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Re: 6 mois 6 jours 6 heures

Sujet : Re: 6 mois 6 jours 6 heures
par Flood sur 14/4/2005 9:23:07

Coucou, je vous mets ici le chapitre 9, intitulé "Il suffira d'un signe"

Je ne me rendormis pas cette nuit là. Tout était si vrai, bien plus que l?autre rêve? Je ne m?étais même pas rendue compte que je dormais. Il faisait déjà jour depuis longtemps, et je n?osais toujours pas bouger. Je n?aurais pas quitté mon lit avant qu?un des autres n?arrive. Aux alentours de 10h00, Sébastien franchit la porte pour prendre son petit-déjeuner. Il allait bien me remettre la couette quand il vit que je n?étais pas endormie. J?étais crevée, toute pâle, toute tremblante, avec des yeux fatigués d?avoir pleuré les dernières heures durant. Il paniqua d?abord en me voyant comme ça, me demanda ce qui s?était passé pour que je sois dans un état comme celui-ci. Je lui ai donc expliqué que j?ai rêvé qu?Aglaho m?avait tuée, et que mon ange gardien m?avait sauvé. Il me prit chaque main, les caressa, tout en me rassurant. Ce n?était qu?un mauvais rêve, me disait il. Je lui montrai mon t-shirt plein de sang gisant sur le dossier d?une des chaises. Il bégaya quelques mots montrant bien l?incompréhensible situation face à laquelle je l?avais confronté.

- Mais comment se fait il qu?un rêve puisse influer sur la réalité, me demanda-t-il.

- Je suis toute aussi bête que toi face à cette question, lui répondis je. Je n?ai aucun souvenir de m?être assoupie, ni d?avoir laissé la télé allumée? Et aucune cicatrice à la place de la trace de sang?

- Et si tu n?avais pas rêvé, demanda-t-il.

- Que veux tu dire ?

- Je veux dire que si ça se trouve, tu ne t?es pas endormie, il est vraiment venu, et enfin, l?autre t?a vraiment sauvé.

- Mais c?est impossible, on ne peut pas mourir et ressusciter, enfin, je crois !

- Sûrement, sûrement? Mais après tout, ça s?est déjà vu une fois? Sinon, je t?avoue que je n?ai rien d?autre à avancer. Désolé?

- Je demanderai à Steph si il a quelque chose expliquant cela dans son livre sur l?aglahophobie. Au fait, avec Manon, ça s?est arrangé ?

- Oh, je sais pas trop.

- ça veut dire quoi ?

- Elle me casse les couilles, et je l?aime?

- Comme d?habitude, quoi. J?ai vraiment du mal à te comprendre?

Nous fûmes interrompus par l?arrivée d?Hélène. Elle nous dit à peine bonjour, nous expliqua qu?un horrible mal de crâne l?avait empêchée de dormir. On se regarda, Sébastien et moi, avec un petit sourire du genre « bien fait pour sa gueule », puis elle prit son bol de chocolat, alla se poser dans le canapé pour continuer l?arrache c?ur dès lors qu?elle vit Stéphane entrer à son tour. Elle devait vraiment lire à deux à l?heure, car ça faisait quelques jours qu?elle était dessus en permanence, et toujours pas fini? Quand elle lisait, elle avait l?air sur une autre planète, comme envoûtée. Visiblement, elle paraissait encore énervée contre Stéphane. Sébastien quitta la pièce pour apporter le petit déjeuner au lit à sa dulcinée.

J?étais seule, située entre les deux, et je sentais bien que tôt ou tard, j?allais compter les points, ou les séparer, tant la tension était encore palpable. Tout en agissant comme à l?accoutumée, ils se regardaient droits dans les yeux. Je décidai finalement de prendre les devants, en leur expliquant que leurs querelles à la con n?intéressaient personne, et que mes vacances étaient déjà assez gâchées comme pour qu?ils puissent se permettre d?en rajouter une couche supplémentaire.

- Tu n?as qu?à demander à miss Connasse, dit Steph.

- Tu n?as qu?à demander au sale petit fouille merde à côté duquel tu es en train de manger, répondit Hélène du tac au tac.

Au moins, je n?avais pas besoin de demander si ils s?étaient expliqués un minimum. J?avais vraiment dû louper un épisode, car je n?arrivais pas à comprendre qu?ils puissent s?énerver pour une connerie pareille. Ou sinon, ils me cachaient quelque chose, mais quoi ? Sébastien et Manon arrivèrent, fatigués et peu coiffés. Je leur proposai, vu qu?il fait beau, que l?on retourne à la piscine cet après midi. Les tourtereaux acceptèrent, mais Steph expliqua qu?il ne pourrait pas, car il allait jouer plus tôt que prévu, et Hélène ne pouvait pas non plus car elle devait voir son Ragel. Comme la veille, j?allais me retrouver seule avec le couple, en espérant que cette fois, ils ne feraient pas d?histoires.

Hélène partit voir son chéri juste après le déjeuner. Stéphane en profita pour aller parler à Sébastien seul à seul. Nous sommes allées enfiler nos maillots avec Manon dans la salle de bain tout en tendant l?oreille pour essayer d?écouter. Je n?entendis que des bribes, mais très significatives, proférées par un Stéphane passablement énervé par le comportement d?Hélène. Il disait qu?elle changeait de manière vraiment bizarre, ce à quoi Sébastien lui répondit qu?il changeait beaucoup de son côté, qu?il avait des tendances bizarres à se rapprocher de moi, et que vu comment ça s?était passé la première fois, il comprenait bien qu?elle ne pas supporter ça, en rajoutant qu?elle n?avait pas forcément tort. Steph sortit de la chambre, très en colère après ce qu?il venait d?entendre. Sans rien dire, si ce n?est maugréer quelques insultes, il prit son sac et partit en claquant la porte. Même lui se mettait à s?énerver pour pas grand-chose? De la plus innocente des façons, nous allâmes voir Seb pour lui demander ce qu?il avait pu lui dire pour l?énerver de la sorte. Il nous répondait que cela ne nous regardait pas, mais que l?ami Stéphane n?était pas aussi à plaindre que ça. D?un côté, si Hélène disait vrai à propos de rapprochements étranges à mon égard, ça ne le faisait pas, mais alors pas du tout, après ce qui était arrivé il y a déjà quelques années de cela? ça ne pouvait cependant pas expliquer le comportement excessif d?Hélène, surtout pour quelque chose qui ne la regardait pas, même si nous pensions que le groupe était supérieur à la partie, et que chaque malaise devait être éradiqué par chacun de ses membres. C?était personnel, quand même?

Maintenant, je savais pourquoi ils se tiraient la bourre comme ça. Elle ne devait pas supporter qu?il puisse vouloir quelque chose d?ambigu avec moi, et lui ne devait pas supporter qu?elle se mêle de ça. Avec tout ça, nous partîmes vers 16 heures à la piscine, et nous posâmes au même endroit que la veille. Le soleil était très doux, un petit vent fort agréable l?accompagnait. J?étais bien, pour une des premières fois. C?était les vacances, je pouvais tout oublier le temps de ce bain de soleil. Ne faisant plus attention à rien, et marquée par la nuit blanche que je venais de passer, je m?endormis.

Je n?étais cette fois pas dans l?appartement, mais sur le parking de la résidence. Les voitures étaient les mêmes qu?à notre départ une heure plus tôt. On avait l?air d?être revenu en arrière, tant tout était pareil. Je levai la tête pour voir le salon, et je vis que la fenêtre était d?une couleur inhabituelle, à savoir rouge cramoisi. J?ai monté les escaliers à vitesse grand V et vis que notre serrure avait été forcée. Après deux grandes respirations, j?entrai. Tout avait l?air normal dans la chambre et dans l?entrée, mais dans le salon? Les vitres étaient maculées de sang, une odeur de chair pourrie régnait dans la pièce, de même qu?une atmosphère lourde et inquiétante, qui vous presse les poumons et qui vous donne des suffocations. L?atmosphère rappelait le rêve d?origine.

J?étais incapable d?interpréter ce que je voyais, et c?est ça qui m?angoissait le plus. Je me sentais espionnée. Le responsable m?épiait, j?en étais intimement persuadée. Je me précipitai pour chercher le couteau que j?avais planqué sous mon lit le matin même. Je me disais que si je l?avais trouvé, j?aurais eu confirmation de l?étrangeté de ce rêve, et bien sûr, il était là? J?ai cherché partout dans l?appartement, mais n?ai trouvé personne? Remarque, l?auteur avait eu cent fois le temps de s?échapper pendant que j?étais dans le salon. Mes doutes furent confirmés lorsque dans la chambre, je vis que l?ordinateur de Sébastien gravait un CD lancé avant notre départ à la piscine? Je prenais conscience que je ne rêvais pas, mais que j?assistais à une scène en direct.

Alors que je retournais dans le salon, je reçus un coup violent derrière la tête, m?évanouis, puis le trou? je tombais, tombais, sans jamais atterrir? Au bout d?un certain temps, j?eus l?impression de rebondir, j?ouvris les yeux, j?étais encore sur ma serviette?

Je n?avais donc pas rêvé. Sébastien et Manon étaient en train de s?embrasser. Sans demander mon reste, je partis en courant vers les vestiaires pour m?habiller et retourner à l?appartement, afin de voir si ce que j?avais vu était vraiment arrivé. Qui avait pu m?assommer ? Je courais jusqu'à chez nous, et fus rattrapée par les deux au niveau du parking de la piscine. Sébastien me secoua assez fort, voulant me faire reprendre mes esprits, visiblement énervé de mes craquages répétitifs. Je lui expliquai que quelqu?un avait pénétré dans l?appartement et qu?il s?y était passé quelque chose de grave, ce à quoi il me répondit :

- Anna, je veux bien faire tout ce qui est mon pouvoir pour t?aider mais faut que tu y mettes un peu du tien ! Comment est ce que tu sais que quelqu?un est entré ?

- Si je te le disais tu ne me croirais pas, lui répondis je. Je ne t?oblige pas à me suivre, mais si il se passe quelque chose, tu t?en voudras, je le sais !

Et je repartis en courant. Je cavalais jusqu?à en perdre haleine. Les amoureux me suivaient tant bien que mal. Dans le chemin de Calizon (une petite rue entre le parking et l?entrée de la résidence), le vent commença à souffler de manière inhabituelle. Le ciel bleu était devenu obscur, et l?atmosphère était électrique. La force du vent s?intensifiait au fur et à mesure que je me rapprochais de l?appartement. Entrée dans l?immeuble, je constatai que les plombs avaient sauté. Je montai tandis que les deux autres allèrent voir le disjoncteur.

Face à la porte, j?eus la désagréable surprise de voir qu?elle avait bel et bien était défoncée. Je l?ouvris, lentement, avec la peur au ventre, l?angoisse de me retrouver face à lui? Le salon était plongé dans une inquiétante obscurité. Je scrutais un peu partout, et tout était comme ce que j?avais vu à la piscine. L?odeur, l?atmosphère, le sang, quand la porte s?ouvrit, et me fit sursauter. C?était seulement Manon et Sébastien, qui me dirent que les plombs étaient actifs et n?avaient pas sauté? Quelques minutes plus tard, la lumière s?alluma enfin, et nous nous retrouvâmes face à un spectacle digne des pires cauchemars.

Du sang, partout, plus que dans le rêve? on aurait dit qu?un véritable flot avait traversé l?appartement. Le salon était totalement ensanglanté. L?évier, le frigo, les canapés, la porte, le sol? Et la fenêtre? Elle n?était plus toute rouge, mais quelqu?un y avait écrit un message en Aglaméha. J?y lus ceci :

Citadem Sceaux utus Villard
Alta distanciam separo
Masis Pesare kametros esos
Misme glauque spectram maestrest

Esos citadis kononia habaneram
Moradoras hergent
Paris, desdem haban livid
Forus rassurere

Masis esa os cataris
Van aglaho vengara
Escapere non possible
Dam ultime sacrifius
Utus tonci remico
Retacos Gillaem

Tidos planeam
Vola Despudus
Liversam se grem
Innocentus interficiarem habiteran

Vari interfi quiem ?
Tratus poro estras
Solo voce, escuham
Sio maestro, santa Gillem

Estro paramoï persona aqui
Doble game haciadota
Pocapoco ira razonara
Linco gaterando todes estros

Con santa Gillem quiro plere
Nus amesidemos allere
Su zondes, valleta que valle
Delam su cataris

OMBRA TILE TIMERIS
AMIS UTUS FAMILIAS
COÏS DAROS ATTENTIONAEM
AMENUDO ESTARE

Alexander Glaho

Le texte de mon rêve était désormais face à moi, éveillée? C?est donc bien lui qui était venu. La douleur commençait à me ronger de l?intérieur. Elle gagnait chaque partie de mon corps que la peur n?avait pas encore. J?étais incapable de donner un sens à ce foutu message. Au fil du temps, le salon ressemblait de plus en plus à ce qu?il était lorsque j?y atterrissais chaque soir, entre le message, le miroir, le sang?

Alors que je m?étais assise pour reprendre mes esprits, le signe sur le mur se mit à brûler ! Au même moment, je fus envahie par une sorte d?angoisse de mort, difficile à expliquer. Je sentais que quelque chose allait arriver, par d?horribles douleurs au ventre, à la tête. J?avais du mal à respirer, l?impression que j?allais vomir à chaque inspiration? Hélène arriva, nous dit qu?elle était là, et partit dans la chambre pour lire. Elle n?avait pas fait attention à ce qui avait eu lieu dans le salon. Elle n?en avait que pour son livre? Stéphane arriva quelques minutes plus tard, heureux que nous soyons là, car il avait oublié ses clés. Hélène lui demanda, depuis la chambre, si c?est pour ça qu?il s?était senti d?enfoncer la porte. Il fit mine de ne rien entendre, mais personne n?était dupe. Puis il déchanta vite en voyant l?état de la pièce, et se montra assez froid avec moi, voulant analyser la situation de manière très rationnelle, comme si il voulait monter à Sébastien qu?il n?était pas à saisir chaque occasion pour se rapprocher physiquement de moi. Hélène avait réussi à me perturber en disant ça, la porte enfoncée pile le jour où il oublie ses clés?

J?ai passé la soirée à réfléchir, l?angoisse de mort ne me quittant jamais, me travaillant en permanence. Tout cela me fatiguait, me blasait? Parfois, j?avais envie de me planter le couteau dans le ventre, et d?en finir avec tout ça. Chacun passa la soirée comme la veille, à lire, à écrire, à s?embrasser. Hélène était sur dans un fauteuil, Stéphane sur la table, et les amoureux sur le canapé. Habituellement, nous étions tous à table, et là, il y était seul. Et ce climat de haine, de plus en plus présent, m?énervait tellement? Le problème est que plus le temps avançait, plus j?avais d?autres choses à penser. Nous allâmes dormir vers une heure. Le signe brûlait toujours, et brillait de mille feux dans l?obscurité, comme si il voulait que jamais je n?oubliasse qu?il était là.

Maintenant, je me rends compte que l?angoisse de la mort était arrivée à partir du moment où le signe brûlait. A cette époque, je ne savais pas si une corrélation légitime entre ces deux faits existait, car ce n?était qu?une impression? Je rêvais désormais. Le signe brûlait dans l?appartement, qui avait quelque chose de nouveau. En effet, une des chaises de la table était totalement ensanglantée. Elle me fit faire un rapprochement effrayant, quoi que bancal? Le signe s?est mis à brûler. Juste après, j?ai senti une mort arrivant, et enfin, cette chaise, qui ressemblait au dernier maillon d?une chaîne de raisonnements causaux, semblant me dire qui allait mourir. Si je me fiais à mon raisonnement, Manon nous quitterait bientôt?


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