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Re: 6 mois 6 jours 6 heures

Sujet : Re: 6 mois 6 jours 6 heures
par Flood sur 7/2/2005 1:56:58

coucou à tous !! voici enfin le troisième chapitre, avec un peu de retard, car j'ai du le re-potasser pour deux trois points, j'espère que ça ira toujours. il s'intitule

"Veiller tard"

Maman n?étant pas là, je me fis un petit dîner en tête à tête avec ma télé. Une bonne douche, une plâtrée de pâtes au gruyère, rien de mieux pour se donner une bonne pêche, devant un épisode de « Marié, deux enfants ». Puis je préparai ma valise sur un petit air de Rock. C?est ainsi qu?avec Californication à fond dans l?appartement, je remplissais ma valise de pulls pantalons, débardeurs, t-shirts, chaussettes, sous vêtements classiques et fantaisistes, au cas où je rencontrerais quelqu?un, maquillage, affaires de toilette, musique, maillots de bain, serviettes, magazines à la con, et papier à lettre, au cas où j?aurais vraiment rien à faire. A ce que Sébastien m?avait dit, l?appartement avait une télé avec playstation 2, un ordinateur pas mal, et une décoration estivale originale? Je me demandais bien en quoi ça pourrait consister une décoration de la sorte. Remarque, un appartement équipe comme ça, c?était déjà pas mal, alors on n?allait pas râler si la décoration était un peu kitsch. Dans le pire des cas, je tapisserais le mur avec mon papier à lettre, n?ayant jamais été trop attirée par les conversations épistolaires. Ma valise était blindée. Je ne pensais pas avoir mis des briques dedans? J?étais tout simplement incapable de la porter. Mais ce n?était pas un problème, Sébastien et Hélène passaient me chercher. Y?en avait qui mettrait à contribution sa musculature du bras droit autrement que par le biais des magazines de reproduction comme il les appelait. Il m?appela pour me dire qu?il arriverait vers dix heures et qu?on irait mettre ma valise chez lui avant d?aller retrouver les autres, avec qui le rendez vous était programmé pour dix heures vingt. Dans une ponctualité que peu de gens peuvent égaler, mes deux acolytes se pointèrent au premier coup de dix heures. Nous passâmes chez Sébastien, qui habitait dans la rue du président Roosevelt. Pendant qu?il préparait lui-même sa valise, Hélène et moi étions dans le salon, et tombâmes sur un article de la gazette réginaburgienne, annonçant la nuit aglahophobienne. Hélène m?en fit la lecture :

«Ce soir, la ville retiendra son souffle. Ce soir, la ville aura peur. Ce soir, la ville veillera sur sa progéniture. En effet, selon la légende de saint Gilles, c?est ce soir qu?Alexander Glaho reviendra hanter Bourg la reine, afin d?assurer sa descendance, et d?aller un peu plus loin vers la prophétie finale. Cette légende terrorise les plus anciens, amuse les plus jeunes. Pourtant, la légende a un goût plus qu?amer pour les personnes qui y croient, car 17 sacrifices, séparés tous de cinquante ans, sont nécessaires au retour de Gilles sur la terre. Et c?est ce soir que doit avoir lieu l?ultime. C?est pourquoi toute la ville va passer une soirée longue, rythmée entre attente et inquiétude. Nous découvrirons si cette histoire, qui fit couler tant d?encre à chaque siècle depuis sa naissance au treizième siècle, attisait passion, peur et inquiétude de manière légitime ou pas. »

Je me sentais nauséeuse, d?un seul coup. Mon teint avait dû paraître livide assez rapidement, car Hélène ne vit pas tout de suite que je tournai de l??il. Elle s?en rendit compte, pour ensuite m?allonger et m?amener du sucre. Sébastien avait fini sa valise entre temps, et me demanda ce qu?il m?était arrivé. Je lui dis que j?avais fait une sorte de malaise après avoir écouté Hélène me lire la gazette. Elle lui tendit l?article, qu?il lisait rapidement, en souriant de manière cynique, comme pour vouloir me montrer que ce n?était que de la superstition. Il m?expliqua à la fin que ses parents lui avaient démontré par A+B que c?était faux, et qu?il n?y avait aucune raison de s?inquiéter. J?étais plus sceptique que lui, mais que je le veuille ou non, je devrais ressortir pour retrouver les autres et finir les préparatifs. De toute façon, à cinq contre un, je nous voyais invulnérables. Nous remontâmes l?avenue du président Roosevelt pour acheter une bouteille de coca, histoire de ne pas mourir de soif durant la nuit. Quand nous montions, Hélène, qui paraissait pensive, me demanda une précision sur la manière dont j?avais vu Stéphane à la fin de mon rêve. Elle avait du mal à concevoir le fait que je puisse me mettre dans les bras de quelqu?un dont la tête ne touche plus le corps, et se trouvant dans un lit maculé de sang. C?est sûr que, vu comme cela, avec autant de recul et de dérision, cela pouvait paraître un peu irréel? Remarque, ce n?était qu?un rêve, et dans nos rêves, on fait souvent des choses un peu bizarres. Ceci dit, je ne vois pas comment expliquer le fait que je me sois endormie dans les bras de Stéphane alors qu?il était mort? Peut être qu?il symbolisait une sorte de protection ? J?aurais peut être du en parler au docteur Havil. Quoi que? Ce n?était qu?un rêve, rien de plus. Jamais je n?aurais fait ça en vrai, même pour Stéphane. C?est immonde de se coucher dans les bras d?un mort, surtout d?un macchabée de la sorte. Après avoir acheté les bouteilles, nous remontâmes l?avenue Perrault pour descendre l?allée d?honneur. Dans la descente, Sébastien me disait que lorsque nous serions à Villard (la ville où nous partions le lendemain), nous analyserions mon rêve dans le calme, et que nous reprendrions point par point ce que le docteur ne m?avait pas expliqué. Il y avait le garçon dans le salon, le fait que je me réfugie dans les bras de Stéphane, que je voie Sébastien pleurer sur un cercueil, Hélène parler au miroir, l?arrache c?ur dans l?entrée, et surtout, cette douleur? J?étais bien impatiente d?écouter leurs idées? Il nous donna ensuite quelques informations sur l?appartement. Il comportait un grand salon et une grande chambre, une cuisine équipée, et surtout un salon équipé. Il y avait télévision et console de jeux vidéos ; ainsi qu?un ordinateur dans la chambre. Apparemment, c?était parce que les propriétaires avaient voulu laisser tout ça de sorte qu?il y ait plus de demandes. Et c?est nous qui l?avons eu !! Alors que nous nous voyions déjà là bas, nous redescendîmes peu à peu sur terre. Au fur et à mesure que nous descendions, il semblait faire froid. L?atmosphère devenait lourde, et avait quelque chose d?inquiétant. Je serais incapable de vous la définir, tant elle était inhabituelle, malsaine, stressante? C?était ce genre d?atmosphère qui vous prend aux tripes et vous fait souffrir jusqu?à vous en faire vomir tout ce que vous pouvez. Je pensais être la seule, victime de ma paranoïa, à sentir que quelque chose n?allait vraiment pas, mais Sébastien nous arrêta. Il avait entendu quelque chose dans un buisson derrière. Moi, je n?avais rien entendu, quand tout à coup, je me retournai, et vis à nouveau le buisson bouger !

Comme vous pouvez vous en douter, je voyais déjà Alexander nous sauter au visage, surtout ce soir là. Hélène se détacha de nous puisse rapprocha du buisson qui avait bougé, et vit un chat sortir du buisson. D?un seul coup, nous étions rassurés, Sébastien et moi, mais Hélène, qui était plus près, eut un teint virant rapidement au blanchâtre? elle hurla et courut se réfugier derrière Sébastien. En attendant, je m?approchai, pour voir ce qui avait pu l?effrayer de la sorte, et je le compris lorsque je vis que le chat sorti du buisson était lacéré de coups de couteaux. L?état misérable de guenille dans lequel se trouvait la pauvre bête montrait l?acharnement et la cruauté de l?artiste responsable de cela. L?odeur et le spectacle étaient tout simplement à vomir. Seul un espèce de filament réunissaient encore le corps de la tête. ?Je me sentais moyennement bien quand l?image de Stéphane me revint au cerveau et à mon tour je fus éprise d?une panique incontrôlable, nous voyant finir dans le même état que le chat. Sébastien essayait de nous calmer tant bien que mal, quand nous entendîmes des grognements, puis d?une voix avec un accent de serpent, une voix que nous seuls semblions entendre envahit notre esprit pour s?intensifier, et devenir de plus en plus insupportable. Elle avait l?air de parler en Aglaméha, et allait me faire exploser de l?intérieur si elle continuait. Elle résonnait comme un énorme gong dans mon crâne, j?aurais été prête à tout pour qu?elle s?arrête. Je me souviens m?être arrêtée contre un arbre pour me taper la tête dedans afin de faire partir cette maudite voix. Sébastien vint me chercher, et était à la limite de me frapper. L?ayant rarement vu comme ça, je compris vite qu?il était mieux de le suivre, un tueur suffisait. Nous partîmes en courant, dévalâmes une partie de l?allée d?honneur, pour tourner dans l?allée de Trévise, qui se trouvait dans l?obscurité. Je me retournai une dernière fois, pour voir que nous étions suivis, et c?était par Aglaho, c?était lui !!!!

La légende disait vrai, alors. Cette histoire, vieille de huit cens ans, qui terrorisait, existait vraiment? Ce monstre vivant sur terre mais guidé par les ténèbres, tout cela était vrai. Il lévitait a quelques centimètres, avait un doigt pointé dans notre direction. Pendant que je courais, je revis défiler toute ma vie. Mais qu?est ce que j?ai fait pour me retrouver dans cette galère ?? Toujours pendant que je courais, j?avais une seule envie, c?était d?étriper mon charlatan de médecin qui m?avait dit que tout cela était faux ! Nous trouvâmes refuge le temps de quelques seconde sous un bosquet, dans le noir. Il y avait quelque chose de bizarre néanmoins. En entrant dans la résidence, j?avais jeté un regard derrière, et il n?était plus là. Hallucination collective ? Malheureusement, rien était moins sûr? nous reprîmes nos esprits le temps de quelques secondes, jusqu?au moment où l?atmosphère redevint lourde et inquiétante, comme si il était juste à côté de nous. Cette atmosphère commença à me peser et à me faire ressentir des douleurs partout dans le corps. Elle ressemblait à celle ressentie dans l?appartement, mais à moindre effet. Si c?était la même, je n?aurais pas pu courir. Le buisson remua un petit peu, puis rapidement, et tout à coup, une lame de couteau en sortit. Après un hurlement général, et une peur bleue digne des plus grands Hitchcok, nous repartîmes, traversant la résidence. Nous courions jusqu?à n?en plus pouvoir. Je passai devant pour essayer de nous mener au point de rendez vous avec Stéphane et Manon. Quand nous arrivâmes à leur rencontre, on leur dit de nous suivre car nous étions poursuivis par la saloperie de mon rêve. D?abord sarcastiques et moqueurs, ils comprirent que nous ne plaisantions pas, et nous suivirent. Nous nous engouffrâmes dans une cave de l?allée de Trévise. Nous courûmes pendant cinq bonnes minutes, nous perdant dans la cave, ne sachant plus où aller, tandis qu?Alexander nous suivait, à la recherche du dernier sacrifié? Nous tenions un rythme respectable dans les couloirs de la cave quand dans un tournant, j?entendis quelqu?un tomber, mais fus incapable de m?arrêter tant la peur me faisait aller de l?avant sans regarder en arrière. Au bout d?un moment, je me retournai, et vis que je n?étais plus qu?avec Manon et Sébastien. Hélène et Stéphane ne nous avaient pas suivi. Ils avaient du se perdre. Nous nous posâmes avec Sébastien et Manon dans une pièce de la cave pour reprendre nos esprits.

Vingt minutes auparavant, ma vie, malgré des déboires récents, avait encore un ersatz de normalité. On se trouvait véritablement dans une autre dimension. Un fantôme tout droit sorti d?une légende bancale qui nous court après sur l?allée d?honneur pour accomplir une prophétie de huit cent ans qui ferait retourner le diable sur terre. Il y avait deux solutions. Soit, j?étais dans le coma, soit, j?étais devenue la personne la moins chanceuse du monde. Alors que je disais cela à mes amis, la lumière s?éteignit, et dans une atmosphère de mort, nous entendîmes un hurlement déchirer ce rideau de silence, puis la voix de Stéphane hurler le prénom d?Hélène. Mais qu?est ce qui avait pu se passer !! Une petite lueur, comme des bougies, vint à nous, assez claire pour nous indiquer une sortie, mais pas assez pour nous dire où nous mettions les pieds. Nous la suivîmes pour arriver dans une autre pièce. Le temps que nous arrivions, la lumière était revenue. Dans la pièce régnait une ambiance malsaine, ce qui était dû à sa décoration, je pense; et pour cause, il y avait un autel carbonisé, des bougies partout, du sang sur un mur et des trucs bizarres, genre des tripes, et? le signe !! Exactement comme celui qui se trouvait dans l?appartement de mes rêves. De plus, régnait une odeur immonde dans cette salle. Une odeur de cadavres? Lorsque nous entrâmes dans la pièce, Hélène et Stéphane gisaient par terre. A côté d?eux, un voile noir se trouvait à terre également. Un corps semblait se trouver dedans, je ne le voyais pas. Tandis que Sébastien allait voir Stéphane et Hélène Manon, je m?approchai d?Aglaho, si c?était bien lui, pour lui retirer son voile et voir la tête de celui qui hantait depuis des jours? Mais au moment où j?allais mettre ma main sur le voile, un grand flash nous aveugla tous le temps de quelques secondes. Dans la lumière, j?aperçus une vieille personne qui ressemblait au Gilles aperçu dans le rêve. Je le voyais pointer son doigt dans ma direction en hurlant « Van Aglaho Vengara » puis il disparut. Une fois revenue à la réalité, je me relevai, et Sébastien demanda le premier si nous avions vu la même chose que lui ; à savoir, un vieillard sénile habillé avec un sac à patates qui nous menaçait à la oncle Sam. Manon et moi répondîmes par la positive. Stéphane se leva le premier. Il n?avait pas l?air de bien savoir où il se trouvait, mais il était en un seul morceau. Il s?assit dans un coin pour reprendre ses esprits en nous disant de réveiller Hélène, qui était endormie déjà avant son arrivée dans la pièce. En la regardant, pour savoir si elle n?avait pas de lésions, Manon fit remarquer que derrière son oreille gauche, se trouvait le signe sur le mur. Et si elle était la dernière personne sacrifiée ? et si par notre faute la prophétie s?était accomplie ? alors que j?étais en train de m?imaginer une descente diabolique sur Bourg la reine, Hélène ouvrit les yeux, l?air complètement sonné, comme si elle avait vu un fantôme. Euh? je suis un peu bête, moi, des fois. Nous l?aidâmes à se lever, mais une fois debout, elle retomba et s?évanouit. Manon appela le Samu alors que nous essayions de porter Hélène pour la mener dehors. Stéphane marchait devant, puis à un moment il s?arrêta, tomba à quatre pattes, l?air de suffoquer, se releva à moitié, puit se mit à vomir tout ce qu?il avait. On ne l?arrêtait plus, le pauvre. Il accusait sûrement le contre coup de ce qui avait pu arriver. Après avoir vomi, nous le vîmes se relever, il nous regarda, fredonna quelques mots que personne n?avait du comprendre, puis il s?évanouit à son tour. Nous décidâmes de porter Hélène dehors puis de venir le chercher après. Enfin tous dehors, nous étions sur la nationale 20, à l?angle de rue de Trévise. Le Samu arriva alors que nous avions installé nos amis sur la pelouse de l?immeuble faisant cet angle. J?étais rassurée de les voir arriver, car il fallait le reconnaître, Hélène et Stéphane n?étaient pas dans un état très rassurant. Les médecins nous laissèrent venir avec eux pour les aider à soigner nos amis, à l?hôpital Velpeau, celui à côté de la gare d?Antony. Il était six heures du matin quand nous quittâmes l?immeuble, la cave, le fantôme? Jamais je n?avais eu aussi peur de ma vie. Moi qui ne voulais pas croire à toute cette histoire, je me retrouvais bien obligée, au risque de m?effrayer moi-même, de reconnaître ce qui s?était passée. Et même, je n?étais pas la seule à avoir assisté à ce spectacle. J?espérais qu?ils n?avaient rien, et était pressée que l?on puisse partir en vacances, là où personne ne viendrait nous chercher des noises, pas même les esprits. Et pourtant, après tout ça, je n?avais plus envie de partir, j?avais peur? A vrai dire, je n?avais envie de rien, tellement j?étais choquée. La seule chose que je voulais, c?était que rien de tout ça ne soit arrivé, que quelqu?un d?autre ait vu ces signaux de fumée?C?était paradoxal, mais j?avais peur de partir, tout en ne voulant pas rester ici. Quoi qu?il puisse arriver, je me souviens que j?étais pessimiste sur la manière dont les choses allaient se dérouler. Et malheureusement, je me trouvais vraiment à mille lieues de savoir combien ces évènements autour de la légende de saint Gilles et de cette putain de prophétie, qui avait peut être été accomplie cette nuit. C?était peur être à cause de ça qu?Hélène ne se réveillait pas? Mais Stéphane, alors ? J?étais fatiguée, mon esprit était embrouillé, choqué, décalqué? j?avais besoin de me reposer ; mais dès lors que je savais qu?il existait, j?avais à nouveau cette peur d?aller dormir, peur que quelque chose aille mal et que cela se répercute sur le monde réel. C?était déjà assez le désordre comme ça pour que j?en rajoute une couche. Cependant, le besoin de dormir était devenu tellement vital que je m?endormis sans m?en apercevoir, sur une banquette de l?hôpital, en attendant que l?on vienne me réveiller pour me donner des nouvelles. J?aurais tellement aimé que quelqu?un me dise que tout cela n?était qu?un rêve?

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