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Bienvenue dans un monde où si les girafes avaient des ailes, ben déjà elles s'évaderaient plus facilement du zoo!
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Re: 6 mois 6 jours 6 heures

Sujet : Re: 6 mois 6 jours 6 heures
par Flood sur 5/4/2005 0:22:46

Yo les stégosaures. après toute cette absence, je reviens, mais avec deux chapitre. je vous mets le numéro 7

Délires schyzo-maniaquo-psychotiques

Il était aux alentours de treize heures quand j?avais enfin à peu près repris mes esprits. Manon nous avait concocté une de ses spécialités culinaires. Je n?avais pas excessivement faim, ayant l?estomac plus que retourné, mais il fallait que je mange, d?une part pour garder un minimum d?énergie, d?autre part pour éviter une crise diplomatique. Stéphane proposa d?aller faire un tour que je puisse prendre un peu l?air. Apparemment, j?avais le teint plus malade qu?estival, selon Sébastien. Après le repas, nous sortîmes donc faire un tour vers le centre ville. Alors que nous trouvions au niveau du chemin de la patinoire, nous entendîmes une petite voix proférant des paroles peu compréhensibles, mais stridentes et inquiétantes. Aucune des personnes se trouvant autour de nous ne semblait les entendre. Elle devait donc bien s?adresser à nous, mais que voulait elle nous dire ? Chacun de nous s?inquiétait, à juste titre d?ailleurs. Ce que nous entendions semblait gagner en intensité au fur et à mesure que nous avancions vers ce qui semblait être la source de ce qui était désormais devenu une sorte d?hurlement strident. J?avais l?impression que ma tête allait exploser. Je ne me souviens pas trop de ce que pouvaient éprouver les autres. Ce hurlement était inquiétant car il n?avait rien d?humain. Jamais une personne n?aurait pu proférer un son si effrayant. Ce que l?on entendait ressemblait à un appel en détresse d?un animal qui était en train de subir quelque chose d?horrible. Une fois que nous avions regagné l?avenue du général de Gaulle, qui était la rue principale de la ville, menant à la place de la libération, ou la place de l?ours, le cri avait à nouveau gagné en intensité, et semblait venir de la rue du camp d?Ambel. Pour ceux qui ne connaissent pas cette rue, c?est une sorte de chemin très étroit, peu éclairé, se trouvant au centre de la ville, mais très peu fréquenté. Et pour cause, la seule chose s?y trouvant était la clinique vétérinaire. La rue longeait également le parc Joseph Guichard, qui était plus un lieu de rassemblement pour les vieux qu?autre chose. Pourtant, au fond de ce parc, nous trouvions justement cette clinique vétérinaire. Nous prîmes la rue, et le cri nous amenait directement vers cette clinique. Une fois dans le fond du parc, le cri s?arrêta. Nous étions soulagés de ne plus avoir ce hurlement dans les oreilles. C?était tout simplement insupportable que d?avoir à subir une telle torture. De plus, c?était intérieur à chacun, ce qui fait que personne ne l?entendait. Les autres étaient Dans le même cas que moi, heureux que cela se soit enfin arrêté. Ce cri me rappelait la douleur du rêve. Elle avait le même effet, à savoir, me pétrifier le corps par la douleur, jusqu?à ce que cela devienne une véritable torture physique. Dans le cas du cri, c?était une torture mentale. Cependant, nous étions bien conscients que le cri ne s?était pas arrêté gratuitement. Au fil de l?aventure, j?avais bien pris conscience que rien n?était dû au hasard, mais seulement à mon incapacité à expliquer ce qui arrivait.

Pourquoi s?était il arrêté ? Et pourquoi nous avait il mené ici ? C?était la question que chacun se posait. Nous trouvâmes une réponse quand Hélène aperçut de la fumée au pied d?un arbre. Nous nous dirigeâmes vers cette fumée pour, à son origine, voir une carcasse de chat. La pauvre bête était littéralement découpée en morceaux? le spectacle était vraiment vomitif, entre la cruauté de la chose, qui me rappelait le crime du chaton de l?allée d?honneur. Ce qui m?inquiétait n?étais pas la vue de ce chat, qui n?était visiblement pas prêt à nous sauter dessus, mais plutôt un souvenir. Sur l?allée d?honneur, c?est Aglaho qui avait tué la pauvre bête? je ne préférais pas envisager la même finalité de l?action. Ma peur se fonda plus légitimement quand je m?approchai pour voir le cadavre de plus près. L?animal avait le signe de Gilles scarifié sur son dos? Je n?arrivais pas à y croire. Cela voulait dire beaucoup de choses.

Il était revenu. Il était là? Désormais, cette constatation ne pouvait plus connaître la moindre contestation. La panique m?envahissait assez vite lorsqu?il s?agissait d?imaginer Aglaho face à moi à nouveau, hors du monde de Morphée. Et là, force est de constater qu?il m?était légitime d?avoir peur. Cet espèce de fantôme, qui n?était pas censé pouvoir agir hors de Bourg la reine, était venu me narguer sur mon lieu de vacances? Cette découverte faisait rejaillir tant de questions, de colère, d?angoisse? Déjà, vis-à-vis de cet escroc de docteur qui m?avait monté la tête de manière inadmissible, et contre cet enfoiré de pseudo-diable qui s?était senti obligé de me pourrir la vie, ainsi que celle de mes amis? Mais pourquoi est ce qu?il était revenu ? Il avait vraiment quelque chose contre nous, une vengeance à accomplir, ou quelque chose comme ça... Nous décidâmes de rentrer à l?appartement pour réfléchir à tout ça à tête reposée. Le retour s?était passé sans encombres, hormis le fait que Stéphane ait pris le défunt animal en photo sans nous expliquer pourquoi. Le connaissant, je pensais que c?était pour mieux voir si le signe était bien le même que celui qui se trouvait dans la cave. Sur le coup, il me rappelait un petit peu le fils du nazi dans American Beauty.

Lorsque nous entrâmes, il faisait assez frais dans l?appartement, et pour cause, la fenêtre était ouverte, ce qui était étrange, dans la mesure où je me souvenais l?avoir fermée moi-même? Sébastien arriva après nous car il était parti chercher du pain. Ce qui m?étonnait un brin, c?était la fenêtre. Je me demandais bien comment se faisait il qu?elle soit ouverte. Je me souvenais très bien de l?avoir fermée? je pensais que ce devait être un des autres qui était passé derrière moi pour l?ouvrir. Enfin, j?essayais de me rassurer en me disant cela, car je voyais déjà Aglaho s?amuser à nous faire peur juste pour montrer qu?il était là?

Ce soir là, je me suis couchée tôt, étant totalement décalée. J?avais repris des somnifères, mais cette fois ci à plus forte dose, si bien que je me suis endormie immédiatement, ai sûrement rêvé, mais je n?en avais aucun souvenir. Voila qui constituait une solution à mes problèmes. Cependant, un problème subsistait. Je n?allais pas dormir seulement avec des médicaments, ça allait me ruiner totalement la santé et je mourrais avant quarante ans? Il me fallait trouver autre chose pour bien dormir. A mon réveil, j?eus l?impression assez étrange de ne pas me lever là où je m?étais endormie? J?étais dans le même lit, dans le même salon, dans le même appartement? pourtant, quelque chose divergeait avec la veille. J?en étais totalement persuadée? Je scrutais un peu partout pendant que je prenais mon petit déjeuner. Au bout de quelques minutes d?observations, je vis ce qui me donnait cette impression. Les objets décoratifs se trouvant sur le placard à nourriture avaient changé de place. Il y avait un chandelier, une sorte de machine à sous miniature (sûrement un jouet pour gamins), un trophée un peu moche, et une assiette locale.

J?avais la quasi certitude que c?est cela qui avait changé, et qui me donnait l?impression de m?être réveillé autre part. Ce devait être les autres qui les avaient changés de place. Ils ne devaient pas avoir grand-chose à faire. Il me fut impossible de les questionner, chacun étant absent (je crois que par la suite, j?ai tout simplement oublié de leur en parler). Selon le mot qu?ils m?avaient laissé, Stéphane faisait le marché, Hélène les boutiques, Sébastien et Manon se promenaient tranquillement. Ils n?avaient pas osé me réveiller. Stéphane m?appela aux alentours de midi pour me dire qu?ils étaient sur la place de l?ours, ainsi que pour savoir si je voulais les rejoindre pour déjeuner sur une petite terrasse, ce à quoi je répondis par la positive. Je me suis habillée, ai fait un petit brin de toilette avant de passer un t-shirt, et petit pull. Mais encore une fois, quelque chose clochait ; mon pull ne se trouvait pas là où je l?avais posé la veille, et je ne voyais pas pourquoi un des autres l?aurait déplacé sur le porte manteaux. Ne voulant pas gâcher le début de journée, j?ai décidé de faire abstraction de ces déplacements d?objets en les mettant sur le compte des autres.

Je les ai retrouvés quelques minutes plus tard et nous allâmes déjeuner à la brasserie sur la place de l?ours, dont j?ai oublié le nom. Nous avons discuté longuement de l?année scolaire qui venait de s?achever, de nos passages en terminale, de notre avenir à court, puis à long terme, des personnes se trouvant dans nos classes, de mépris que nous éprouvions à leur égard et de celui qu?ils éprouvaient pour nous. Nous étions tous séparés en cours, depuis que nous étions entrés en seconde. Chacun parlait très peu aux personnes de sa classe. Je me souviens que cette année, certains étudiants que nous avions dans le nez se moquaient du rôle d?huile que nous avions dans l?eau que représentait la classe. Ils rigolaient en disant que nous étions seuls, malheureux, et tout plein de choses gentilles de la sorte. Qu?est ce qu?ils pouvaient être cons, ces lombrics décérébrés. Qui était seul ? Nous, ou ceux qui se sentaient obligés de se moquer des autres pour faire passer les heures de leurs misérables vies de manière un peu moins vide que leurs boîtes crâniennes ? Sûrement pas nous. Toutes ces sombres truffes n?avaient pas la moindre idée du lien qui nous unissait, du monde dans lequel nous vivions, dans lequel nous étions plus heureux que les plus heureux, car ensembles? Nous, on transpirait pas pour aller absolument dans leurs classes préparatoires où on formaterait leur cerveau à leur dire qu?ils sont les meilleurs et que les autres ne sont que des larves indignes d?intérêt.

Alors que nous trinquions à nous, j?aperçus quelqu?un à la terrasse du bar d?en face, qui était le PMU local, un vrai repaire à ivrognes. Il nous scrutait? Ces cheveux? Ces yeux? C?était le garçon de la piscine? je ne distinguais pas parfaitement son visage, mais son regard, perçant et ténébreux, me disait quelque chose, qui allait au-delà de celui aperçu à la piscine? Alors que je le fixais, je compris d?où je le connaissais? c?était le garçon de mon rêve, le garçon qui me disait m?aimer, le garçon qui me sauvait, bref, l?ange gardien de mes rêves? je me demandais bien ce qu?il pouvait faire dans la réalité. Les rêves avaient leur pays, la vie réelle le sien, et tout se mêlait. Je brûlais d?envie de savoir si j?allais me rapprocher de lui comme je l?avais fait dans le rêve? De plus, il n?était pas trop mal, avec son petit champ de frisettes sur la tête? Je me demandais bien ce qu?il pouvait avoir à nous regarder? Il avait l?air de me connaître, ce qui était impossible? Il devait sacrément s?ennuyer dans la mesure où à la piscine, il avait déjà passé le plus clair de son temps à nous mater. Je pensais que c?était parce que nous étions en maillots de bain, mais apparemment pas. Dommage?

Nous rentrâmes aux alentours de quinze heures. Tout le monde se posa devant la télévision, sauf Stéphane et Manon, qui avaient décidé d?étudier les photos du chat sur l?ordinateur de Sébastien. Rapidement, ils revinrent nous voir pour nous demander de les suivre. Selon elle, quelque chose clochait sur les photos. Et pour cause, il n?y avait rien sur la première? nothing, niet, nada, que dalle ! Il y avait l?arbre au pied duquel se trouvait feu le chat, mais pas de chat? cela ne pouvait pas être dû à une mauvaise prise. Manon nous montra ensuite la deuxième photo. Sur celle-ci, toujours pas de chat, mais une énorme trace de sang au pied de l?arbre. Voila qui était intriguant et assez immonde (même si nous commencions à avoir une certaine expérience de l?immonde). Enfin, elle avait gardé le meilleur pour la fin. Sur la dernière photo, nous trouvions la carcasse du chat, avec le signe sur l?arbre, et une main au dessus de l?ossature de la pauvre bête. Cette main n?avait absolument rien d?humain, pire, elle ne m?était pas totalement inconnue. Rien que me souvenir de l?endroit où je l?avais vue me faisait froid dans le dos? La main d?Aglaho, que nous avions vue le soir de notre première entrevue, lorsqu?elle avait transpercé un bosquet dans un but encore un peu bancal à mes yeux. Comment Stéphane avait il pu la photographier à son insu ? Manon et Hélène avaient envie d?y retourner pour voir si des indices s?y cachaient.

Stéphane répondit qu?il lui était impossible d?y retourner, car il devait aller jouer au foot. En effet, il avait rencontré, au marché du matin même, quelques jeunes du coin qui avaient pour habitude de se retrouver au terrain et taper dans le ballon tous les jours aux alentours de 18h00. Sébastien et moi décidâmes d?accompagner les deux filles en laissant Steph aller à sa réunion tupperware, car si nous l?avions forcé à venir avec nous, il aurait été tout bonnement insupportable, et chiant comme pas deux. Après tout, si j?avais été à sa place, et que, pour quelle que raison que ce soit, on m?empêchait de pouvoir pratiquer ma passion, j?aurais tout fait pour montrer mon mécontentement. Il prit donc son sac de sport, et partit en se dirigeant vers le terrain de foot.

Au même moment, nous nous dirigeâmes de nouveau vers la dépouille de la pauvre bête, pour voir ce qu?il en était. On a repris l?avenue du général de Gaulle, pour s?engouffrer quelques minutes plus tard dans la rue du camp d?Ambel, avec l?angoisse qui s?intensifiait au fur et à mesure que nous nous approchions de l?endroit E. Nous étions morts de peur, effrayés de ce sur quoi nous pourrions tomber. Un simple chat à la carte dans un restaurant pour vers de terre dans le meilleur des cas, soit une sorte de semi-démon avec pour seule ambition de nous transformer en steak tartares? Etrangement, rien de tout cela n?apparut. Pas de monstre, pas de sang, pas de chat? Nous étions rassurés mais paradoxalement inquiets, sentant bien que cette absence n?était nullement due au hasard. Je ne vois pas comment cette satanée bête avait pu s?envoler de la sorte. Ça ne pouvait pas être quelqu?un qui l?avait pris pour l?enterrer, personne ne venait dans ce coin reculé de la ville, surtout le parc. Abasourdis par notre non-découverte, nous décidâmes de rentrer. Dans la rue piétonne au dessus de la place de l?ours, nous avons rencontré Stéphane qui rentrait également. Je ne m?attendais pas à le voir ici, le terrain se trouvant totalement à l?opposé de la place. Il m?expliqua qu?il avait dû ramener quelqu?un qui s?était fait mal à la cheville. Après que nous lui ayons expliqué que nous avions fait chou blanc, il dit, un peu jubilatoire, qu?il avait bien fait de ne pas venir. Force est de constater que nous ne pouvions pas lui donner totalement tort.

Nous arrivâmes dans la résidence par le haut (un escalier nous menait ici quand nous prenions une petite route. Ça faisait un petit raccourci). Hélène discutait avec Manon, Sébastien et Stéphane également, Steph se tortillant les cheveux encore mouillés de la douche prise chez l?éclopé qu?il avait ramené. Je me trouvais à côté des filles, quand Manon releva quelque chose d?assez surprenant. Sur la petite allée menant à l?entrée de l?immeuble, on pouvait apercevoir une partie du salon où elle vit le miroir qui, normalement, devait se trouver dans la chambre. Intriguée, inquiétée, je décidai de hâter le pas, tout en faisant un rapprochement, légitime à mes yeux, entre la disparition du chat et une blague de Gilles et son sbire, qui auraient très bien pu faire cela (j?entends ici le fait d?avoir fait disparaître le chat pour que nous y retournions, et que, de ce fait, ils aient l?appartement pour eux? mais Stéphane, alors ?). J?avais dû penser tout ça assez fort, car Sébastien vint me voir pour me dire que, pour me rassurer vis-à-vis de possibles inquiétudes, il avait placé sa caméra dans le salon pour vérifier en permanence ce qui pouvait arriver. Peut être qu?il l?avait mise sur le placard, ce qui aurait expliqué le positionnement différent des décorations. Je demandai à Sébastien où elle était, sûre de la réponse qui sortirait de sa bouche, déjà à me moquer un peu de moi-même.

Dans la cuisine? Elle était dans la cuisine? Dans cette putain de cuisine? Sachant que tout avait été filmé, j?allais pouvoir me rendre compte de ce qui était arrivé, mais cela ne résolvait pas le problème des déplacements des objets. Je comptais faire cela dès mon arrivée, mais je ne le fis pas. En effet, quand nous ouvrîmes la porte, nous eûmes la désagréable surprise de voir que quelqu?un avait pénétré dans l?appartement, et l?avait littéralement retourné?

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