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Parcourant ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes



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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
Helmut!
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ouais il donne plein de leçon le ptit pere ms bon ... ça doit etre jouable ....de le faire tomber ds un piege smil3dbd4e398ff7b.gif

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Contribution du : Le 21/02/2005 à 21:58
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
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Je vous attends sur la grammaire et l'orthographe smiles-langue.gif

Contribution du : Le 21/02/2005 à 22:02
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
Helmut!
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euh fais gaffe je crois ke ça m'arrive encore de te corriger !

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Contribution du : Le 21/02/2005 à 22:04
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
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Contribution du : Le 21/02/2005 à 22:08
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
Helmut!
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smoi qui t attend niluje

Contribution du : Le 21/02/2005 à 22:15
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
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Ok. Le premier qui fait une faute d'orthographe et/ou de grammaire sur le forum a perdu.
Revenons maintenant au sujet initial.

Contribution du : Le 21/02/2005 à 22:22
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
Helmut!
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ca vaut rien ce jeu !

Contribution du : Le 21/02/2005 à 22:28
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
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lol, resalut, voici le sixième chapitre, intitulé "Elle attend"

Je venais de prendre conscience de ce que je craignais le plus depuis quelques jours? A mon avis, ce rêve n?était nullement dû au hasard. J?étais certaine qu?il était écrit que je me retrouve dans cette pièce un jour. Pourquoi en aurais je rêvé pendant si longtemps ? je me disais que chaque jour restant de mon existence, je maudirais le seigneur de m?avoir embringué dans une telle galère. Et pourquoi c?est pas le docteur qui avait raison, que les rêves n?étaient jamais composés d?inconnues totales ? Je me disais qu?en rêvant de cet appartement pour me retrouver dedans moins d?une semaine plus tard, je n?avais signé rien d?autre que mon arrêt de mort. Je n?eus pas le temps de réfléchir plus, mon somnifère ayant commencé à faire effet. Morphée m?amena à nouveau dans l?appartement, qui me paraissait plus familier. Certes, il n?était pas disposé de la même manière, mais je le reconnaissais quand même. La télévision n?était pas là où elle se trouvait à notre arrivée, de même que le miroir d?où Aglaho devait surgir d?une minute à l?autre, ce qu?il fit, comme tous les derniers jours depuis ces signaux de fumée. Le rêve se déroula comme la fois d?avant, à l?exception faite qu?un nouvel élément s?y ajouta. En effet, alors que je fuyais le salon pour la chambre, je vis une lumière passer sous la porte de ce que je savais désormais être la salle de bain. Je n?étais donc pas seule dans ce rêve, entre le garçon du salon, les personnes frappant à la porte d?entrée, et en plus, quelqu?un dans la salle de bain? Avec l?évolution du rêve, j?allais bien finir par découvrir ces têtes, me disais je? La fin du rêve se déroula sans chamboulements, jusqu?à ce que je me trouve, les yeux à moitié ouverts, l?esprit dans le vague, toute enroulée dans ma couette, sur le canapé du salon, où j?avais passé une première nuit instructive, mais pas réparatrice. Alors que je me réveillais doucement, j?entendis les autres, déjà debout, prendre leur petit déjeuner. J?allais me lever et leur dire bonjour quand j?entendis Sébastien parler de moi, je décidai donc de ne pas me lever de suite, intriguée par tout ce qu?ils pouvaient penser de tout ça. Pour résumer la conversation, Sébastien avait du mal à réaliser l?ampleur des faits, n?arrivant pas à en prendre conscience, Manon paraissait plutôt inquiète elle aussi. Elle voulait rentrer, ayant un mauvais pressentiment quant au déroulement des jours suivants, mais un pressentiment n?a rien de crédible. Sébastien tenta tant bien que mal de la rassurer, en expliquant qu?il fallait positiver pour que je puisse essayer de me sortir de tout cela de la meilleure des manières. Stéphane continua en expliquant qu?il était inquiet surtout pour moi, qu?il ne m?avait jamais vue dans un état pareil, et que me voir comme ça le faisait souffrir. Hélène lui dit que nous n?y pouvions rien, que le destin m?avait choisie pour être ou ne pas être le maillon manquant à l?accomplissement de la prophétie. Il la coupa, et dit d?un air rageur qu?il ferait tout pour que je ne sois pas cet élément manquant, et qu?ainsi, nous puissions mettre cette partie de notre vie entre parenthèses, pour la reprendre où nous l?avions laissée avant le soir des signaux de fumée. Ils étaient également tous frustrés de ne rien pouvoir faire contre mes cauchemars réveillés, et se promirent de trouver une explication rationnelle à tout ce qui le constituait. Ils allaient avoir du boulot? Je me demandais bien ce qu?ils allaient dire lorsque je leurs aurais annoncé que nous nous trouvions dans le théâtre macabre de mes rêves. Alors que je commençais à me redresser avec difficultés, ils me dirent bonjour tous en même temps, puis parlèrent d?autre chose, comme si de rien était. Hélène me demanda si j?avais réussi à dormir un peu, ce à quoi je répondis que je savais que nous nous retrouverions ici. Ils n?avaient pas l?air de saisir ce que j?avançais, et je leur expliquai seulement que l?endroit ne m?était pas inconnu. Je préférais rester évasive pour le moment, pour éviter de les inquiéter plus que prévu.

Après quatre ou cinq minutes, et après avoir compris que j?avais mis un peu tout le monde mal à l?aise, je proposai que nous rangeassions les affaires pour ensuite aller faire un petit tour pour prendre connaissance de la ville dans laquelle nous allions passer deux semaines. Chacun adhéra à mon idée. Alors que nous définissions les lits, les placards, les serviettes, les corvées de vaisselles, je me rendis bien compte qu?ils cherchaient tous quelque chose pour tenter de comprendre un foutu mot de ce que j?avais expliqué. Force est de constater que parfois, le destin fait de drôles de choses, vous ne trouvez pas ? Cette dite coïncidence pouvait très bien avoir un sens, comme une sorte de mise en garde contre ce lieu. A y réfléchir, tout cela pouvait tenir debout. Les signaux de fumée, l?appartement juste après? Mais qui aurait pu me prévenir ? Et pourquoi cette scène, qui de plus évoluait au fil du temps ? J?avais du mal à comprendre tout ça, mais je ne pouvais rien y faire. La seule chose que je pouvais, c?était rentrer dans le jeu du responsable de tout ça, et essayer d?être plus intelligente que lui pour le battre sur son propre terrain. Je dis ça aux autres alors que l?on descendait visiter la ville, et chacun approuva. Ils étaient tous bien conscients qu?aucune autre alternative ne s?offrait à nous. Et pour cause, comment affronter un Aglaho ? Nous descendîmes sur la place du village, que les autochtones avaient pour habitude d?appeler la place de l?ours, peut être parce que la statue d?un ours se trouvait dessus. De plus, à ce que j?avais compris, l?ours était le symbole de la ville de Villard de Lans.

Nous nous posâmes quelques instants sur la place, pour profiter un peu? Profiter du soleil, profiter des vacances, du bon air montagnard, de quelques minutes de tranquillité. C?était ce genre de moments qui me donnaient envie de me battre, pour pouvoir les vivre encore et encore. Ce bonheur constitué de simplicité, ramené à si peu de choses? Je n?avais plus rien à penser, et c?était le pied total. Nous continuâmes à visiter la ville, pour nous retrouver devant le complexe piscine patinoire bowling. Nous remontâmes finalement vers l?appartement aux alentours de midi. Pendant que Hélène préparait à manger, je m?allongeai un peu, tandis que Stéphane regardait un petit peu les livres se trouvant dans la petite bibliothèque du salon. D?un coup, il poussa une sorte de petit cri de joie car il avait trouvé comme livre L?arrache c?ur de Boris Vian, qui était son livre préféré. Apparemment, les autres n?avaient pas d?intérêt, selon ses dires, et je lui faisais confiance, pour ça ; quand on a un père bibliothécaire, on sait à peu près différencier ce qui est bon de ce qui ne l?est pas. Cette petite journée commençait vraiment bien, malgré tout ce qui avait pu se passer la nuit durant. Avec tout ce qui avait bouleversé ma vie depuis le premier soir, j?en étais réduite à me rattacher à des petits plaisirs succins, ce qui m?effrayait, jusqu?à me donner une basse estime de moi-même. Mais ces petits plaisirs étaient si bons en temps de crise? Nous décidâmes de passer l?après midi à la piscine, qui avait l?air assez spacieuse, vue de l?extérieur. Après un copieux déjeuner, nous nous dirigeâmes vers le complexe piscine patinoire, pour se retrouver sur la plage un quart d?heure plus tard, tout le monde en tenue pour nager ou pour bronzer. A mes souvenirs, l?après midi s?était plutôt bien passée, entre la piscine à vagues qui avait failli me rendre l?addition sur le déjeuner, le toboggan dans lequel nous avions failli nous endormir, et quelques délires dignes de nous. L?après midi aurait pu finir aussi bien qu?elle avait débutée, c?eût été presque ataraxique, et l?ataraxie n?ayant rien à voir avec l?aventure dans laquelle nous avions plongée, un évènement vint frapper à la porte de mon destin, arrivant aux alentours de seize heures trente, quand j?étais en train de bronzer. Alors que j?étais perdue dans mes pensées, je vis, à quelques serviettes de moi, un mec qui me scrutait, comme s?il m?avait déjà vue, en se demandant où il avait pu me voir. Etrangement, je me posais la même question. Il me rappelait quelqu?un que je ne connaissais pas. Vous devez avoir du mal à saisir le concept, et pourtant, c?était de cette seule manière que je pouvais définir la silhouette de ce bel homme. J?avais dû le croiser dans le centre ville, ou quelque chose comme ça. Au bout d?un certain temps, son regard devenait malsain ; il me regardait avec tellement d?ardeur que j?en devenais peu à peu mal à l?aise, si bien que je décidai de partir pour retourner à l?appartement. En passant entre les serviettes, je vis sur une personne un tatouage représentant un signe qui était loin de m?être inconnu. Il ressemblait à s?y méprendre au signe de Gilles. Imaginant que c?était une blague de mon imagination, je n?y prêtai point plus attention, courus, avec les autres derrière moi, vers les douches, dans lesquelles je passai une bonne vingtaine de minutes? L?eau chaude était vraiment trop agréable. Elle avait des vertus calmantes sur mon état, jusqu?à me plonger dans une sorte de léthargie qui s?estompa quand dans la buée, le signe se dessina juste devant moi. La porte de la douche refusa dès lors de s?ouvrir. J?avais vraiment peur, me retrouvant dans un endroit inconnu de moi, mais apparemment pas Aglaho ou Gilles, qui prenaient un malin plaisir à me faire angoisser. Je les sentais partout autour de moi, à me toucher, à m?effleurer, à me chatouiller, à me faire flipper, à transformer le silence en cauchemar. Il était à la fois partout et nulle part, je détestais ça ! La porte s?ouvrit alors que j?effaçais le signe dans la buée avec ma main. Je me sentais sale, c?était horrible. En me rhabillant, j?expliquais aux autres ce qui venait de se dérouler, et ils furent aigris de ne pas avoir pu s?être trouvés au même endroit que lui. Mais qu?auraient ils pu faire face à ça ? Rien, malheureusement.

Nous rentrâmes pour passer une soirée calme, pas désagréable, à discuter autour d?une partie de tarot durant laquelle Sébastien et Manon, qui jouaient ensembles, nous mirent assez minables. La soirée était pas mal, mais je savais qu?elle le serait moins une fois que je devrais gagner mon lit. J?étais toujours autant en danger, que ce soit dans le monde des rêves ou dans la réalité. Néanmoins, il fallait bien qu?ils commençassent à fatiguer et à regagner leurs lits. Quand ce moment arriva, je décidai de faire de même. Une fois en pyjama, je n?avais plus qu?à me glisser dans mon clic clac. J?étais dans mon rêve, plus en confiance qu?à l?habitude, ce qui était étrange, dans la mesure où mes gestes restaient les mêmes. Etant rentrée peut être dans un cliché d?habitude, je savais à quoi m?attendre. Voyant mon comportement, Gilles n?eut pas l?air d?apprécier tout cela, puisqu?à la fin, il avait décidé de jouer avec mes sentiments les plus profonds. Dans la nébuleuse de la fin du rêve, après avoir vu Sébastien pleurer sur la tombe, je vis Hélène avec un couteau de cuisine dans la main, me pointant avec la lame. La panique revenait à toute allure. Elle allait me découper en rondelles quand le garçon du salon arriva pour me sauver d?elle. C?était vraiment étrange, comme situation? Hélène, mon amie, ma s?ur, plus de ma famille que la majorité des gens ayant le même sang que moi, voulait me tuer? Gilles avait bien visé sur cela. A mon réveil, il était aux alentours de dix heures et demi. J?étais encore bien dans le pâté, pendant que les autres prenaient leur petit déjeuner. J?allais vraiment mal, ayant toujours l?image d?Hélène voulant me trucider. Alors que je reprenais mes esprits, elle entra dans la cuisine avec un couteau, sûrement pour couper le pain. Le problème est que, ayant toujours l?image du rêve en tête, je paniquai bêtement, et me mis à pleurer, puis à suffoquer, avec de plus en plus de mal à respirer. Hélène s?approcha de moi pour essayer de me rassurer, posa sa main sur mon épaule, et là, sans que je sache pourquoi, je dégageai sa main de mon épaule, puis me réfugiai sous ma couette en hurlant, tant la terreur qui m?envahissait était intense. Seul le cri pouvait l?évacuer en partie, mais seulement en partie. La douleur du rêve revenait par saccades, me transperçant tout le corps de haut en bas, comme des décharges électriques? Quand Stéphane vint me demander si y?avait quelque chose dont je ne leur avais pas encore parlé, ce à quoi je répondis par un hochement positif de la tête. La voix pleine de sanglots, je leur expliquai que l?appartement dans lequel nous nous trouvions ce jour là était celui dans lequel le théâtre morbide de mon rêve prenait place. Le teint d?Hélène devint livide, Sébastien et Manon mirent la tête dans leurs bols, tandis que Stéphane voulait coûte que coûte trouver une explication rationnelle. J?expliquai ensuite à Hélène que je l?avais vue, tenant un couteau de cuisine, prête à me massacrer, quand le garçon qui faisait les incantations en aglaméha vint pour la neutraliser.

Alors que j?étais encore en train de pleurer ma haine et ma peur, Hélène me prit par les épaules et me dit ceci : « Avec ce que tu viens de nous dire, jamais la légende ne s?est autant encrée dans la réalité. Que nous le voulions ou pas, la seule solution de s?en sortir est d?y plonger. Nous devons faire face ; c?est dans cela que résident nos chances de se sortir de ce mauvais pas. Et je ne veux pas que tu aies peur de moi. Tu es ma s?ur, ma copine, ma cousine, ma frangine, tout ce que tu veux qui peut nous unir de manière sacrée. Comment pourrais je vouloir te massacrer ? Rien sur cette terre pourra faire que je voudrais te tuer». Et hors de cette terre, quelque chose aurait pu faire cela ? Toujours est il qu?en m?expliquant cela, elle m?avait rassuré, me rappelant combien ils étaient tous fantastiques. Puis chacun me prit à part pour m?expliquer que quel que soit le tarif de la victoire, ils me sortiraient de ce mauvais pas. Le problème était que le prix, au vu de ce face à quoi je m?étais retrouvée dans mon rêve, avait l?air important, trop important? J?avais horreur de les voir morts, cela me faisait vraiment culpabiliser. Oser concevoir ma deuxième famille morte était quelque chose d?horrible. Bien que cela puisse paraître contradictoire, je voulais que l?on m?ait envoûtée, au moins pour être sûre que je n?avais pas pu imaginer cela de mon propre gré.

La journée avait commencé de manière vraiment étrange, entre ce nouveau rêve, cette crise d?hystérie, les mots d?Hélène? Tout se mélangeait dans ma tête, le bon comme le mauvais, de sorte que je ne savais plus quoi penser. Fallait il lutter ? Avais je envie ou non de lutter ? Devais je tout faire pour tenter de les laisser en dehors de tout cela ? car j?était la seule à rêver. Mais je savais que si je leur avais dit de me laisser régler ça toute seule, jamais ils n?auraient accepté, et c?est pour ça qu?ils étaient géniaux. Dans la matinée, j?eus ma maman au téléphone, qui me demanda si mes problèmes psychologiques étaient passés. Qu?est ce que ça pouvait m?énerver que ma propre mère ne prenne pas mes problèmes au sérieux? Pourtant, je ne pouvais pas lui dire que je m?étais retrouvée dans l?appartement de mon rêve, j?aurais encore eu droit à un sermon à base de « Anna, tu as regardé trop de films, Anna tu as trop d?imagination, Anna arrête de faire ton intéressante? ». Et j?avais besoin de tout, sauf de ça. J?avais besoin que l?on me rassure, même par le biais de promesses farfelues, cela m?aurait suffi. Les autres le savaient, mais ne me mentirent pas pour autant. Ils promirent, durant le déjeuner, de tout faire pour que l?on survive. La survie, d?accord, mais à quel prix ? Aucun de nous ne le savait, et c?est bien ce qui m?inquiétait. Pour la première fois, j?avais peur de les perdre, peur de ne plus pouvoir compter sur eux. Sans eux, je ne serais rien. Je ne pouvais exister que par et pour eux, alors, je ne supportais pas l?idée de les imaginer hors de ce monde?

Contribution du : Le 06/03/2005 à 18:59
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"A l'endroit où les fleuves se jettent dans la mer, il se forme une barre difficile à franchir, et de grands remous écumeux où dansent les épaves." L'écume des jours
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
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A la demande de l'auteur, j'ai renommé le sujet smiles-merci.gif

Sinon je lirai tout ça ce soir smil3dbd4d6422f04.gif

Contribution du : Le 06/03/2005 à 21:21
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures
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Yo les stégosaures. après toute cette absence, je reviens, mais avec deux chapitre. je vous mets le numéro 7

Délires schyzo-maniaquo-psychotiques

Il était aux alentours de treize heures quand j?avais enfin à peu près repris mes esprits. Manon nous avait concocté une de ses spécialités culinaires. Je n?avais pas excessivement faim, ayant l?estomac plus que retourné, mais il fallait que je mange, d?une part pour garder un minimum d?énergie, d?autre part pour éviter une crise diplomatique. Stéphane proposa d?aller faire un tour que je puisse prendre un peu l?air. Apparemment, j?avais le teint plus malade qu?estival, selon Sébastien. Après le repas, nous sortîmes donc faire un tour vers le centre ville. Alors que nous trouvions au niveau du chemin de la patinoire, nous entendîmes une petite voix proférant des paroles peu compréhensibles, mais stridentes et inquiétantes. Aucune des personnes se trouvant autour de nous ne semblait les entendre. Elle devait donc bien s?adresser à nous, mais que voulait elle nous dire ? Chacun de nous s?inquiétait, à juste titre d?ailleurs. Ce que nous entendions semblait gagner en intensité au fur et à mesure que nous avancions vers ce qui semblait être la source de ce qui était désormais devenu une sorte d?hurlement strident. J?avais l?impression que ma tête allait exploser. Je ne me souviens pas trop de ce que pouvaient éprouver les autres. Ce hurlement était inquiétant car il n?avait rien d?humain. Jamais une personne n?aurait pu proférer un son si effrayant. Ce que l?on entendait ressemblait à un appel en détresse d?un animal qui était en train de subir quelque chose d?horrible. Une fois que nous avions regagné l?avenue du général de Gaulle, qui était la rue principale de la ville, menant à la place de la libération, ou la place de l?ours, le cri avait à nouveau gagné en intensité, et semblait venir de la rue du camp d?Ambel. Pour ceux qui ne connaissent pas cette rue, c?est une sorte de chemin très étroit, peu éclairé, se trouvant au centre de la ville, mais très peu fréquenté. Et pour cause, la seule chose s?y trouvant était la clinique vétérinaire. La rue longeait également le parc Joseph Guichard, qui était plus un lieu de rassemblement pour les vieux qu?autre chose. Pourtant, au fond de ce parc, nous trouvions justement cette clinique vétérinaire. Nous prîmes la rue, et le cri nous amenait directement vers cette clinique. Une fois dans le fond du parc, le cri s?arrêta. Nous étions soulagés de ne plus avoir ce hurlement dans les oreilles. C?était tout simplement insupportable que d?avoir à subir une telle torture. De plus, c?était intérieur à chacun, ce qui fait que personne ne l?entendait. Les autres étaient Dans le même cas que moi, heureux que cela se soit enfin arrêté. Ce cri me rappelait la douleur du rêve. Elle avait le même effet, à savoir, me pétrifier le corps par la douleur, jusqu?à ce que cela devienne une véritable torture physique. Dans le cas du cri, c?était une torture mentale. Cependant, nous étions bien conscients que le cri ne s?était pas arrêté gratuitement. Au fil de l?aventure, j?avais bien pris conscience que rien n?était dû au hasard, mais seulement à mon incapacité à expliquer ce qui arrivait.

Pourquoi s?était il arrêté ? Et pourquoi nous avait il mené ici ? C?était la question que chacun se posait. Nous trouvâmes une réponse quand Hélène aperçut de la fumée au pied d?un arbre. Nous nous dirigeâmes vers cette fumée pour, à son origine, voir une carcasse de chat. La pauvre bête était littéralement découpée en morceaux? le spectacle était vraiment vomitif, entre la cruauté de la chose, qui me rappelait le crime du chaton de l?allée d?honneur. Ce qui m?inquiétait n?étais pas la vue de ce chat, qui n?était visiblement pas prêt à nous sauter dessus, mais plutôt un souvenir. Sur l?allée d?honneur, c?est Aglaho qui avait tué la pauvre bête? je ne préférais pas envisager la même finalité de l?action. Ma peur se fonda plus légitimement quand je m?approchai pour voir le cadavre de plus près. L?animal avait le signe de Gilles scarifié sur son dos? Je n?arrivais pas à y croire. Cela voulait dire beaucoup de choses.

Il était revenu. Il était là? Désormais, cette constatation ne pouvait plus connaître la moindre contestation. La panique m?envahissait assez vite lorsqu?il s?agissait d?imaginer Aglaho face à moi à nouveau, hors du monde de Morphée. Et là, force est de constater qu?il m?était légitime d?avoir peur. Cet espèce de fantôme, qui n?était pas censé pouvoir agir hors de Bourg la reine, était venu me narguer sur mon lieu de vacances? Cette découverte faisait rejaillir tant de questions, de colère, d?angoisse? Déjà, vis-à-vis de cet escroc de docteur qui m?avait monté la tête de manière inadmissible, et contre cet enfoiré de pseudo-diable qui s?était senti obligé de me pourrir la vie, ainsi que celle de mes amis? Mais pourquoi est ce qu?il était revenu ? Il avait vraiment quelque chose contre nous, une vengeance à accomplir, ou quelque chose comme ça... Nous décidâmes de rentrer à l?appartement pour réfléchir à tout ça à tête reposée. Le retour s?était passé sans encombres, hormis le fait que Stéphane ait pris le défunt animal en photo sans nous expliquer pourquoi. Le connaissant, je pensais que c?était pour mieux voir si le signe était bien le même que celui qui se trouvait dans la cave. Sur le coup, il me rappelait un petit peu le fils du nazi dans American Beauty.

Lorsque nous entrâmes, il faisait assez frais dans l?appartement, et pour cause, la fenêtre était ouverte, ce qui était étrange, dans la mesure où je me souvenais l?avoir fermée moi-même? Sébastien arriva après nous car il était parti chercher du pain. Ce qui m?étonnait un brin, c?était la fenêtre. Je me demandais bien comment se faisait il qu?elle soit ouverte. Je me souvenais très bien de l?avoir fermée? je pensais que ce devait être un des autres qui était passé derrière moi pour l?ouvrir. Enfin, j?essayais de me rassurer en me disant cela, car je voyais déjà Aglaho s?amuser à nous faire peur juste pour montrer qu?il était là?

Ce soir là, je me suis couchée tôt, étant totalement décalée. J?avais repris des somnifères, mais cette fois ci à plus forte dose, si bien que je me suis endormie immédiatement, ai sûrement rêvé, mais je n?en avais aucun souvenir. Voila qui constituait une solution à mes problèmes. Cependant, un problème subsistait. Je n?allais pas dormir seulement avec des médicaments, ça allait me ruiner totalement la santé et je mourrais avant quarante ans? Il me fallait trouver autre chose pour bien dormir. A mon réveil, j?eus l?impression assez étrange de ne pas me lever là où je m?étais endormie? J?étais dans le même lit, dans le même salon, dans le même appartement? pourtant, quelque chose divergeait avec la veille. J?en étais totalement persuadée? Je scrutais un peu partout pendant que je prenais mon petit déjeuner. Au bout de quelques minutes d?observations, je vis ce qui me donnait cette impression. Les objets décoratifs se trouvant sur le placard à nourriture avaient changé de place. Il y avait un chandelier, une sorte de machine à sous miniature (sûrement un jouet pour gamins), un trophée un peu moche, et une assiette locale.

J?avais la quasi certitude que c?est cela qui avait changé, et qui me donnait l?impression de m?être réveillé autre part. Ce devait être les autres qui les avaient changés de place. Ils ne devaient pas avoir grand-chose à faire. Il me fut impossible de les questionner, chacun étant absent (je crois que par la suite, j?ai tout simplement oublié de leur en parler). Selon le mot qu?ils m?avaient laissé, Stéphane faisait le marché, Hélène les boutiques, Sébastien et Manon se promenaient tranquillement. Ils n?avaient pas osé me réveiller. Stéphane m?appela aux alentours de midi pour me dire qu?ils étaient sur la place de l?ours, ainsi que pour savoir si je voulais les rejoindre pour déjeuner sur une petite terrasse, ce à quoi je répondis par la positive. Je me suis habillée, ai fait un petit brin de toilette avant de passer un t-shirt, et petit pull. Mais encore une fois, quelque chose clochait ; mon pull ne se trouvait pas là où je l?avais posé la veille, et je ne voyais pas pourquoi un des autres l?aurait déplacé sur le porte manteaux. Ne voulant pas gâcher le début de journée, j?ai décidé de faire abstraction de ces déplacements d?objets en les mettant sur le compte des autres.

Je les ai retrouvés quelques minutes plus tard et nous allâmes déjeuner à la brasserie sur la place de l?ours, dont j?ai oublié le nom. Nous avons discuté longuement de l?année scolaire qui venait de s?achever, de nos passages en terminale, de notre avenir à court, puis à long terme, des personnes se trouvant dans nos classes, de mépris que nous éprouvions à leur égard et de celui qu?ils éprouvaient pour nous. Nous étions tous séparés en cours, depuis que nous étions entrés en seconde. Chacun parlait très peu aux personnes de sa classe. Je me souviens que cette année, certains étudiants que nous avions dans le nez se moquaient du rôle d?huile que nous avions dans l?eau que représentait la classe. Ils rigolaient en disant que nous étions seuls, malheureux, et tout plein de choses gentilles de la sorte. Qu?est ce qu?ils pouvaient être cons, ces lombrics décérébrés. Qui était seul ? Nous, ou ceux qui se sentaient obligés de se moquer des autres pour faire passer les heures de leurs misérables vies de manière un peu moins vide que leurs boîtes crâniennes ? Sûrement pas nous. Toutes ces sombres truffes n?avaient pas la moindre idée du lien qui nous unissait, du monde dans lequel nous vivions, dans lequel nous étions plus heureux que les plus heureux, car ensembles? Nous, on transpirait pas pour aller absolument dans leurs classes préparatoires où on formaterait leur cerveau à leur dire qu?ils sont les meilleurs et que les autres ne sont que des larves indignes d?intérêt.

Alors que nous trinquions à nous, j?aperçus quelqu?un à la terrasse du bar d?en face, qui était le PMU local, un vrai repaire à ivrognes. Il nous scrutait? Ces cheveux? Ces yeux? C?était le garçon de la piscine? je ne distinguais pas parfaitement son visage, mais son regard, perçant et ténébreux, me disait quelque chose, qui allait au-delà de celui aperçu à la piscine? Alors que je le fixais, je compris d?où je le connaissais? c?était le garçon de mon rêve, le garçon qui me disait m?aimer, le garçon qui me sauvait, bref, l?ange gardien de mes rêves? je me demandais bien ce qu?il pouvait faire dans la réalité. Les rêves avaient leur pays, la vie réelle le sien, et tout se mêlait. Je brûlais d?envie de savoir si j?allais me rapprocher de lui comme je l?avais fait dans le rêve? De plus, il n?était pas trop mal, avec son petit champ de frisettes sur la tête? Je me demandais bien ce qu?il pouvait avoir à nous regarder? Il avait l?air de me connaître, ce qui était impossible? Il devait sacrément s?ennuyer dans la mesure où à la piscine, il avait déjà passé le plus clair de son temps à nous mater. Je pensais que c?était parce que nous étions en maillots de bain, mais apparemment pas. Dommage?

Nous rentrâmes aux alentours de quinze heures. Tout le monde se posa devant la télévision, sauf Stéphane et Manon, qui avaient décidé d?étudier les photos du chat sur l?ordinateur de Sébastien. Rapidement, ils revinrent nous voir pour nous demander de les suivre. Selon elle, quelque chose clochait sur les photos. Et pour cause, il n?y avait rien sur la première? nothing, niet, nada, que dalle ! Il y avait l?arbre au pied duquel se trouvait feu le chat, mais pas de chat? cela ne pouvait pas être dû à une mauvaise prise. Manon nous montra ensuite la deuxième photo. Sur celle-ci, toujours pas de chat, mais une énorme trace de sang au pied de l?arbre. Voila qui était intriguant et assez immonde (même si nous commencions à avoir une certaine expérience de l?immonde). Enfin, elle avait gardé le meilleur pour la fin. Sur la dernière photo, nous trouvions la carcasse du chat, avec le signe sur l?arbre, et une main au dessus de l?ossature de la pauvre bête. Cette main n?avait absolument rien d?humain, pire, elle ne m?était pas totalement inconnue. Rien que me souvenir de l?endroit où je l?avais vue me faisait froid dans le dos? La main d?Aglaho, que nous avions vue le soir de notre première entrevue, lorsqu?elle avait transpercé un bosquet dans un but encore un peu bancal à mes yeux. Comment Stéphane avait il pu la photographier à son insu ? Manon et Hélène avaient envie d?y retourner pour voir si des indices s?y cachaient.

Stéphane répondit qu?il lui était impossible d?y retourner, car il devait aller jouer au foot. En effet, il avait rencontré, au marché du matin même, quelques jeunes du coin qui avaient pour habitude de se retrouver au terrain et taper dans le ballon tous les jours aux alentours de 18h00. Sébastien et moi décidâmes d?accompagner les deux filles en laissant Steph aller à sa réunion tupperware, car si nous l?avions forcé à venir avec nous, il aurait été tout bonnement insupportable, et chiant comme pas deux. Après tout, si j?avais été à sa place, et que, pour quelle que raison que ce soit, on m?empêchait de pouvoir pratiquer ma passion, j?aurais tout fait pour montrer mon mécontentement. Il prit donc son sac de sport, et partit en se dirigeant vers le terrain de foot.

Au même moment, nous nous dirigeâmes de nouveau vers la dépouille de la pauvre bête, pour voir ce qu?il en était. On a repris l?avenue du général de Gaulle, pour s?engouffrer quelques minutes plus tard dans la rue du camp d?Ambel, avec l?angoisse qui s?intensifiait au fur et à mesure que nous nous approchions de l?endroit E. Nous étions morts de peur, effrayés de ce sur quoi nous pourrions tomber. Un simple chat à la carte dans un restaurant pour vers de terre dans le meilleur des cas, soit une sorte de semi-démon avec pour seule ambition de nous transformer en steak tartares? Etrangement, rien de tout cela n?apparut. Pas de monstre, pas de sang, pas de chat? Nous étions rassurés mais paradoxalement inquiets, sentant bien que cette absence n?était nullement due au hasard. Je ne vois pas comment cette satanée bête avait pu s?envoler de la sorte. Ça ne pouvait pas être quelqu?un qui l?avait pris pour l?enterrer, personne ne venait dans ce coin reculé de la ville, surtout le parc. Abasourdis par notre non-découverte, nous décidâmes de rentrer. Dans la rue piétonne au dessus de la place de l?ours, nous avons rencontré Stéphane qui rentrait également. Je ne m?attendais pas à le voir ici, le terrain se trouvant totalement à l?opposé de la place. Il m?expliqua qu?il avait dû ramener quelqu?un qui s?était fait mal à la cheville. Après que nous lui ayons expliqué que nous avions fait chou blanc, il dit, un peu jubilatoire, qu?il avait bien fait de ne pas venir. Force est de constater que nous ne pouvions pas lui donner totalement tort.

Nous arrivâmes dans la résidence par le haut (un escalier nous menait ici quand nous prenions une petite route. Ça faisait un petit raccourci). Hélène discutait avec Manon, Sébastien et Stéphane également, Steph se tortillant les cheveux encore mouillés de la douche prise chez l?éclopé qu?il avait ramené. Je me trouvais à côté des filles, quand Manon releva quelque chose d?assez surprenant. Sur la petite allée menant à l?entrée de l?immeuble, on pouvait apercevoir une partie du salon où elle vit le miroir qui, normalement, devait se trouver dans la chambre. Intriguée, inquiétée, je décidai de hâter le pas, tout en faisant un rapprochement, légitime à mes yeux, entre la disparition du chat et une blague de Gilles et son sbire, qui auraient très bien pu faire cela (j?entends ici le fait d?avoir fait disparaître le chat pour que nous y retournions, et que, de ce fait, ils aient l?appartement pour eux? mais Stéphane, alors ?). J?avais dû penser tout ça assez fort, car Sébastien vint me voir pour me dire que, pour me rassurer vis-à-vis de possibles inquiétudes, il avait placé sa caméra dans le salon pour vérifier en permanence ce qui pouvait arriver. Peut être qu?il l?avait mise sur le placard, ce qui aurait expliqué le positionnement différent des décorations. Je demandai à Sébastien où elle était, sûre de la réponse qui sortirait de sa bouche, déjà à me moquer un peu de moi-même.

Dans la cuisine? Elle était dans la cuisine? Dans cette putain de cuisine? Sachant que tout avait été filmé, j?allais pouvoir me rendre compte de ce qui était arrivé, mais cela ne résolvait pas le problème des déplacements des objets. Je comptais faire cela dès mon arrivée, mais je ne le fis pas. En effet, quand nous ouvrîmes la porte, nous eûmes la désagréable surprise de voir que quelqu?un avait pénétré dans l?appartement, et l?avait littéralement retourné?

Contribution du : Le 05/04/2005 à 00:22
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et comme promis, je vous mets aussi le chapitre 8, intitulé

"A l'envers" (comme d'hab, si y'en a qui préfèrent que je leur envoie par msn, si tant est qu'ils lisent encore (a), qu'ils me le fassent savoir)

Je n?en revenais toujours pas. Tout, absolument tout était en bordel, dans le salon comme dans la chambre comme dans l?entrée. Tous les livres étaient par terre, un typhon avait vidé le placard, la vaisselle se baladait un peu partout, le miroir avait traversé les deux pièces. Dans la chambre, même triste bilan. Les oreillers, les draps, les habits, les sacs, les objets personnels? Tout sans dessus dessous. Alors que nous commencions à réparer les dégâts post-tsunami, peu à peu, nous faisions un constat peu orthodoxe, à savoir que rien n?avait été volé. Tout était en bordel, mais tout était là? Peut être que les coupables cherchaient quelque chose ici, mais quoi ? Nous n?en avions aucune idée, et de plus, aucune preuve ne légitimant nos doutes. Le salon rangé, nous passâmes à la chambre. Sans que je puisse comprendre pourquoi, aucun de nous n?arriva à déplacer le miroir. Il était comme figé au sol. Chacun réunissait ses affaires quand je vis, sur le lit d?Hélène, un livre que jamais je n?avais aperçu auparavant. Les autres ne l?avaient jamais vu non plus. Elle nous certifia pourtant que c?était à elle et qu?elle était contente qu?il soit toujours là. Il avait des allures de grimoire. Elle le caressait comme une vieille caresserait son caniche. Pour remédier au scepticisme trahi par nos regards béants, elle nous expliqua que ce livre était dans sa famille depuis plusieurs décennies, et qu?il passait de génération en génération, à chaque fois confié au membre le plus jeune de la famille Granpierre. Elle nous expliqua qu?on parlait de ce livre comme un franc maçon parle de son appartenance à la confrérie. C?est pourquoi elle nous demanda d?oublier son existence, par respect pour ses traditions héréditaires, ce que nous acceptâmes, pour continuer de ranger.

L?appartement était à nouveau comme neuf quand Sébastien nous appela pour que nous vinssions regarder la vidéo. Sur la caméra, il était dix heures du matin quand on vit tout le monde partir. Je dormais d?un sommeil assez profond. Les objets trônant sur le placard se trouvaient encore dans leur position d?origine. Rien ne se passait? Il décida finalement d?avancer un peu puis aux alentours de 10h55, la bande sauta durant une demi seconde. Selon lui, jamais la caméra n?avait fait ça. Encore plus étrange, la bande à nouveau en marche, on voyait les objets placés différemment? Le temps d?une image brouillée avait suffit au déplacement de ces choses. Manon mit en pause l?image au moment où celle-ci était grisonnante, puis zooma sur l?image. Ainsi, nous pûmes apercevoir le salon, de manière assez abstraite, mais surtout une forme informelle se mouvoir dans la pièce, recouverte d?un drap noir. Il était donc venu pour déplacer trois misérables objets? Montrer qu?il était là par de petites choses, faire monter la psychose? Il ne devait pas savoir que la caméra se trouvait par là, et avait dû, seulement par sa présence, abîmer la bande. Je me demande bien si il savait qu?il était filmé, et si il était venu pour chercher quelque chose, pour voir si nous vivions ici, ou pour une raison autre?

Au moins, mes doutes étaient désormais fondés quant à trouver un responsable du chemin des dames qui s?était improvisé dans l?appartement. Rien n?avait été volé, et rien n?avait été laissé non plus. Alors que nous continuions à échanger nos divers points de vue, nous fûmes interrompus par la radio. Je ne me souvenais pas avoir vu quelqu?un l?allumer. Nous y entendîmes un cri de bête agonisante (Le chat ?), puis une voix ténébreuse, lente, posée, inquiétante, un peu comme OrsonWells le jour où il avait simulé une invasion extra terrestre à la radio. Nous entendîmes ceci : « Nadio Findim yaé, bargam camera bonumistea. Findaré livitam youhum, nobos planes carram. Menyda vendraqui, haste finalem prophetiae, dicaete cuan findarato, ya padres moi vengara. Vengare, interessanta terma. Guidama sinde altempiem, bringus tilae Villard, profindarar quinque conos. GILLAE ALTUM ESTAM, GILLAE BONEM ESTAM, GILLAE DEUS ESTAM. Vinara sinde Néantus, utus matamos afreoses todaram. »

Je n?avais rien compris, mais me sentais tout de même inquiète, très inquiète? Nous l?étions tous, à vrai dire. Ce message en Aglaméha, ces hurlements? Que voulait il nous dire ?

Nous avons dîné comme d?habitude aux alentours de 21 heures. En fin de soirée, je suis allée dans la chambre pour emprunter un stylo à Hélène. Sa trousse se trouvait sur son lit. Je me suis servie, puis me suis souvenue que le livre de sa famille était sous son oreiller. Qu?est ce qu?il pouvait contenir de si secret ? En m?assurant que personne ne venait, j?ai soulevé son oreiller pour voir de quoi il traitait, mais ce ne fut pas celui que je cherchais. C?était l?arrache c?ur. Elle l?avait sûrement pris dans la bibliothèque. Soudain elle entra, comme si elle savait ce que je faisais. Elle s?énerva de manière vraiment disproportionnée, me demandant ce que j?avais vu, ce à quoi je lui répondis, un peu apeurée, le livre de Vian. Rassurée, elle retrouva son sourire, partit comme si de rien n?était. Je ne comprenais pas comment un si ridicule truc comme ça avait pu l?énerver. J?allais pas chercher à savoir ce que son livre contenait coûte que coûte. C?est du moins ce que je lui avais dit?

Finalement, tout le monde s?est couché, Hélène faisant comme si de rien était. Je m?endormis pour me retrouver dans l?appartement pour la énième fois. Pour la première fois, je fis attention à ce que j?envoyais à Aglaho. C?était l?arrache c?ur, le même que sur le lit d?Hélène? ça ne m?avait pas choqué dans la chambre, mais cette fois, je fus interloquée par la différence d?âge entre les pages et la couverture. Elles étaient jaunes, cornées, et vieilles, alors que la couverture était toute neuve. Le rêve se déroula sinon de la même manière, avec ses mêmes horreurs physiques, visuelles, mentales, toujours ces mêmes douleurs, comme des lames me tranchant le corps tout entier, voir Steph mort, Hélène me menacer?

Je me suis réveillée, un peu suante, puis suis allée sous la douche, ce qui me permit de ne pas être mouillée que par la sueur, chose qui n?est pas agréable, vous en conviendrez. Encore en serviette, je rentrai dans le salon pour m?habiller sans réveiller les autres, après être passée rapidement par la chambre pour prendre de quoi me vêtir. Alors que je venais d?enfiler mon pantalon, Sébastien et Manon arrivèrent, l?air pâle, des valises sous les yeux, bref, tout pour se rendre compte qu?ils avaient dû passer une nuit digne de celles que je passais depuis quelques semaines. Après les politesses matinales, ils m?expliquèrent qu?ils n?avaient pas fermé l??il de la nuit, Hélène ayant passé une partie de son temps à lire, puis à parler durant son sommeil. Je leur ai expliqué qu?elle lisait l?arrache c?ur, sûrement sous les conseils de Stéphane, puis Manon m?interrompit en m?expliquant que ce qui les avait empêché de dormir était surtout ce qu?elle racontait :

- C?était vraiment bizarre, me dit elle. Elle parlait, avec une voix qui n?était pas la sienne habituellement. Son timbre était plutôt grave. Elle parlait d?enfermer pour faire aller mieux, elle parlait de massacre le curé, de donner sa honte à quelqu?un qui pourrait nous empêcher de l?éprouver. Elle a ensuite parlé d?un 17ème homme qui détenait les clés du bonheur, mais également responsable du malheur. Puis, une bonne quinzaine de fois, elle a répété qu?il fallait tuer, tuer tuer, tuer, et encore tuer?

Elle conclut en disant qu?on aurait presque cru que quelqu?un parlait par son biais, tant son timbre vocal était inhabituel. Je conclus en leur expliquant qu?il serait sage d?en parler à Stéphane, qui s?y connaissait pas trop mal sur le symbolisme gillien. Il entra deux ou trois minutes plus tard dans le salon, dans le même état que les deux autres. Il n?avait pas fermé l??il non plus et ajouta, d?un ton cynique, qu?Hélène n?avait pas besoin de raconter sa vie en dormant, qu?elle le faisait assez bien quand elle était éveillée. Hélène arriva une vingtaine de minutes plus tard, toute fraîche et plus reposée que les autres. Je sentais bien que les autres lui jetaient des regards noirs, très noirs. D?un ton très naturel, elle demanda à Stéphane pourquoi les empruntes de ses chaussons se trouvent un peu partout dans l?entrée, d?une couleur rouge sang. Sceptique et d?humeur matinale, il n?y prêta pas attention, en promettant qu?il se pencherait sur la question après avoir pu dormir un minimum. Personne n?était satisfait, mais avec la nuit qu?elle leur avait fait passer, elle ne pouvait pas se permettre de trop parler.

Nous décidâmes ensuite d?un commun accord de passer une partie de la journée à la piscine. Hélène avait pris l?arrache c?ur pour le continuer, tandis que les autres avaient prévu une bonne sieste. Je songeais faire de même, mais j?avais également besoin de me défouler. Nous étions posés, dans une léthargie de feignantise quand Stéphane vit le livre qu?Hélène avait avec elle. Il commença à en faire un éloge sûrement peu objectif. Une bonne histoire, un des meilleurs styles d?écriture du siècle, un trop plein d?amour, la vente de la honte? Il était dans un autre monde quand il en parlait. Il voulut nous montrer une scène qui l?avait beaucoup étonné lors de sa première lecture, mettant en avant Clémentine avec un de ses fils. Pour ce, il demanda à Hélène de le lui prêter une seconde, ce à quoi elle répondit :

- Jamais, tu m?entends, jamais tu n?auras ce livre entre tes mains ! Est-ce que je me suis bien faite comprendre ? Ce livre est le mien, et je t?interdis absolument d?y toucher, de le regarder, même de penser une seule seconde à le consulter, d?accord ?

Puis elle partir se baigner, dans une rage folle, aigrie comme si Stéphane venait de l?agresser, chose qu?il n?avait absolument pas faite? Pour la deuxième fois en deux jours, elle s?était énervée pour vraiment trois fois rien. C?était sûrement dû au fait que quelqu?un ait pu lire dans son livre. Cependant, cela n?expliquait pas un tel comportement, loin de là? Stéphane me demanda s?il pouvait m?emprunter mon papier à lettres, chose que j?acceptai sans trop de problèmes, tout en me demandant à qui il pouvait avoir envie d?écrire. Je le sentais encore choqué, ne comprenant pas cette aigreur soudaine. Je lui ai expliqué, pour le rassurer, qu?elle m?avait fait à peu près le même craquage la veille au soir? Elle revint un quart d?heure plus tard, tout souriante, en nous disant qu?elle avait obtenu un numéro de téléphone. Un mec rencontré dans la piscine à vagues. D?un ton belliqueux, Stéphane lui lança :

- Si il est encore plus casse couilles que tu l?es en ce moment, il doit être foutrement diabolique. Il est relou comme quand t?as tes ragnagnas ?

Il n?aurait pas du dire cela? il ne devait pas savoir qu?une fille n?aime pas se faire charrier sur sa mauvaise humeur, surtout en l?assimilant, à tort ou à raison, aux règles. Le pauvre s?est pris une double pair de baffes qui n?ulcéra ni Manon, ni moi. Le tarif aurait été le même avec moi.

Il nous quitta aux alentours de 17h40 pour aller avec ses footeux, tandis qu?Hélène partait pour aller retrouver son Roméo, qui avait pour prénom Ragel. Original, mais bon? pourquoi pas. Chacun partir dans une direction différente, remonté contre l?autre. Pour une fois que c?était pas Sébastien et Manon qui étaient en froid, j?allais pas non plus gueuler. J?espérais juste que ça ne durerait pas, car des embrouilles dans notre groupe n?étaient que très peu bienvenues, même si elles étaient plus souvent à court terme

En rentrant, j?étais donc seule avec les deux tourtereaux, et comme il fallait bien que ça arrive, ils se sont engueulés a propos d?une nana qui était passée à côté de nous. Sébastien l?avait un peu regardée, et pour cause, son string lui arrivait au milieu du dos. C?était surtout vulgaire, et je ne pense pas qu?il l?ait matée les yeux pleins de bave et la bouche grande ouverte, mais le fait est que Manon était quelqu?un de très jaloux et s?énervait bien trop souvent pour des broutilles. Elle voulait toujours que Sébastien lui appartienne intégralement, physiquement comme temporellement, et que l?on puisse lui contester ce fait l?énervait de manière assez disproportionnée. Des fois, c?était à se demander si elle ne voulait pas formater son cerveau au début de leur relation pour qu?il oublie tout ce qu?il avait vécu avant. Paradoxalement, de son côté, elle parlait de son passé sans la moindre difficulté. Il ne faut pas chercher à comprendre? de toute façon, quoi qu?il arrive, c?était ma meilleure amie avec Hélène, et je savais bien qu?elle n?était pas chiante car elle voulait l?être à tout prix. Enfin bref, le fait es qu?ils se sont engueulés, et elle est partie bouder, comme elle en avait la risible habitude.

Le soir, au dîner, l?ambiance était plutôt électrique. Stéphane n?avait pas supporté le comportement qu?Hélène avait eu vis-à-vis de lui, et vice et versa, et Manon en voulait encore à Sébastien. Je ne savais pas trop où me mettre. Le repas fut un concours de remarques acides que chacun se lançait. Entre allusions vaseuses, j?étais de plus en plus mal à l?aise. Manon disait que Sébastien était prêt à tout pour assaisonner le bacon de la première venue, lui parlait d?une jalousie illégitime due à la frustration de ne pas avoir de quoi se mettre en valeur. Stéphane et Hélène ne disaient rien, mais se regardaient avec une colère intense. Des éclairs auraient pu sortir de leurs yeux que je n?aurais même pas été étonnée? Si cette humeur était due à leur mauvaise nuit passée, heureusement qu?ils n?étaient pas à ma place, car à coup sûr, ils auraient déjà tué quelqu?un. Je fis la vaisselle dans un silence de mort. Hélène était toujours plongée dans son livre, Stéphane écrivait je ne sais quoi sur mon papier à lettre, pendant que les deux autres discutaient dans la chambre. Je lui demandais ce qu?il écrivait, mais il resta bien évasif sur le sujet, malheureusement.

Tout le monde alla se coucher peu après minuit, sauf Stéphane qui resta quelques minutes à écrire. J?essayais encore d?obtenir quelques informations sur ce qu?il faisait, mais je n?eus rien de nouveau. J?ai juste entraperçu le signe, et le nom d?Alexander Glaho. Il me prit dans ses bras avant d?aller dormir, comme si il savait ce qui allait arriver, en me susurrant à l?oreille que l?on s?en sortirait, qu?il me le promettait? C?est fou ce que j?y étais bien? Je m?envolais quand j?étais dans ses bras, j?avais en lui une confiance aveugle.

Ce soir là je ne trouvais pas le sommeil? Comme d?autres soirs, vous devez vous dire. Cependant, ce n?était pas l?histoire de Gilles qui m?angoissait, c?était plutôt cette ambiance belliqueuse. Si il y avait bien quelque chose qui m?insupportait, c?était que des tensions puissent sévir dans notre groupe, surtout pour des idioties pareilles. Tout était monté si vite? Et on avait pas besoin de ça. Si il fallait une union encore plus sacrée qu?à l?accoutumée? A la limite, Manon et Sébastien, pourquoi pas? ça fait partie des aléas de la vie de couple, mais Hélène et Stéphane? Jamais je ne les avais vus s?engueuler de la sorte. Toujours très proches, complices, solidaires? Et ce qui était bizarre, c?est qu?aucun n?avait totalement raison. Les torts étaient partagés, mais chacun accusait l?autre intégralement. Ils s?étaient tous les deux conduits comme des abrutis. C?est vraiment lamentable de s?énerver comme ça, incapable de se maîtriser un minimum car on est pas capable d?assumer la réalité. J?avais toujours éprouvé un mépris profond pour ces têtes de cons, qui pètent un câble à la moindre occasion et qui font comme si de rien était, incapables de reconnaître et d?assumer l?étendue de leur bêtise. La majorité des gens de nos classes étaient un peu comme ça, ce qui cultivait notre haine envers eux. Ces gens me sortaient par les yeux, et voila que ma famille se comportait de la sorte?

Il était quatre heures du matin, et je ne dormais toujours pas. L?incompréhension m?empêchait de trouver le sommeil? Soudain, un grésillement semblant provenir de la télévision me parvint aux oreilles. Elle était pourtant éteinte, sinon je l?aurais entendue plus tôt?Je me levais pour voir si ça venait bien de là. L?image était neigeuse, tant est si bien que je dus m?approcher pour y voir quelque chose. Alors que j?étais proche de l?écran, j?aperçus le signe !

La vision de celui-ci me donna des frissons à travers tout le corps. J?eus froid d?un seul coup, l?angoisse et la peur revenaient à pas de géantes. Je le sentais proche de moi, capable de se cacher n?importe où? Partout, je voyais ses deux petits yeux jaunes me scruter, attendre le moindre relâchement et me sauter dessus à ce moment là. J?étais tétanisée par la peur, à l?idée de l?imaginer dans la même pièce que moi, surtout que là, personne n?aurait pu me venir en aide, vu qu?ils dormaient tous profondément. Puis le signe disparut de la télévision, pour laisser place à une silhouette, sa silhouette? Elle était totalement reconnaissable. Ses yeux, cet habit? Puis il s?approcha de l?écran, comme si il désirait me parler. Je le regardais, déconnectée de toute réalité, quand avec la pointe de son couteau, il m?invita à regarder à ma gauche, en direction du miroir? En tournant ma tête, je vis qu?il se trouvait dedans !! Comme dans mon rêve, il était dans la glace, mais pas dans le salon. J?avais d?un seul coup du mal à respirer. Puis il s?approcha, sortit du miroir comme on sort de l?eau. Il lévitait, me regardait d?un air que je sentais cynique, cette fois, il était bel et bien face à moi ! Il continuait à s?approcher lentement, moi, j?étais dans l?incapacité de bouger ou de crier, tant la j?étais paralysée par la peur. La seule chose que je réussis à faire, c?était reculer, jusqu?à me prendre les mollets dans le clic clac, et tomber dessus. Il se pencha vers moi, et je pris ma couverture, c?était la seule chose qui pouvait encore me séparer de lui. La douleur s?estompa peu à peu, je commençais à me sentir mieux quand d?un seul coup, je sentis une lame longue et froide me transpercer le dos?

Je n?arrivais plus à hurler, j?avais envie de vomir, je ne respirais plus que par saccades, je perdais mon sang. Ma vue commençait à se brouiller, la douleur à s?intensifier quand je le sentais remuer sa lame dans mon dos, et remuait, et tournait, et j?étais toujours incapable de hurler ! J?aurais été prête à tout pour que cela s?arrêtât. Je sentais les bouts de mes membres se glacer, je me sentais mourir à petit feu. Puis la vue revint, la douleur s?arrêta, la lame n?était plus dans mon corps, la plaie était fermée, et j?étais légère, très légère? Puis je me sentis me soulever.

Je volais dans le salon. Je voyais Aglaho sur mon canapé, qui souleva la couette, et je me vis, sans vie, le t-shirt ensanglanté. Il retira son couteau, il m?avait tuée? Je m?approchais de ma dépouille quand quelqu?un m?appela. C?était le garçon de mon rêve ! Je me demandais bien ce qu?il foutait là ! Je lui parlais, mais il ne répondait pas. Je le prenais par les épaules, le secouais de toutes mes forces, mais rien? Il me regarda très fixement, comme à la piscine et au bar, porta sa main sur mon front, et appuya dessus avec beaucoup de force. C?était très désagréable, surtout que je ne voyais pas où il voulait en venir. Puis une sensation de lourdeur s?empara de moi, je me sentis tomber de très haut. Je fermais les yeux très fort, puis quand je les rouvris, je vis mon réveil afficher 04h45. Je venais de rêver?

Ce n?était qu?un rêve, un putain de rêve ! C?était horrible. Je me levais pour aller boire de l?eau, quand je vis que la télévision était allumée. Je l?éteignis à l?aveuglette, ne voulant rien voir dessus. Je retrouvais peu à peu ma respiration, mes cheveux étaient mouillés. J?avais comme une boule dans l?estomac. Je voulus changer de t-shirt, le mien étant dans le même état que mes cheveux. En le retirant, je vis que derrière, se trouvait une énorme tâche de sang ! C?était à n?y rien comprendre ; je passais ma main dans mon dos, aucune cicatrice où trace de coup de couteau. Je ne captais rien à ce qui venait de se passer, ce n?était qu?un rêve, normalement? Si ça avait été vrai, comment le garçon aurait il pu venir, et comment aurais je fait pour ne pas mourir vraiment ? Je mis mon t-shirt ensanglanté sur une chaise de la cuisine, puis retournai dans mon lit. Je ne dormis pas, trop occupée à me demander si j?avais rêvé ou pas. Tout était réuni pour que ce ne soit qu?un cauchemar, mais la trace? et comment avais je pu saigner sans qu?il y ait la moindre blessure sur mon corps, enfin, sur mon dos? j?ai passé la nuit à regarder le miroir, armée du plus gros couteau trouvé dans la cuisine.

Tout était si vrai, tellement plus vrai que d?autres choses vues dans la réalité depuis le début de mes problème? Cette sensation du couteau dans mon dos, le fait de me voir d?en haut, mon ange gardien qui m?avait fait je ne sais quoi? Plus ces évènements se déroulaient, et plus je me retrouvais dans un monde où les autres n?avaient pas accès, ne sachant pas la dureté de ce que je vivais. J?étais mal, j?étais seule, dans un monde flirtant avec les ténèbres?

Contribution du : Le 05/04/2005 à 00:24
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Coucou, je vous mets ici le chapitre 9, intitulé "Il suffira d'un signe"

Je ne me rendormis pas cette nuit là. Tout était si vrai, bien plus que l?autre rêve? Je ne m?étais même pas rendue compte que je dormais. Il faisait déjà jour depuis longtemps, et je n?osais toujours pas bouger. Je n?aurais pas quitté mon lit avant qu?un des autres n?arrive. Aux alentours de 10h00, Sébastien franchit la porte pour prendre son petit-déjeuner. Il allait bien me remettre la couette quand il vit que je n?étais pas endormie. J?étais crevée, toute pâle, toute tremblante, avec des yeux fatigués d?avoir pleuré les dernières heures durant. Il paniqua d?abord en me voyant comme ça, me demanda ce qui s?était passé pour que je sois dans un état comme celui-ci. Je lui ai donc expliqué que j?ai rêvé qu?Aglaho m?avait tuée, et que mon ange gardien m?avait sauvé. Il me prit chaque main, les caressa, tout en me rassurant. Ce n?était qu?un mauvais rêve, me disait il. Je lui montrai mon t-shirt plein de sang gisant sur le dossier d?une des chaises. Il bégaya quelques mots montrant bien l?incompréhensible situation face à laquelle je l?avais confronté.

- Mais comment se fait il qu?un rêve puisse influer sur la réalité, me demanda-t-il.

- Je suis toute aussi bête que toi face à cette question, lui répondis je. Je n?ai aucun souvenir de m?être assoupie, ni d?avoir laissé la télé allumée? Et aucune cicatrice à la place de la trace de sang?

- Et si tu n?avais pas rêvé, demanda-t-il.

- Que veux tu dire ?

- Je veux dire que si ça se trouve, tu ne t?es pas endormie, il est vraiment venu, et enfin, l?autre t?a vraiment sauvé.

- Mais c?est impossible, on ne peut pas mourir et ressusciter, enfin, je crois !

- Sûrement, sûrement? Mais après tout, ça s?est déjà vu une fois? Sinon, je t?avoue que je n?ai rien d?autre à avancer. Désolé?

- Je demanderai à Steph si il a quelque chose expliquant cela dans son livre sur l?aglahophobie. Au fait, avec Manon, ça s?est arrangé ?

- Oh, je sais pas trop.

- ça veut dire quoi ?

- Elle me casse les couilles, et je l?aime?

- Comme d?habitude, quoi. J?ai vraiment du mal à te comprendre?

Nous fûmes interrompus par l?arrivée d?Hélène. Elle nous dit à peine bonjour, nous expliqua qu?un horrible mal de crâne l?avait empêchée de dormir. On se regarda, Sébastien et moi, avec un petit sourire du genre « bien fait pour sa gueule », puis elle prit son bol de chocolat, alla se poser dans le canapé pour continuer l?arrache c?ur dès lors qu?elle vit Stéphane entrer à son tour. Elle devait vraiment lire à deux à l?heure, car ça faisait quelques jours qu?elle était dessus en permanence, et toujours pas fini? Quand elle lisait, elle avait l?air sur une autre planète, comme envoûtée. Visiblement, elle paraissait encore énervée contre Stéphane. Sébastien quitta la pièce pour apporter le petit déjeuner au lit à sa dulcinée.

J?étais seule, située entre les deux, et je sentais bien que tôt ou tard, j?allais compter les points, ou les séparer, tant la tension était encore palpable. Tout en agissant comme à l?accoutumée, ils se regardaient droits dans les yeux. Je décidai finalement de prendre les devants, en leur expliquant que leurs querelles à la con n?intéressaient personne, et que mes vacances étaient déjà assez gâchées comme pour qu?ils puissent se permettre d?en rajouter une couche supplémentaire.

- Tu n?as qu?à demander à miss Connasse, dit Steph.

- Tu n?as qu?à demander au sale petit fouille merde à côté duquel tu es en train de manger, répondit Hélène du tac au tac.

Au moins, je n?avais pas besoin de demander si ils s?étaient expliqués un minimum. J?avais vraiment dû louper un épisode, car je n?arrivais pas à comprendre qu?ils puissent s?énerver pour une connerie pareille. Ou sinon, ils me cachaient quelque chose, mais quoi ? Sébastien et Manon arrivèrent, fatigués et peu coiffés. Je leur proposai, vu qu?il fait beau, que l?on retourne à la piscine cet après midi. Les tourtereaux acceptèrent, mais Steph expliqua qu?il ne pourrait pas, car il allait jouer plus tôt que prévu, et Hélène ne pouvait pas non plus car elle devait voir son Ragel. Comme la veille, j?allais me retrouver seule avec le couple, en espérant que cette fois, ils ne feraient pas d?histoires.

Hélène partit voir son chéri juste après le déjeuner. Stéphane en profita pour aller parler à Sébastien seul à seul. Nous sommes allées enfiler nos maillots avec Manon dans la salle de bain tout en tendant l?oreille pour essayer d?écouter. Je n?entendis que des bribes, mais très significatives, proférées par un Stéphane passablement énervé par le comportement d?Hélène. Il disait qu?elle changeait de manière vraiment bizarre, ce à quoi Sébastien lui répondit qu?il changeait beaucoup de son côté, qu?il avait des tendances bizarres à se rapprocher de moi, et que vu comment ça s?était passé la première fois, il comprenait bien qu?elle ne pas supporter ça, en rajoutant qu?elle n?avait pas forcément tort. Steph sortit de la chambre, très en colère après ce qu?il venait d?entendre. Sans rien dire, si ce n?est maugréer quelques insultes, il prit son sac et partit en claquant la porte. Même lui se mettait à s?énerver pour pas grand-chose? De la plus innocente des façons, nous allâmes voir Seb pour lui demander ce qu?il avait pu lui dire pour l?énerver de la sorte. Il nous répondait que cela ne nous regardait pas, mais que l?ami Stéphane n?était pas aussi à plaindre que ça. D?un côté, si Hélène disait vrai à propos de rapprochements étranges à mon égard, ça ne le faisait pas, mais alors pas du tout, après ce qui était arrivé il y a déjà quelques années de cela? ça ne pouvait cependant pas expliquer le comportement excessif d?Hélène, surtout pour quelque chose qui ne la regardait pas, même si nous pensions que le groupe était supérieur à la partie, et que chaque malaise devait être éradiqué par chacun de ses membres. C?était personnel, quand même?

Maintenant, je savais pourquoi ils se tiraient la bourre comme ça. Elle ne devait pas supporter qu?il puisse vouloir quelque chose d?ambigu avec moi, et lui ne devait pas supporter qu?elle se mêle de ça. Avec tout ça, nous partîmes vers 16 heures à la piscine, et nous posâmes au même endroit que la veille. Le soleil était très doux, un petit vent fort agréable l?accompagnait. J?étais bien, pour une des premières fois. C?était les vacances, je pouvais tout oublier le temps de ce bain de soleil. Ne faisant plus attention à rien, et marquée par la nuit blanche que je venais de passer, je m?endormis.

Je n?étais cette fois pas dans l?appartement, mais sur le parking de la résidence. Les voitures étaient les mêmes qu?à notre départ une heure plus tôt. On avait l?air d?être revenu en arrière, tant tout était pareil. Je levai la tête pour voir le salon, et je vis que la fenêtre était d?une couleur inhabituelle, à savoir rouge cramoisi. J?ai monté les escaliers à vitesse grand V et vis que notre serrure avait été forcée. Après deux grandes respirations, j?entrai. Tout avait l?air normal dans la chambre et dans l?entrée, mais dans le salon? Les vitres étaient maculées de sang, une odeur de chair pourrie régnait dans la pièce, de même qu?une atmosphère lourde et inquiétante, qui vous presse les poumons et qui vous donne des suffocations. L?atmosphère rappelait le rêve d?origine.

J?étais incapable d?interpréter ce que je voyais, et c?est ça qui m?angoissait le plus. Je me sentais espionnée. Le responsable m?épiait, j?en étais intimement persuadée. Je me précipitai pour chercher le couteau que j?avais planqué sous mon lit le matin même. Je me disais que si je l?avais trouvé, j?aurais eu confirmation de l?étrangeté de ce rêve, et bien sûr, il était là? J?ai cherché partout dans l?appartement, mais n?ai trouvé personne? Remarque, l?auteur avait eu cent fois le temps de s?échapper pendant que j?étais dans le salon. Mes doutes furent confirmés lorsque dans la chambre, je vis que l?ordinateur de Sébastien gravait un CD lancé avant notre départ à la piscine? Je prenais conscience que je ne rêvais pas, mais que j?assistais à une scène en direct.

Alors que je retournais dans le salon, je reçus un coup violent derrière la tête, m?évanouis, puis le trou? je tombais, tombais, sans jamais atterrir? Au bout d?un certain temps, j?eus l?impression de rebondir, j?ouvris les yeux, j?étais encore sur ma serviette?

Je n?avais donc pas rêvé. Sébastien et Manon étaient en train de s?embrasser. Sans demander mon reste, je partis en courant vers les vestiaires pour m?habiller et retourner à l?appartement, afin de voir si ce que j?avais vu était vraiment arrivé. Qui avait pu m?assommer ? Je courais jusqu'à chez nous, et fus rattrapée par les deux au niveau du parking de la piscine. Sébastien me secoua assez fort, voulant me faire reprendre mes esprits, visiblement énervé de mes craquages répétitifs. Je lui expliquai que quelqu?un avait pénétré dans l?appartement et qu?il s?y était passé quelque chose de grave, ce à quoi il me répondit :

- Anna, je veux bien faire tout ce qui est mon pouvoir pour t?aider mais faut que tu y mettes un peu du tien ! Comment est ce que tu sais que quelqu?un est entré ?

- Si je te le disais tu ne me croirais pas, lui répondis je. Je ne t?oblige pas à me suivre, mais si il se passe quelque chose, tu t?en voudras, je le sais !

Et je repartis en courant. Je cavalais jusqu?à en perdre haleine. Les amoureux me suivaient tant bien que mal. Dans le chemin de Calizon (une petite rue entre le parking et l?entrée de la résidence), le vent commença à souffler de manière inhabituelle. Le ciel bleu était devenu obscur, et l?atmosphère était électrique. La force du vent s?intensifiait au fur et à mesure que je me rapprochais de l?appartement. Entrée dans l?immeuble, je constatai que les plombs avaient sauté. Je montai tandis que les deux autres allèrent voir le disjoncteur.

Face à la porte, j?eus la désagréable surprise de voir qu?elle avait bel et bien était défoncée. Je l?ouvris, lentement, avec la peur au ventre, l?angoisse de me retrouver face à lui? Le salon était plongé dans une inquiétante obscurité. Je scrutais un peu partout, et tout était comme ce que j?avais vu à la piscine. L?odeur, l?atmosphère, le sang, quand la porte s?ouvrit, et me fit sursauter. C?était seulement Manon et Sébastien, qui me dirent que les plombs étaient actifs et n?avaient pas sauté? Quelques minutes plus tard, la lumière s?alluma enfin, et nous nous retrouvâmes face à un spectacle digne des pires cauchemars.

Du sang, partout, plus que dans le rêve? on aurait dit qu?un véritable flot avait traversé l?appartement. Le salon était totalement ensanglanté. L?évier, le frigo, les canapés, la porte, le sol? Et la fenêtre? Elle n?était plus toute rouge, mais quelqu?un y avait écrit un message en Aglaméha. J?y lus ceci :

Citadem Sceaux utus Villard
Alta distanciam separo
Masis Pesare kametros esos
Misme glauque spectram maestrest

Esos citadis kononia habaneram
Moradoras hergent
Paris, desdem haban livid
Forus rassurere

Masis esa os cataris
Van aglaho vengara
Escapere non possible
Dam ultime sacrifius
Utus tonci remico
Retacos Gillaem

Tidos planeam
Vola Despudus
Liversam se grem
Innocentus interficiarem habiteran

Vari interfi quiem ?
Tratus poro estras
Solo voce, escuham
Sio maestro, santa Gillem

Estro paramoï persona aqui
Doble game haciadota
Pocapoco ira razonara
Linco gaterando todes estros

Con santa Gillem quiro plere
Nus amesidemos allere
Su zondes, valleta que valle
Delam su cataris

OMBRA TILE TIMERIS
AMIS UTUS FAMILIAS
COÏS DAROS ATTENTIONAEM
AMENUDO ESTARE

Alexander Glaho

Le texte de mon rêve était désormais face à moi, éveillée? C?est donc bien lui qui était venu. La douleur commençait à me ronger de l?intérieur. Elle gagnait chaque partie de mon corps que la peur n?avait pas encore. J?étais incapable de donner un sens à ce foutu message. Au fil du temps, le salon ressemblait de plus en plus à ce qu?il était lorsque j?y atterrissais chaque soir, entre le message, le miroir, le sang?

Alors que je m?étais assise pour reprendre mes esprits, le signe sur le mur se mit à brûler ! Au même moment, je fus envahie par une sorte d?angoisse de mort, difficile à expliquer. Je sentais que quelque chose allait arriver, par d?horribles douleurs au ventre, à la tête. J?avais du mal à respirer, l?impression que j?allais vomir à chaque inspiration? Hélène arriva, nous dit qu?elle était là, et partit dans la chambre pour lire. Elle n?avait pas fait attention à ce qui avait eu lieu dans le salon. Elle n?en avait que pour son livre? Stéphane arriva quelques minutes plus tard, heureux que nous soyons là, car il avait oublié ses clés. Hélène lui demanda, depuis la chambre, si c?est pour ça qu?il s?était senti d?enfoncer la porte. Il fit mine de ne rien entendre, mais personne n?était dupe. Puis il déchanta vite en voyant l?état de la pièce, et se montra assez froid avec moi, voulant analyser la situation de manière très rationnelle, comme si il voulait monter à Sébastien qu?il n?était pas à saisir chaque occasion pour se rapprocher physiquement de moi. Hélène avait réussi à me perturber en disant ça, la porte enfoncée pile le jour où il oublie ses clés?

J?ai passé la soirée à réfléchir, l?angoisse de mort ne me quittant jamais, me travaillant en permanence. Tout cela me fatiguait, me blasait? Parfois, j?avais envie de me planter le couteau dans le ventre, et d?en finir avec tout ça. Chacun passa la soirée comme la veille, à lire, à écrire, à s?embrasser. Hélène était sur dans un fauteuil, Stéphane sur la table, et les amoureux sur le canapé. Habituellement, nous étions tous à table, et là, il y était seul. Et ce climat de haine, de plus en plus présent, m?énervait tellement? Le problème est que plus le temps avançait, plus j?avais d?autres choses à penser. Nous allâmes dormir vers une heure. Le signe brûlait toujours, et brillait de mille feux dans l?obscurité, comme si il voulait que jamais je n?oubliasse qu?il était là.

Maintenant, je me rends compte que l?angoisse de la mort était arrivée à partir du moment où le signe brûlait. A cette époque, je ne savais pas si une corrélation légitime entre ces deux faits existait, car ce n?était qu?une impression? Je rêvais désormais. Le signe brûlait dans l?appartement, qui avait quelque chose de nouveau. En effet, une des chaises de la table était totalement ensanglantée. Elle me fit faire un rapprochement effrayant, quoi que bancal? Le signe s?est mis à brûler. Juste après, j?ai senti une mort arrivant, et enfin, cette chaise, qui ressemblait au dernier maillon d?une chaîne de raisonnements causaux, semblant me dire qui allait mourir. Si je me fiais à mon raisonnement, Manon nous quitterait bientôt?


Contribution du : Le 14/04/2005 à 09:23
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Yo les tricératops, me revoici avec tous les chapitres. Je vous poste donc le dixième, puisque je m'étais arrêté au neuvième (logique, quoi lol). Il s'intitule "Dors, bébé, dors"

Je me suis réveillée ce matin, toujours avec cette horrible douleur au ventre, me rappelant sans cesse que quelque chose d?aussi horrible se préparait. Elle m?empêchait de me lever, me clouait au lit et me rendant incapable de bouger, comme si du plomb se trouvait dans mon estomac. J?espérais du mieux que je pouvais me tromper dans mes prédictions, afin que ni Manon, ni personne de mon entourage ne me quitte. Et si, à tout hasard, cela arrivait vraiment, comment ferions pour en informer sa famille, pour nous occuper de Sébastien, pour l?aider à surmonter cela ? A coup sûr, et à juste titre, il serait incontrôlable? Capable de trop de choses?

Cette nuit là était bien bizarre aussi. Avant mon réveil, j?ai encore eu des visions étranges. J?ai vu un nuage avec la tête du garçon de l?appartement, je me suis également vue allumer un cierge, et Hélène casser des morceaux de cire?

Elle entra dans le salon vers onze heures, de bonne humeur, reposée, belle. Je ne sais pas si c?est parce que pensais savoir ce qui l?attendait, mais je la voyais déconnectée de tout ça. Elle paraissait, étrangement, loin de ce tout petit monde.

J?étais encore couchée quand elle vint me voir pour me réveiller. Elle m?avait apporté des céréales à manger que j?avalai pour lui faire plaisir. La boule que j?avais dans l?estomac ne s?était toujours pas estompée. Alors qu?elle me faisait des couettes, elle me demanda ce que je pensais de ce que s?étaient dits Stéphane et Sébastien la veille. Je lui répondis que j?avais beaucoup de mal à y croire au vu de ce qui s?était passé auparavant, mais j?avais également noté que la veille, lors de la découverte du message sur la fenêtre, il s?était montré distant comme rarement, et je sentais bien que ça le gênait. Je ne savais donc pas quoi penser de ce comportement ; la seule chose dont j?étais à peu près sûre, c?était qu?au vu du lien qui unissait Steph et moi, et qui était le même qu?avec tous les autres, qu?il me parle en cas de problème d?ordre sentimental ne faisait absolument aucun doute. Elle n?avait pas l?air convaincue :

- Tu sais, ça fait quand même un nombre important d?années qu?on se connaît, me dit elle, et sentimentalement, il a toujours eu des comportement assez bizarres. Tu te souviens quand il était avec la fille dont il nous avait caché l?existence ?

- L?autre espèce de blondasse de sa classe ? Répondis je.

- Elle-même. Bah il nous avait caché son existence, sans même savoir que nous la détestions.

- Je comprends bien, et conçois que ça te soit resté en travers de la gorge, mais le problème, c?est qu?aujourd?hui, ce n?est ni le moment ni l?endroit pour en parler. On est pas à sa place, et j?ai assez confiance pour légitimer des choses qu?ils nous cacherait. On a un démon qui essaie de nous massacrer pour redescendre sur terre, et c?est quand même d?un ordre plus dangereux et dramatique que nos histoires de c?ur.

- Adviendra ce qu?il adviendra. Bien que tu arrives à en parler avec un peu de dérision, je sais que tout ce que je n?aimerais pas, c?est être là au moment du dénouement.

« Si c?est si gentiment demandé? »

Avais je bien entendu ? C?est une voix d?homme qui venait de dire cela. Elle avait un accent bizarre, et un timbre à vous glacer le sang. Les deux garçons dormaient, et Hélène ne pouvait pas parler de la sorte?Manon n?avait pas eu l?air d?entendre. La voyant non réactive, je me dis que j?avais dû halluciner, bien qu?une autre petite voix, tout au fond de moi, me dise que le hasard n?était dû en rien dans ce que je venais d?entendre.

Hélène entra dans le salon, nous dit bonjour, se posa sur le canapé, et, comme à son habitude, elle sortit son livre. Elle paraissait d?humeur assez corrosive. Comme nous ne parlions plus, elle nous demanda si elle avait jeté un froid. Manon répondit que non, mais que nous parlions de Stéphane, et que vu la tension entre les deux, elle préférait changer de sujet. Cela énerva Hélène, qui expliqua, sur un ton assez colère, que si nous savions pourquoi elle était comme ça, nous la comprendrions. Je répondis que je savais pourquoi elle se comportait comme ça? Un grand silence suivit ce que je venais de dire. Hélène parut d?un coup très mal à l?aise. Je ne sais pas si c?était dû à ses dernières nuits, mais elle avait une horrible mine. Elle vint vers moi, se mit à ma hauteur, et me certifia que je ne savais absolument rien. Je m?obstinai un peu et lui expliquai que si elle était aigrie, c?est parce qu?il se comportait comme un manche avec moi depuis que l?on était arrivés ici. Elle me regarda étrangement, puis, comme si un poids venait de s?ôter de sa conscience, elle me dit qu?effectivement, c?était à cause de ça. Elle paraissait curieuse de savoir comment je le savais, mais se garda de me poser des questions, Steph entrant dans le salon. Il nous dit « bonjour tout le monde », et comme la veille, du tac au tac, Hélène lui répondit « Salut tout seul », chose qu?il prit plutôt mal. Il la traita d?un nom que je me garderais bien d?écrire. A ces mots, elle se leva, se dirigea vers lui, qui était assis à la table du salon, et lui dit : « Tu sais très bien ce qui nous oppose, et je te conseille d?éviter de trop l?ouvrir ! ».

Enervé, il hurla, en retournant dans la chambre, qu?elle n?aurait pas sa liberté de penser. Je doutais que ce fut le moment pour dire des conneries. Entre temps, Sébastien était allé prendre sa douche, si bien que Steph se retrouva seul dans la chambre. Il paraissait à bout de nerfs. J?entrai doucement dans la chambre, pour essayer de lui remonter le moral, et d?obtenir quelques explications. Il m?expliqua, les yeux bien rouges, gonflés et fatigués qu?il n?avait pas envie d?en parler, puis me demanda de le laisser quelques minutes, car il avait besoin de passer un coup de téléphone. Je préférais respecter sa demande, et lui dis, juste avant de sortir, que depuis que le signe brûlait, j?avais l?impression que quelqu?un allait nous quitter, ne sachant pas trop comment l?expliquer, et que je pensais savoir qui allait mourir. Il leva les yeux, voulut me demander de rester, mais j?étais déjà partie? D?un seul coup, ce que m?avait dit Sébastien vis-à-vis de ce qu?il pouvait ressentir me paraissait moins abstrait.

Hélène ne déjeuna pas avec nous, Ragel l?invitait à la pizzeria. Nous étions donc Sébastien, Manon, Stéphane et moi. Pendant que les amoureux préparaient à manger, Steph s?approcha de moi pour me poser quelques questions sur ce que j?avais ressenti, vis-à-vis de la mort, car il avait eu son père au téléphone pour avoir des informations dans le livre, et il avait appris que le fait de voir le signe brûler constituait l?annonce d?une mort certaine. Pour appuyer ses propos, je montrai Manon du doigt. Il venait de comprendre, et son visage s?en décomposa. Il s?en voulait de ne pas m?avoir écouté plus tôt. Cela n?aurait pourtant rien changé, vu qu?elle était encore vivante. En bégayant à moitié, il m?expliqua que la volonté de Gilles, pouvant surpasser toute destinée, la condamnait sans que nous ne puissions rien faire pour y remédier. Il était blasé, mais j?étais persuadée que quelque chose était possible. Ne dit on pas que tant qu?il y a de la vie, y?a de l?espoir ?

Il partit jouer au foot vers deux heures et me demanda de l?appeler sans hésiter si quelque chose n?allait pas. Je trouvais d?ailleurs déplacé qu?il se permette d?aller jouer au foot malgré la menace qui pesait sur ses parents? Il ne me croyait pas, ou quoi ? Rien ne se passa jusqu?aux alentours de quatre heures. Alors que nous étions agglutinés devant la télévision comme des morses sur un rocher, Sébastien demanda à sa tendre ce qu?elle comptait faire à manger ce soir. Je sentais dangereusement le point de non retour s?approcher?

- En même temps, t?as cru que j?étais la conchita de service ?lui lança-t-elle belliqueusement.

- Mais évidement que non, je ne t?ai même pas appelée comme ça, répondit il d?un air pacificateur.

- C?est cela, c?est cela.

- Le fait est que je ne t?ai rien dit, et je ne dirais rien, même si je devais le penser.

- N?en rajoute pas, c?est pas drôle ! lança-t-elle.

- Simplement car ça ne t?a pas fait rire ? C?est pas la modestie qui t?étouffe ! répondit-il avec acidité

- Non, c?est toi ! poursuivit-elle.

- Et ce n?est pas non plus l?humour ton cheval de troie.

- Il parle de chevaux et ose faire la morale sur la modestie.

- Reste calme !

- Pourquoi ? Qu?est ce que tu vas faire ?

- Tu le sais très bien, alors fais pas ta maline !

- T?es mignon quand t?es énervé !

- Et ma main dans ta gueule, elle est mignonne ?

- Pourquoi ? tu vas encore me frapper, sinon ? répondit elle, avec un sens de la provocation qu?elle seule avait comme ça.

- Mais tu racontes n?importe quoi ! Quand est ce que je t?ai tapé ?

- Décidément, même ta mémoire est courte.

- Quand tu étais complètement bourrée et que tu as fait que m?insulter pendant une demi heure ? T?aurais mérité double tarif, et tu l?as reconnu !

- Le fait est que tu m?as levé la main dessus.

- Arrête un peu de craquer, car sinon je serai tenté de renouveler l?expérience !

- T?as gagné, je me casse !

- C?est ça, casse toi, espèce de traînée de sac à foutre !

- Je t?ai donné les plus belles années de ma vie, et t?as vu comment tu me remercies ?

- Merci pour le cadeau, tu aurais pu t?en priver.

- Bon calmez vous un peu, vous deux, ça sert à rien de s?énerver pour si peu, c?est moi qui ferai à manger ce soir, tentai-je de dire, en vain.

- Oh, Anna, occupe toi de ce qui te regarde, s?il te plaît, me dit il, passablement courroux.

- Nan mais t?as vu comment il te parle ? me dit Manon. C?est un phallocrate fini !

- ça sert à rien de faire genre t?as du vocabulaire quand on est bonne qu?à se taper son prof de maths pour avoir la moyenne !

- Adieu !

- Qui sème le vent récolte la tempête, connasse !

Je sortis de la salle à manger quelques minutes, car mon téléphone sonnait. C?était ma mère qui, enfin, prenait de mes nouvelles. Je lui expliquai que mes problèmes ne s?étaient pas arrangés, et comme d?habitude, j?eus droit à une rengaine du style « J?aurais jamais du te laisser regarder tous ces films d?horreur, j?aurais jamais du te laisser voir tes amis, surtout le sataniste »? Elle me saoulait quand elle parlait d?eux comme ça ; elle ne se rendait pas compte qu?en agissant de la sorte, j?avais de moins en moins envie d?assumer les liens sanguins que j?avais avec elle. Je revins donc dans le salon. Les deux autres avaient évolué dans leur dispute, qui était d?un ridicule? Ils continuaient de s?insulter?

- Moi je te le dis, tu finiras pas les vacances ici, la réservation est à mon nom !! Je te foutrai des marrons dans le cul si il le faut !! hurla Seb.

- Mais tu crois que je les connais pas par c?ur, tes vieilles rengaines, surenchérit Manon. Tu es le roi du pipeau, et tu ne sais même pas te servir du tien !

- Les amoureux, s?il vous plaît, vous allez me faire le plaisir de vous calmer avant que...

Je n?eus même pas le temps de finir ma phrase qu?elle avait déjà franchi le pas de la porte d?entrée. Ils avaient beau m?avoir fait rire, je sentais bien que cette affaire ne laissait rien présager de bon. Et Sébastien qui continuait de la traiter de catin frustrée? C?est finalement moi qui ai continué à l?insulter de tous les noms assimilant plus ou moins à un abruti. Il me répondit que la seule chose qu?il ne voulait pas, c?était lui parler. Je courus téléphoner à Stéphane pour lui expliquer que Manon venait de partir pour bouder. D?abord moqueur, il se rappela de la menace qui pesait sur elle, puis me dit qu?il arrivait de suite. Manon se dirigeait vers une fin horrible, sans que je n?arrive à convaincre Seb d?aller la chercher. J?espérais que Steph y arriverait mieux que moi. Si seulement Sébastien avait su de quoi il s?était indirectement rendu coupable?

Je réfléchissais dans la chambre à ce qui aurait pu faire changer Sébastien d?avis, quand soudain, je fus prise d?une fatigue lourde et intense, comme si je venais de prendre un somnifère et qui commençait à faire son effet. Je sentais mes yeux se fermer tout seuls, avec l?impossibilité de lutter. Lorsqu?ils étaient un peu ouverts, je voyais flou, et au ralenti. Je m?allongeai sur le premier lit, entendis les voix provenant du salon s?estomper ou s?éloigner, pour sombrer dans le monde des rêves. Je me voyais planer à quelques mètres de hauteur sur Villard.

Les rues étaient étrangement désertes. Personne dans la rue principale, à la piscine, au niveau de la gare routière? Soudain j?aperçus Manon. Elle semblait pleurer, et avait l?air de se diriger vers la clairière qu?ils avaient découverte quelques jours auparavant. Je me souviens qu?en revenant d?ici (si mes souvenirs sont bons, ils l?ont découverte le jour où on avait déjeuné sur la place de l?ours), elle était subjuguée par l?endroit où elle s?était retrouvée avec Sébastien, et disait vouloir y retourner aussi souvent que possible. Je l?appelai de toutes mes forces. Elle se contenta de se retourner, sans me voir, ni reconnaître ma voix. Son visage se ferma, elle semblait s?inquiéter de quelque chose. C?était sûrement le fait d?avoir entendu son nom sans voir personne le prononcer. Elle se retournait fréquemment, (voulant sûrement voir Sébastien la rattraper, si bien qu?elle ne vit pas un poteau se présenter face à elle, et se fendit la cloison nasale. Des gouttes de sang traçaient désormais le chemin qu?elle empruntait. Pour arriver à la clairière, elle devait longer une usine désaffectée, le cimetière communal, ainsi qu?un petit chemin de campagne d?une cinquantaine de mètres.

Elle longea le cimetière, s?arrêta quelques minutes et s?approcha des grilles, puis resta quelques minutes, les yeux collés à une tombe différente des autres. Elle semblait bien plus neuve. Dessus, se trouvait une petite statue de la vierge. Manon continua finalement d?avancer. Une fois au niveau de la clairière, elle s?arrêta une dizaine de minutes, respira profondément. Elle semblait calmée. Elle ne pleurait plus, même si je sentais que sans Sébastien, la clairière lui paraissait bien vide et dénuée d?intérêts. Il lui manquait déjà? Elle semblait attendre qu?il la rejoigne ici. Même si Sébastien s?était mal comporté, elle avait bien conscience qu?elle avait allumé la mèche, sans vouloir l?éteindre. Peut être pensait elle que s?engueuler n?était qu?un jeu?

Soudain, elle entendit un hurlement strident, agressif et rempli de cruauté. Le cri d?une femme qui, visiblement, souffrait plus que le martyr. Angoissée, elle se releva, apparemment décidé à rentrer le plus vite possible à l?appartement. Plus elle se rapprochait de la résidence, plus les cris s?intensifiaient. Ils provenaient du cimetière. Curieuse de savoir ce que cela cachait, elle y entra, et se retrouva finalement face à la tombe qui l?avait interpellée quelques minutes auparavant. Plus elle s?approchait, plus sa démarche ralentissait et gagnait en incertitude. C?est en fait la statue qui hurlait, tout en pleurant du sang? Face à cette horreur, elle se recula, un peu hasardeuse. Puis la statue se tut, pour brûler, comme l?autel l?avait fait la veille de notre départ?

Dans un silence pesant, elle se rapprocha de la tombe, et poussa un cri de terreur en voyant que son nom ornait l?épitaphe. Elle suffoquait, hurlait, avait du mal à se tenir debout, pleurait? Le visage décomposé par la peur, elle tenta s?enfuir aussi vite qu?elle le pouvait, mais chaque entrée et sortie du cimetière (entre les petites entrées sous les grillages et les trois portes, elles étaient au nombre de sept.) était bloquée par un homme avec une soutane noire, et un énorme pendentif sur lesquels se trouvaient une lettre différente. Il y avait un homme, sûrement un prêtre (vu qu?il portait une soutane), avec la lettre D sur son pendentif. Le deuxième avait la lettre K, le troisième la lettre A, le quatrième avait la lettre A également, le cinquième avait la lettre Z, le sixième la lettre R, et enfin, le dernier avait la lettre S. Consciente qu?elle n?avait nulle part où fuir, elle resta sur la tombe, mit ses mains en prière, en espérant que ces sept moines démoniaques allaient disparaître. Ils commencèrent à s?approcher d?elle, lentement, cyniques, comme pour lui faire « savourer » ces instants. Les derniers ? Ils avançaient tout en l?entourant afin qu?elle ne puisse pas s?échapper. Ils n?étaient pas comme Aglaho. Ils paraissaient plus âgés, plus posés, plus intelligents, moins cruels?

Une fois entourée, sans échappatoire possible, elle hurla le nom de Sébastien à plusieurs reprises, avec peut être l?once d?un espoir de le voir venir pour que tout rentre enfin dans l?ordre, qu?ils puissent retourner à l?appartement, et oublier ce qui n?aurait été qu?un mauvais souvenir.

Ils se reculèrent, sauf l?homme qui avait le pendentif avec la lettre S. Il s?approcha d?elle, en fit le tour à plusieurs reprises. Manon avait la tête baissée. De grosses larmes coulaient sur ses joues. Elle avait compris, et moi aussi? L?homme se mit à lui caresser le dos, lentement, puis soudainement, lui transperça la poitrine !! Il ressortit sa main aussi vite qu?il l?avait introduite, tenant son c?ur. Encore debout, le regard vide, elle tomba lentement comme un pantin, morte? Les hommes en noir se réunirent ensuite. Ils parlaient à voix basse? L?homme qui avait le pendentif avec la lettre R s?éloigna ensuite d?eux, et dit dans un français parfait (savait il que j?étais là et que j?entendais ?), que la prophétie se rapprochait, que la passion devait prendre le dessus afin d?assurer l?arrivée de Gilles et l?éclat de la vérité. Mais de quelle vérité est ce qu?il parlait ? Et quelle vérité pouvait valoir le spectacle qui s?offrait à mes yeux ?

Elle gisait sur la tombe portant son nom, avec un trou dans le torse. Son corps baignait dans une mare de sang, son t-shirt blanc, ses cheveux, ses lunettes, son pantalon? Tout était rouge. Son meurtrier lui ferma les yeux, et sur son ventre, traça avec son doigt la lettre S, l?ayant au préalable trempé dans la mare? Elle venait bel et bien de nous quitter. La tombe était cramoisie. J?étais totalement effondrée par la vue qui se présentait à moi. Une partie de moi-même s?était envolée. Je tombai par terre, m?assis sur un muret, me retrouvai face à elle. Je n?avais plus que mes yeux pour pleurer sa mort. Le signe se dessina ensuite sur la tombe où gisait Manon, et Aglaho en sortit. Cette fois, c?était lui, à coup sûr. Il souleva Manon, prit ses lunettes, les jeta et marcha dessus, il l?assit ensuite contre la pierre tombale et se mit derrière elle. Le sang sur son visage se noircissait peu à peu. Il souleva ses manches, je vis ses horribles mains, comme sur la photo avec le chat mort. Il posa ses doigts sur chaque côté de son visage, un doigt sur chaque côté de sa bouche, et un doigt sur l?extrémité de chaque ?il, puis tira d?un coup ! Elle n?avait plus de visage, c?était vraiment à vomir. Il la laissa comme elle était, coupa une de ses oreilles, la prit avec lui, et s?en alla. Je m?approchai pour voir ça de plus près. La peau de son visage était par terre, à côté de sa dépouille. Elle était désormais partie? D?un coup, je sentis le sol se fissurer sous mes pieds. Avant que je me rende compte de ce qui arrivait, je tombai pour atterrir au même endroit où je m?étais endormie. La tête en quatre, je ne comprenais plus rien. Avais je rêvé ou avais je vu une scène de la réalité ?

Contribution du : Le 16/12/2005 à 00:26
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Que du bonheur, je vous recommande de tout lire... ne soyez pas rebuté par la longueur si vous n'avez pas lu avant, pour avoir tout lu (dans une version quasi définitive), je vous assure que ça en vaut la peine

Contribution du : Le 16/12/2005 à 00:28
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Y a t il un fichier qui regroupe tout? pcq pour lire sur le forum c'est pas très adapté...
Sinon bravo je trouve ca tjr impressionnant d'écrire car j'en suis incapable!

Contribution du : Le 16/12/2005 à 19:39
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Ben pour le moment tu peux copier-coller le texte dans Word, sinon faudra patienter pour avoir la version intégrale définitive (corrections toussa)

Contribution du : Le 16/12/2005 à 20:37
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Un peu étrange ^^ mais sympathique !
Bravo, ça doit pas être facile d'écrire autant et d'avoir l'inspiration.
Continue, tu vas bientôt être publié chez Gallimard
+++

Contribution du : Le 20/03/2006 à 21:44
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That's it !
Finito, terminé, protégé et disponible en téléchargement sur notre site dans la rubrique "Autres", je ne saurais que vous inciter à lire cette passionante aventure =]

Contribution du : Le 06/12/2006 à 18:08
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Petit up, appel à témoins en fait : si quelqu'un a des connaissances dans le milieu de l'édition, qu'il se manifeste (ici, par mail, à moi ou à Flood) !

Contribution du : Le 12/06/2007 à 01:29
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