Vous et Gauvain. Et vous avez ramené beaucoup de gibier ?

YVAIN – De gibier, Sir ?

ARTHUR – Oui, de gibier, de bestioles que vous avez traquées et dépecées ?

YVAIN – Non non, nous on traque tout, mais pour l’instant on se concentre sur les opportunismes.

ARTHUR – OK, ça devient débile.

BOHORT – Continuez, c’est passionnant…

YVAIN – Parce qu’en vrai, il paraît que c’est la meilleure méthode pour trouver un truc, traquer. Et ça peut se faire qu’en forêt. Même si on traque... heu… j’sais pas, un avertissement ou une hauteur maximum...

Arthur l’observe les yeux grand ouverts.

ARTHUR – Fermez-la ! Vous me fatiguez… Qu’est ce qu’il y a de si formidable qui arrive derrière vous de toute façon ?

YVAIN – Alors là, Sir, vous n’allez pas m’en croire vos oreilles. Ouais, nan, c’est…

ARTHUR – Abrégez, crétin !

YVAIN, offensé – Bah, Sir…

ARTHUR – Pardon… Pourriez-vous, S’IL VOUS PLAIT, NOUS REVELER CETTE INFORMATION VISIBLEMENT CAPITALE QUE VOUS AURIEZ DEJA DU NOUS COMMUNIQUER DEPUIS UN BON QUART D’HEURE ?

Bohort a l’air hypnotisé par leur discussion.

Yvain s’apprête à reprendre la parole quand du vacarme parvient du couloir.

GAUVAIN – Laissez passer, laissez passer…

Bohort empoigne Arthur en frémissant. Yvain se tourne vers la porte et ajoute avec un grand sourire :

YVAIN – Vous allez voir, vous aller adorer !

La voix du couloir se fait maintenant très proche.

GAUVAIN – Mon oncle ! Mon oncle !

Gauvain entre dans la salle du trône en courant à toute allure et s’arrête face au roi,les mains sur les genoux dans la même position qu’Yvain quelques minutes plus tôt.

YVAIN – Quelle bonne surprise, seigneur Gauvain !

………………..

ARTHUR – Ça commence vraiment à bien faire. Alors vous, seigneur Yvain, pendant que votre copain DÉBILE passe les trois prochaines plombes à reprendre son souffle, vous allez m’expliquer ce qui est censé passer ses… foutues... portes…. dans les prochaines minutes ! Encore des débiles ? Vous avez trouvé une colonie de débiles de forêt ? DITES-MOI TOUT ! Tout de suite !

Yvain reste coi devant l’agressivité de son royal beau-frère. À côté de lui, Gauvain relève une main, reprend son souffle et se redresse en prenant la parole :

GAUVAIN – Mon oncle, inutile de vous courroucer. D’autant que nous ne sommes porteurs que d’excellentes nouvelles !

ARTHUR – Hum, allez-y.

GAUVAIN – Figurez-vous que nous traquions, mon oncle.

ARTHUR – Oui, j’en ai entendu parler. Vous traquez des opportunismes, il parait ?

Gauvain laisse paraître son incrédulité un instant puis regarde en direction de son compère avant de ramener son attention vers Arthur en souriant.

GAUVAIN – Non. Je comprends, mon oncle. Non non, nous traquons les opportunités.

YVAIN – Et par courant d’air, les opportunismes.

GAUVAIN – Bref, mon oncle, vous n’allez pas en croire vos yeux !

YVAIN – Vos oreilles.

GAUVAIN – Ah ?

YVAIN – Croyez-moi.

(Partie facultative, un peu trop barrée ? Doublement à la fin 

GAUVAIN – Huumm… Au fait, comment se passe la traque, seigneur Yvain, chevalier au lion ?

YVAIN – C’est plutôt à moi de vous poser la question, puisque je suis parti faire de l’éclairage.

GAUVAIN – Pertinent ! Eh bien sachez que je suis... parti très rapidement après vous. Je suis donc dans le regret de vous informer que je ne dispose pas (à l’heure actuelle) de nouvelles informations à vous communiquer sur la traque. De votre côté, comment se passe la traque de l’éclairage ?

YVAIN – Hum… Pour tout vous dire, je finalise la pré-traque…

GAUVAIN – Ha ?

Yvain parcourt la pièce du regard, pour en apprécier l’éclairage.

YVAIN – Ca semble acceptable, malgré un léger défaut du contrepoint.

Après un court silence, Gauvain ouvre grand les yeux, puis les bras.

GAUVAIN – Mission accomplie ?

L’index en l’air, Yvain lui répond :

YVAIN – Presque.

Il tend la main vers Gauvain, la paume à la verticale ouverte en direction de son ami. Ce dernier l’imite et, lentement, ils rejoignent leurs paumes.

LES DEUX – Wooo, pshhhh, ouais, vzzzzz

Après avoir fêté la réussite de leur mission avec moult gestes et sons plus idiots les uns que les autres, ils se retournent vers leur seigneur.

GAUVAIN – Et voila !

YVAIN – Hyper !

Bohort attrape ce qui traine à portée de mains et le balance en direction des deux.

BOHORT – Mais quoi, bon Dieu ? Qu’est-ce que vous avez trouvé ?

ARTHUR – Bohort, enfin… Cela dit, il a pas tort. Vous allez la cracher votre salade ?

GAUVAIN – Cracher notre salade, mon oncle ?

ARTHUR – Oui, votre salade. Dites-moi ce qu’on attend ou je vous tranche les veines.

(BOHORT (sur un ton cruel) – Laissez-moi régler son compte au fils Leodagan pendant que vous assommez votre neveu. On leur arrachera les vers du nez un par un à coups de dagues…)


GAUVAIN – Mais vous ne préférez pas qu’on les attende, mon oncle ? Je suis surpris qu’ils ne soient pas déjà arrivés en fait.)) (fin du passage barré)

LEODAGAN – Sir, sir !

GAUVAIN – Ah voilà.

Léodagan se faufile entre les deux autres.

LEODAGAN – Tiens, ils ont réussi à revenir au château sans gualancher ces deux-là ? Alors vous en dîtes quoi de la nouvelle ?

ARTHUR – Moi ? Mais de quoi, pétard ? Ça fait un quart d’heure que j’essaye de leur faire me dire ce qu’ils ont vu de si incroyable ! C’est quand même pas vrai ça ?

LEODAGAN – Ah, mais ils viennent d’arriver ? Parce que la dernière fois qu’on les a vus, ils sont partis en trombe pour venir ici et ça doit bien faire une heure… Et on a marché tranquilles.

YVAIN – Pfff, ouais, comme nous...

LEODAGAN – Donc ça veut dire que vous savez pas ? Merde, j’aurais dû venir directement avec Machin. Voyons voir… Seigneur Yvain, foncez vers les geôles et ramenez tout le monde.

BOHORT – Les geôles ?

LEODAGAN – Ouais, pour les calmer un peu… Ils voulaient m’empêcher de baillonner le démon !

BOHORT – Le démon ?

GAUVAIN – Le seigneur Perceval est aux geôles ?

YVAIN – Perceval, c’est celui qui finit toujours ses phrases par « avec plaisir » ?

ARTHUR – Qui est aux geôles exactement ?

LEODAGAN – Bah celui-là, ouais, Perceval. Et Merlin aussi. Je crois que c’est tout. Enfin, y a Machin aussi… le démon. De toute façon, le petit doit déjà les avoir rattrapés… Ah, mais parce que vous êtes encore là vous en fait ?

YVAIN – Plait-il ?

LEODAGAN – Vous écoutez quand je parle ?

YVAIN – Ça m’arrive…

LEODAGAN – Hum, et là, par exemple ?

YVAIN – On va dire que oui.

LEODAGAN – Charmant… Et avant, quand je parlais des geôles ?

YVAIN – Ça me dit rien…

LEODAGAN – Ha ça, c’est un champion le nôtre… Vous, vous descendez aux geôles avant que je vous en colle une, vous dites aux gardes de pas les emprisonner et vous revenez avec tout ce beau monde. Dites-leur que j’ai changé d’avis.Et vous insistez pour qu’ils restent enchaînés !

ARTHUR – Pardon ?

LEODAGAN – Ouais, y compris vos petits copains, là. Va falloir qu’on reparle de ça d’ailleurs, mais… Et vous ? Toujours là ?

YVAIN – Plait-il ?

LEODAGAN – AUX GEOLES ! REMONTEZ TOUT LE MONDE.

YVAIN – Ha oui !

Leodagan le fixe du regard un long instant.

YVAIN – Ah, mais tout de suite ? Je le savais !

_______________________________________________________________

ARTHUR – Bon, ils arrivent oui ? Qu’est-ce qui vous a pris encore d’envoyer votre fils pour libérer trois prisonniers ?

LEODAGAN – C’est bon, j’ai admis que c’était une connerie. Laissez-moi envoyer un garde maintenant.

ARTHUR – Je vous ai déjà dit non. Ça lui sert d’expérience. D’expérience nullissime, mais ce sera toujours ça de pris… Au pire, s’il est toujours pas revenu dans dix minutes, j’envoie çui-là pour aller le chercher.

GAUVAIN – Moi, mon oncle ?

LEODAGAN – Non mais vous avez tourné du cigare, ma parole ! Vous pensez vraiment que cet ahuri va retrouver l’autre, faire ouvrir les geôles, libérer trois prisonniers et revenir les mains dans les poches ?

ARTHUR – Je ne doute pas de son échec. À ce niveau-là, c’est de l’étude comportementale. Je profite de l’occasion. En somme, je suis une sorte d’opportuniste.

LEODAGAN – Forcément, vu comme ça…

___________________________________________________


Yvain entre, seul, à marche rapide.

YVAIN – Sir ! Ah, sir, votre présence est tout à fait fortuite ! Je suis scandalisé !

ARTHUR – Où sont les prisonniers ?

LEODAGAN – Tiens, mais oui c’est vrai ça. J’avoue que j’étais un peu curieux de savoir ce qui vous scandalisait tant, mais maintenant qu’on en parle, où sont les prisonniers ? Si vous me dites que vous avez encore tout foutu en l’air, laissez-moi vous prévenir que des présences assez infortuites risquent de se manifester assez rapidement au niveau de votre visage, et ceux que ça scandalise, qu’ils viennent me le raconter en face.

YVAIN – Non mais il arrivent, c’est Gruduk qui les amène. Ça y est, c’est bon ? Je suis scandalisé !

ARTHUR – Mais ils arrivent dans combien de temps ?

YVAIN – Ouais, donc ça intéresse personne que je me scandalise en fait ?

BOHORT – Parlez, seigneur Yvain, nous vous écoutons.

YVAIN – Je… ci-parlé seigneur Yvain, chevalier au lion (et j’aimerais que certaines personnes ne l’oublient pas, suivez mon regard…) déclame en mon âme et conscience que ni moi, ni le seigneur Gauvain, chevalier… à ma gauche…

GAUVAIN – Droite. Le seigneur Gauvain, chevalier à ma droite.

YVAIN – Que ni moi, ni le seigneur Gauvain, chevalier à ma… droite ? (Yes !) n’avons assisté en bonne et due forme à ce spectacle et au vu de... ce... prisonnier... en tant que… d’avant… Voilà ! Nan, j’y arrive pas. Comment je fais pour dire que quand on les a rencontré la première fois, l’étranger était pas prisonnier ?

ARTHUR – Bah vous dites ça.

YVAIN – Ça fait pas un peu trop zélé ?

ARTHUR – De quoi ? Laissez-tomber, ils sont loin derrière, vous pensez ?

YVAIN – À vue de pieds ?

ARTHUR – Oui, non, à vue de pieds, j’en sais rien moi. Ils arrivent dans combien de temps, là ?

YVAIN – À vue de pieds, je saurais pas dire.

ARTHUR – Évidemment… Et sinon, ça va, ça s’est bien passé aux geôles ?

YVAIN – Dans quel domaine ?

ARTHUR – Dans le domaine de… du cigare, tiens ?

YVAIN – Je ne suis pas sûr de bien vous suivre, sir.

ARTHUR – Moi je pense que vous me suivez très bien, vous faites juste semblant d’être infiniment con. Je suis sûr qu’en fait, vous me préparez un coup tordu qui va me péter à la gueule un de ces quatres.

GAUVAIN – Un coup tordu, mon oncle ?

ARTHUR – Ah, vous, n’en rajoutez pas.

LEODAGAN – Si vous voulez mon avis, y a peut-être pas de coup tordu, mais il doit bien y avoir un ou deux machins de tordus là-dedans, si vous voyez ce que je veux dire.

ARTHUR – Bon… Seigneur Yvain, comment s’est passée la… « mission » que vous avez réalisée, sous mon commandement, et qui consistait à faire sortir un groupe de prisonniers des geôles pour remonter avec eux ?

YVAIN – En tout bien, tout honneur, sir.

ARTHUR – Voilà. Donc là, forcément… Vous avez vu Gruduk et il arrive bientôt, c’est ça ?

YVAIN – Informateur !

ARTHUR – Affirmatif…

YVAIN – Qu’est-ce que j’ai dit ?

ARTHUR – Bon, et qu’est-ce qui vous a pris tellement de temps ? On a failli envoyer Gauvain vous retrouver.

YVAIN – Les gardiens, sir !

ARTHUR – Ils voulaient pas vous remettre les prisonniers ?

YVAIN – Si, mais ils voulaient que j’en assume l’entière responsabilité, sir !

ARTHUR – Et vous, vous vouliez pas ?

YVAIN – Rien de tel dans mon ordre de mission stipulatif. Nous nous sommes donc chamaillés pendant un très long moment, si bien que nous étions exténués...

LEODAGAN – Faudrait appeler le scribe, là il va passer dans le légendaire…

YVAIN – En tout cas, jusqu’au bout, j’ai refusé… mort dans l’âme ?

ARTHUR – Mordicus ? Ça collerait mieux avec votre salade.

YVAIN – J’ai refusé mordicus de prendre les prisonniers sous ma responsabilité et le bougre a dû finir par s’avouer vaincu. Il n’en a pas gardé pour plus tard, si vous voyez ce que je veux dire…

ARTHUR – Pas du tout. En bref, vous n’avez pas accepté d’en prendre la responsabilité, donc ils n’ont pas été libérés ?

YVAIN – Si ! Le chef des gardes et moi, on en a reparlé un peu après. Ouais, juste après en fait. Et il a accepté de les libérer contre mon nom en bas d’une feuille. J’aurais pu rouspéter, mais je voyais qu’il était aussi exténué que moi, alors j’ai préféré saisir l’occasion.

ARTHUR – L’opportunité.

YVAIN – Sir ? Ha, vous aussi, vous traquez ? Je le savais !

ARTHUR – Vous êtes désespérant…


_____________________________________________________



(tumulte pendant l’arrivée du groupe)
Gruduk tient la lame de sa dague devant le cou d’un homme, taille moyenne, habillée à l’occidentale des années 2000. Ses mains sont enchaînées derrière son dos, une corde relie ses chevilles pour l’empêcher de courir. Merlin et Perceval sont enchaînés derrière lui, leurs chaines sont reliées à celles de l’inconnu. La tête de l’homme est recouverte d’un capuchon en tissu noir sur lequel deux trous pour les yeux et un pour la bouche ont été découpés approximativement. On peut apercevoir parfois par un des trous que la bouche est bayonnée.

ARTHUR – Bon bah c’est pas dommage ! Vous vous magnez, ou quoi ?

GRUDUK – Pardon sir. Ils ont voulu faire les fiers dans les escaliers.

MERLIN – Faire les fiers ? Non mais ça va pas bien ? Vous croyez que c’est facile de monter des… Sir, libérez-nous !

PERCEVAL – Laissez, je vais m’en occuper, ça vaut mieux. Sir, libérez-nous.

MERLIN – C’est EXACTEMENT ce que je viens de dire.

PERCEVAL – Deux tiens valent mieux qu’en tant que faire ce peut.

MERLIN – C’est du Pays-de-Galle, ça ?

PERCEVAL – Non, c’est dans ma famille qu’on dit ça.

ARTHUR – Bon, ça suffit, libérez-les.

GRUDUK – Lesquels, sir ?

ARTHUR – TOUS ! Tournez la clef, dans le machin, entre les trois, et tournez. Après, vous libérez deux ou trois paires de poignets et on oublie ce fâcheux incident, allez hop, j’ai pas que ça à foutre.

GRUDUK – Mais sir… Pour vos deux copains, je veux bien, même si franchement je pense qu’on devrait en discuter à tête reposée, mais l’autre là… A la limite, je lui tranche les veines des deux bras, là, tout de suite, et on en parle plus. Ou sinon, je peux le faire souffrir plus longtemps, c’est comme vous voulez.

Bohort, qui est sous le choc depuis pas mal de temps, est outré.

ARTHUR – Bon, ça suffit, je vais lui enlever sa cagoule moi-même et vous me laisserez décider ensuite de comment le torturer.

LEODAGAN – Oh attention, vous. Je savais bien que vous voudriez le voir alors je lui ai fait mettre ce machin, histoire d’avoir le temps de vous prévenir une dernière fois. Cette chose n’est pas humaine.

ARTHUR, faisant les cent pas devant le captif – Oui, vous me l’avez déjà dit. Un démon, même ! C’est ce que vous avez dit.

LEODAGAN – Absolument. Alors vous me ferez le plaisir de faire brûler ce nid à emmerdes aux premières lueurs de… de tout de suite, tiens.

ARTHUR – Vous n’avez jamais été versé dans la diplomatie, beau-père, mais là je vous trouve furieusement expéditif…

GRUDUK – Non, mais il a raison. En tout cas, moi je vote : c’est un démon.

ARTHUR – Vous, vous commencez par libérer Perceval et Merlin. D’ailleurs, c’est pas dans vos prérogatives de mettre aux fers.

GRUDUK – Ouais.

ARTHUR – Vous savez pas ce que veut dire « prérogatives » ?

GRUDUK – Non. Enfin si, je crois. Mais comme je voyais pas le rapport avec la pêche aux oursins, j’ai préféré rester prudent.

ARTHUR – Sage décision.

GRUDUK – Et donc ?…

ARTHUR – Quoi, « et donc » ?

GRUDUK – Bah, y a un rapport ?

ARTHUR – Entre ? Les prérogatives et la pêche aux oursins ? On en reparlera un autre jour, Gruduk…

GRUDUK – Ouais, je comprends. Vous êtes pas sûr en fait ?

ARTHUR – Pas sûr ? Pour la pêche aux oursins ? Oh, quasiment, mais je vous dis, on en reparle. En attendant, finissez de détacher Merlin et le seigneur Perceval.

GAUVAIN – Mon oncle ? Avant que vous ne fassiez quoi que ce soit, le seigneur Yvain et moi-même tenons à préciser que nous ne pensons pas que ce monsieur soit un démon.

YVAIN – Tut tut tut tut tut tut tuuuuuuut ! Je désolidarise ma personne de la vôtre immédiatement !

GAUVAIN – Ah bon ? Mais sir Yvain, (sir Yvain, chevalier au lion). Sir Yvain, chevalier au lion, nous avons discuté avec ce monsieur, et il n’avait pas des allures de démon, si ?

YVAIN – Il était bizarre… D’ailleurs, pourquoi avons-nous accouru à vive allure vers le château ?

GAUVAIN – Parce… qu’il était bizarre !

YVAIN – Et comme truc bizarre, les démons, pardon quoi.

GAUVAIN – Sagace !

PERCEVAL – Ouais, bah moi aussi je désolidarise ma personne alors.

ARTHUR – De quoi ?

PERCEVAL – Quand on pense que c’est pas un démon, faut désolidariser sa personne ou pas ?

ARTHUR – Perceval, revenons au sujet. Vous pensez que c’est un démon ?

PERCEVAL – Non sir, c’est pour ça, je désolidarise ma personne.

YVAIN – Bah non. C’est ma personne qu’a été désolidarisée en premier, et moi je pense que c’est (peut-être) un démon.

PERCEVAL – Mince. On fait comment alors, sir ? On peut pas être deux à désolidariser nos personnes sur un seul faux-démon.

GAUVAIN – Ou alors, c’est un faux faux-démon !

GRUDUK, flippé – Oh putain, et re mi-ours derrière ? Brrrrr

GAUVAIN – Pardon ?

GRUDUK – Croyez-moi, vous dormirez mieux si je vous explique pas.

ARTHUR – Bon et vous ? En tant que druide, vous devriez savoir reconnaître ça, un démon. C’en est un ?

MERLIN – Hum, pas sûr…

ARTHUR – Ah bah super.

MERLIN – Déjà, est-ce que vous croyez aux démons ?

ARTHUR – Comment ça « est-ce que je crois aux démons » ? Mais… Bien sûr. Non ? C’est pas de ça que vous parlez à longueur de journée avec Elias ?

MERLIN – Si. Mais ça commence à faire un bout de temps qu’on a pas croisé un clampin pour nous raconter avoir vu un démon la semaine d’avant. Alors y en a qui commencent à se demander si ça serait pas de l’histoire ancienne, quoi…

ARTHUR – Ok. Donc c’est pas un démon, parce qu’on risque plus d’en croiser ?

MERLIN – Pas sûr…

ARTHUR – Bon. Puisque tout le monde l’a vu, j’imagine que je risque pas grand chose en lui ôtant sa cagoule. Allons-y, voyons à quoi ressemble notre envoyé des Enfers.

LEODAGAN – Faites gaffe quand même, en plus il est vraiment vachement laid…

Arthur se fige face à l’inconnu, attrape le haut de la capuche avec deux doigts et la soulève lentement, révélant petit à petit son propre visage, bailloné et visiblement épuisé par le trajet depuis la forêt, mais parfaitement identique dans ses traits, jusqu’aux coupes de barbe et de cheveux (un look plutôt normal pour le vrai monde en fait, pas un look Arthur dans ses phases très fantasy). Arthur jette la cagoule derrière lui et fait le tour de la créature. Il le pousse de l’index, lui tire sur les joues, examine ses cheveux, etc. avant de se remettre face à lui pour le fixer dans les yeux quelques instants.

ARTHUR – Qu’est-ce que c’est que cette terrine encore ? C’est un doppel-machin, là. La bestiole qui change d’apparence.

PERCEVAL – Je sais pas si c’est un doppel-machin sir, mais il vient d’un autre monde.

ARTHUR – D’un autre monde ?

LEODAGAN – Voilà, il vient d’un autre monde et il a votre tronche, alors je vois pas pourquoi on attendrait tranquillement qu’il rameute tous ses petits copains qu’auront votre tronche, votre tronche, ou encore la mienne, pour qu’ils viennent nous piquer nos places. Alors on le zigouille et on discute ensuite d’un protocole pour vérifier qu’on n’a pas déjà une armée de chevaliers démoniaques en train d’envahir le château ni vu ni connu.

ARTHUR – Mais comment vous le savez, qu’il vient d’un autre monde ?

PERCEVAL – C’est lui qui me l’a dit.

ARTHUR – Ah, mais vous avez parlé ?

PERCEVAL – Oui sir.

ARTHUR – Bon. Comme je commence déjà à en avoir marre, reprenons depuis le début. Qui l’a croisé en premier ?… Quoi, personne ?

GAUVAIN – Seigneur Perceval, il me semble qu’il s’agissait de vous.

PERCEVAL – Hein ? Ah non, moi je l’ai pas croisé, j’étais assis quand il est arrivé.

ARTHUR – Bon, ok… Et il vous a dit quoi ?

PERCEVAL – Il a dit « Perceval – mais – qu’est – ce – que – c’est – que – ce - délire ».

ARTHUR – Ce « délire » ?

PERCEVAL – Ouais. Mais sur le coup ça paraissait normal. Il vient du futur, alors il parle une langue sous-évaluée.

ARTHUR – Du futur ? En plus du reste ? Et vous me rappelez pourquoi il est bailloné ?

PERCEVAL – Parce que Léodagan est un vieux tas de bouse séchée incapable de réfréner ses pulsions.

LEODAGAN – Dites-donc, vous !

PERCEVAL – Quoi, on dit pas comme ça ?

ARTHUR – Mais pourquoi vous l’avez bailloné, beau-père ? Il a menacé quelqu’un ?

LEODAGAN – Non, mais… Mais il passe son temps à expliquer pourquoi faut pas le cramer, et ça m’énerve. En plus, il explique, il analyse, il fait des connections à la con, c’est chiant comme l’hiver… Bah tiens, on dirait vous ! Et puis, c’est un démon.

MERLIN – Pas sûr…

YVAIN, fait un mouvement de protection ésotérique avec ses mains – Fshhh, désolidarisation…

ARTHUR – Bon. Beau-père, faudra qu’on reparle sérieusement de vos prérogatives en termes de maintien de l’ordre. En attendant, cher monsieur, le royaume de Logres s’excuse pour cet accueil qui ne reflète en rien la façon dont il a pour habitude de… Oh et puis merde, pardon, et bienvenue, voilà.

Arthur retire le baillon à l’inconnu.

L’INCONNU, tousse et s’essuie la bouche – Merci… Sir ?

ARTHUR – Ah bah ! Ça alors, vous avez entendu ? Mais c’est parfait ça.

LEODAGAN – Vous laissez pas embobiner. À moi, il a servi du « monsieur Léodagan », et « seigneur Léodagan le sanguinaire » et même « le tyrannique despote de Carmélides »… Bon, celle-là, je l’ai notée, mais c’est pour vous dire. Il est… Enfin vous allez voir. Moi je dis, on crame.

ARTHUR, fronce les sourcils – Bon. Cher monsieur, encore bienvenue. Comment vous appelez-vous ?

L’INCONNU – Alexandre Astier. S’il-vous-plait, aidez-moi à retourner dans mon monde.



_____________________________________



Autour de la table ronde, les mêmes, y compris Gruduk, Merlin et Alexandre.

ARTHUR – Ah. On est quand même mieux installés ici. Bon, ce n’est évidemment pas une réunion officielle de la table ronde, puisque nous y accueillons des connaissances qui ne sont pas chevaliers, mais une réunion… exceptionnelle, voilà. Pour discuter de cet événement. Comme je vous le disais, l’apparition d’un portail interdimensionnel et temporel qui nous envoie des copies de nous du futur constituant un événement (relativement) inquiétant, j’aimerais que vous n’en parliez pour l’instant à personne d’autre. Rien de ce qui sera dit ici ne devra être répété, à quiconque.

PERCEVAL – Ça, faudra pas que j’oublie de le dire à Karadoc !

ARTHUR – De ? Mais non, puisque vous n’allez pas du tout en parler à Karadoc !

PERCEVAL – Pourquoi pas ?

ARTHUR – Mais… Mais, parce que je vous le demande, abruti !

PERCEVAL – Ah ok. Donc je lui dis pas la fin ?

ARTHUR – Vous lui dites… pas la fin ? Non mais vous me faites marcher là ? Vous lui dites pas la fin, ni le début ni entre les deux !

PERCEVAL – D’accord. Donc je vais le chercher et vous nous attendez pour commencer ?

ARTHUR – Quoi ? Non. On le laisse en dehors de ça pour l’instant, c’est tout. Comme tous les autres.

PERCEVAL – Mais pourquoi lui, sir ?

ARTHUR – Mais QUOI, pourquoi lui, je viens de dire que c’était pareil pour tous les autres !

PERCEVAL – Ouais, justement.

ARTHUR – Justement quoi ?

PERCEVAL – Justement, c’est tout.

ARTHUR – Bon… On va reprendre… J’espère que vous avez compris, Perceval : vous ne raconterez pas cette histoire à Karadoc.

PERCEVAL – En tout cas, pas la fin.

ARTHUR, souffle – Alors comme ça, vous venez du futur d’une autre dimension ?

ALEXANDRE – Grossièrement.

ARTHUR – Et vous me ressemblez parce que ?

ALEXANDRE – C’est une très longue histoire.

GAUVAIN – Comme c’est palpitant, mon oncle.

ALEXANDRE – Dans mon monde, j’habite aussi sur la Terre, comme vous, mais dans le futur. Et j’écris un… une série de « pièces de théâtres » qui parle justement de vous. Et je joue dedans. Je vous joue, vous, donc forcément vous me ressemblez.

GRUDUK – La combine parfaite pour vous raccourcir discrètement et prendre votre place, sir.

LEODAGAN – Mais il a raison, faites-moi griller cette erreur de la nature et on reprend nos vies normales.

YVAIN – Père, et s’il disait vrai ?

LEODAGAN – S’il disait vrai, s’il disait vrai… S’il disait vrai, on aurait fait une connerie, voilà. Mais ça va, on va pas s’agiter la soupière trois heures pour un seul cadavre quand même. Un type même pas de notre planète, personne va venir nous souffler dans les bronches, on est peinards ! Allez, crac !

ARTHUR – Non non et non, on va pas buter un type juste parce qu’il me ressemble.

MERLIN – Techniquement, il serait carrément vous. Il serait même… Enfin il serait plus réel que vous.

ARTHUR – Plus réel ? Et puis quoi encore ?

ALEXANDRE, d’une voix plus profonde que normalement, la tête baissée – Plus imaginatif ?

ARTHUR, ouvre de grands yeux – Ah oui ? Et quoi d’autre ?

ALEXANDRE, d’une voix de plus en plus grave, en remontant petit à petit le menton – Plus sûr de lui.

ARTHUR, sourit et fronce un sourcil à la fois – Rien que ça ?

ALEXANDRE sur un ton maléfique – Plus démoniaque, ha ha ha ! (Les autres flippent vraiment) Je vous fais marcher, sir. C’était une petite expérience, je viens d’essayer de vous interpréter, comme quand on tourne la série. J’étais comment ?

BOHORT – Vous étiez excellent, seigneur Alexan…

ALEXANDRE – Non, mais finissez si vous voulez, je connais la règle : « autour de la Table Ronde, tout le monde est appelé seigneur ». Je vais pas commencer à aller contre la tradition, c’est moi qui l’ai écrite.

ARTHUR – À ce sujet, d’ailleurs…

ALEXANDRE – Je vous ai tout dit.

ARTHUR – Mais comment vous êtes arrivé ici ?

ALEXANDRE – Perceval aurait ouvert un passage vers moi.

ARTHUR – Ah oui, vous avez fait ça, vous ?

PERCEVAL – Ouais, mais j’ai pas fait exprès.

ARTHUR – Je m’en serais douté. Et ensuite ?

PERCEVAL – Le portail s’est allumé, et lui, il a passé sa tête au travers. Alors moi, j’ai dit « Sir ? » (parce qu’il vous ressemble quand même vachement, on est d’accord?), lui il a dit « Perceval ? » et les autres trucs que je vous ai répété tout à l’heure, et il a commencé à sortir du portail. Et quand il est passé en entier, le portail a disparu. Enfin, pas la partie en pierre, juste le tourbillon bleu.

ALEXANDRE – C’est pour ça que je vous demandais de m’aider à retourner chez moi.

ARTHUR – D’accord… Et chez vous, vous avez beaucoup de portails comme ça ?

ALEXANDRE – Non, aucun. J’ai ouvert mon armoire et j’ai vu un tourbillon bleu et blanc. J’ai été curieux, j’ai passé la tête et je suis tombé sur lui. Après, j’ai pas réfléchi et je suis venu discuter avec lui.

ARTHUR – D’accord. Alors, je crois que la situation est claire pour tout le monde. L’un d’entre vous souhaite-t-il me faire part d’une éventuelle idée ?… D’accord. Une idée dans laquelle personne ne se fait buter ? Voilà, c’est bien ce que je pensais.

YVAIN – Sir !

ARTHUR – Allez-y.

YVAIN – Nous pourrions le torturer pour qu’il nous raconte notre futur !

GAUVAIN – Et nous pourrions même le forcer à écrire que nous trouvons le Graal et devenons immensément riche, mon oncle !

YVAIN – Trop comment ça serait hyper !

ARTHUR – D’accord, autre chose donc ? Non, je vous ai déjà dit « sans violence ».

LEODAGAN – Non non, je vous promets, aucune violence. On l’amène, cordialement, au port le plus proche et on le fait partir avec la première (dans une quinte de toux) galère. Pas un mort, pas un coup de poing, pas le moindre éclat de voix.

ARTHUR – Les galères, c’est pas violent ? Vous croyez qu’il va se passer quoi, une fois débarqué ? Ils vont l’engager pour écrire des saynettes ? Non, j’aimerais une solution humaine, pacifiste, pour permettre au seigneur Alexandre de retourner, en bonne santé, dans son monde où, probablement une femme ?

ALEXANDRE – Oui.

ARTHUR – Et peut-être des descendants l’attendent. Ou pas d’ailleurs, je m’en fous complètement.

BOHORT – Sir, et si nous nous rendions auprès du portail ?

ARTHUR – Voilà une idée constructive. En temps normal, j’y aurais pensé moi-même, mais là avec toutes leurs conneries… (Je me demande si vous les rendez pas encore plus cons, honnêtement...)

ALEXANDRE – L’important, c’est que Bohort y ait pensé. Le seigneur Bohort, pardon.

ARTHUR – Alors, où se trouve ce portail, seigneur Perceval ?

PERCEVAL – Au fond d’une grotte, dans la troisième forêt.

ARTHUR – Dans la troisième forêt ?

PERCEVAL – C’est pas comme ça qu’elle s’appelle ?

LEODAGAN – Je vais vous épargner une heure d’explications, on les a trouvés à la sortie de Bercéliande.

ARTHUR – Vous pourriez nous y amener, à cette grotte ?

PERCEVAL – Non.

ARTHUR – Bon… Attendez, comment ça « non » ?

PERCEVAL – Je pourrais pas vous y amener. Il va bientôt faire nuit et j’ai pas encore mangé. Enfin si, on a trouvé des fraises des bois et des pistaches, mais…

ARTHUR – Non, on s’en fout de ça. Demain, vous pourrez nous amener là-bas ?

PERCEVAL – Sir, j’aimerais vraiment mieux éviter d’y aller la nuit.

ARTHUR – J’abandonne… Et vous, ça vous dit rien ? Un portail dans une grotte au fond de Bercéliande ?

MERLIN – Si.

ARTHUR – Comment ça ? Vous voyez de quelle grotte il parle ?

MERLIN – Je pense.

ARTHUR – Mais vous pouviez pas le dire plus tôt, enfin ? Bon, c’est où ?

MERLIN – Une grotte avec un portail dans la forêt de Bercéliande, j’en connais qu’une.

ARTHUR – Oui bah accouchez.

MERLIN – La grotte de l’homme aux figues trop mûres.

ARTHUR – De quoi ? Mais c’est une tradition druidique, en fait, de toujours choisir les PIRES noms possibles.

MERLIN – Je sais. Mais justement, là, on a viré le responsable avant qu’il donne un nom au portail.

ARTHUR – Ah, donc vous saviez qu’il y avait un portail dimensionnel à deux heures de marche et vous avez jamais songé à venir m’en parler ?

MERLIN – Nooon, mais c’est juste une vieille ruine, tout le monde s’en fout. J’en connais des portails qui fonctionnent, mais pas sur l’Ile de Bretagne.

ARTHUR – Visiblement, la ruine a repris du service… Ça marche comment, des portails machin-trucs ?

MERLIN – Personne sait vraiment. Enfin, les gens savent, mais ils préfèrent pas trop en parler.

ARTHUR – Mais vous, vous savez quoi ?

MERLIN – Ils ont pas voulu m’en parler.

ALEXANDRE – Si je peux me permettre ? Perceval et moi… (on le coupe) Le seigneur Perceval et moi avons discuté assez longtemps lorsque je suis arrivé, et nous avons trouvé des… indices à partager.

PERCEVAL – Ah bon ? Heu ouais, carrément ! On voudrait vous partager pas mal d’indices même, parce que sinon ça va nous en faire trop et on pourra pas tous les ranger. Alors vous prenez vos beaux indices et vous y faites bien attention.

ALEXANDRE – Merci. Donc, pour planter le contexte, sachez que Perceval (désolé, je vais avoir du mal à m’y faire) se rend dans cette grotte pour méditer. Il s’agit d’une très longue grotte en ligne droite, assez étroite, qui aboutit sur une pièce un peu plus grande avec une sorte de siège en pierres et une arche, en pierres aussi. Aujourd’hui, Perceval a décidé de méditer sur la spiritualité, la religion, le dieu unique, tout ça… Il était donc assis et s’est demandé… Vous vous êtes demandé quoi, Perceval ?

PERCEVAL – Comment est le dieu unique ? Est-ce qu’il vit tout seul ?

LEODAGAN – Au cas où il vive avec tous les autres dieux uniques...

ALEXANDRE – Continuez.

PERCEVAL – Je me suis demandé à quoi il ressemble. Où il vit. Est-ce que lui aussi oublie A CHAQUE FOIS quand il met des groseilles dans ses poches !

ALEXANDRE – Et vous me disiez qu’un enseignement du père Blaise vous était revenu ?

PERCEVAL – Un enseignement du père Blaise ?

ALEXANDRE – Le façon dont vous avez nommé le dieu unique quand vous étiez dans la grotte ?

PERCEVAL – Notre Créateur ? C’est pas un enseignement du père Blaise, c’est un machin qu’il m’a appris.


______________________________________________

Saison 1 : Bloqué. (un certain temps. Alexandre rejoint le groupe. Sketchs. Il pose des questions. On se marre bien. Ça peut s’étendre sur un quart de saison)
Elias revient (on s’organise pour déconner en le surprenant avec Alexandre a la place d’Arthur) : « bah merde alors, une réalité alternative ! Enchanté blabla, de quel univers incroyable venez-vous donc ? Ah mais si, les démons existent, c’est une connerie que j’ai racontée à Merlin avec quelques filtres d’occultation pour changer d’apparence et il y a cru ce con. Après des centaines d’années à soi-disant bosser le sujet… Je vous jure, je me plain souvent, mais des fois, je me marre bien à travailler avec lui. Bref, etc. ». Bref, y a vachement plus de portails dimensionnels que ce que Merlin croit et Elias l’a « reconnu » direct.
Il est bluffé/incrédule concernant l’histoire d’Alexandre (l’auteur). Très, très bluffé. Limite paniqué, en tout cas, il met en garde. Le créateur ?…

(Film ? On décide de sauver Appius Manilius. Motivation parmi les acteurs ? Simon, Gaucain, Gruduk... Depuis le temps, Karadoc est-il au courant ? Dépend entièrement de la décision de l’acteur de Karadoc.


Elias réussit a réparer la machine. Mais le cas est unique. Ne sait pas comment ça a marché, si ça va remarcher, si quoi, si qu’est-ce ?

(La vérité : fin de la saison, on ramène Alexandre, il passe la porte. Le portail se ferme derrière lui… uniquement du coté réel, de l’autre, les autres attendent comme des cons.)

___________

« Bon bah allez-y vous ? »
Arthur : Ah, mais sûrement pas ! Je suis roi de Logres, moi, je dois à mon peuple de ne jamais, ET JE DIS BIEN JAMAIS, me balader entre les mondes. Donc allez-y, vous !

Perceval : Non mais laissez, je vais y aller moi.

Merlin : Ah mais non, c’est toujours lui qui traverse les portails…

On verra qui essaye, en tout cas, il échoue. La surface du portail est solide, il ne peut pas traverser. D’autres essayent. Rien. À la fin, tout le monde a essayé, sauf Perceval.

Arthur : Bon bah allez y, essayez aussi, d’habitude vous essayez toujours. Et vous avez une destinée exceptionnelle.

Et vous sir ?

J’ai dit que JAMAIS….

Ah ouais c’est vrai. Bon d’accord alors. Ça va vous paraître, dingue, mais si je disparais, allez voir au vieux portail à 4h30 de marche rapide en direction du moulin en partant de chez ma grand-mère, j’y serais ptet. (Il a traversé pendant les derniers mots et le portail s’est refermé derrière lui, des deux côtés.)

Arthur : Mais parce qu’en plus cette fois, il avait un plan, ce con ?"


Contribution du : Le 04/02 à 05:01
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Re: Kaamelott premier volet
Helmut!
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Je crois que c'est dans cette émission, https://www.radiofrance.fr/franceinter ... -07-novembre-2021-4826533 , qu'il évoque cette envie d'évoquer la Résistance. Mais bon, il ne dit pas qu'il compte le faire dans les trois ans, non plus.

Contribution du : Le 05/02 à 17:05
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