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6 mois 6 jours 6 heures

Sujet : 6 mois 6 jours 6 heures
par Flood sur 28/1/2005 13:33:11

bonjour. COmme promis, je vous mets le premier chapitre de l'aventure, pour voir par la suite si ça vous plaît. Inutile de vous raconter l'intrigue, la narratrice le fait bien mieux que moi smiles-mdr.gif le premier chapitre s'intitule

=> => => Quelque chose de bizarre <= <= <= (certains verront que c le titre d'une chanson de jean jacques GOldman, et c'est le cas, de même que tous les titres de chapitres qui composeront ce livre. Demandez po pk, c'est juste un caprice de ma part, ça me faisait marrer, étant un gros gros fan de goldman. mais trève de blabla)

La première page, c?est bien souvent ce qu?il y a de plus dur à écrire, car on ne sait pas de quelle manière commencer, surtout avec l?histoire que j?ai à vous raconter. Si j?ai décidé de l?écrire, c?est pour la simple et bonne raison que mon médecin me l?a conseillé. Il m?a dit que cela m?aiderait à extérioriser les quelques traumatismes encore présents en moi. C?est donc vous, lecteurs, qui allez m?aider à guérir. Cependant, vous devez vous demander qui c?est, celle là qui veut nous raconter sa vie, alors qu?on la connaît même pas. Je le sais car il m?est arrivé de me poser cette question. Alors, avant de vous raconter mon histoire, je me présente. Moi, c?est Anna, Anna Bartok. Je suis ce qu?on aurait pu appeler il y a quelques mois une lycéenne moyenne, de 17 ans. J?habite dans une petite bourgade du sud de la banlieue parisienne nommée Bourg la reine, j?étudie au lycée local, j?y ai une majeure partie de mes amis. Comme tous les ados de mon âge, j?ai pour hobby les sorties, la musique, le sport, et voir mes meilleurs amis, qui sont au nombre de quatre, mais je vous en parlerai plus tard. C?est de cette manière que je me serais défini si j?avais été amenée à écrire ces pages il y a quelques temps de cela. Pourquoi ? Parce qu?aujourd?hui, j?ai toujours 17 ans, mais je n?ai plus beaucoup d?amis, je ne vais plus au lycée pour le moment, je ne sors plus, je ne dors plus, je me nourris bien parce que mon corps me l?exige. Bref, vous l?aurez compris, j?ai perdu goût à toutes les jolies choses pour lesquelles chaque être humain aime vivre tout en sachant qu?il mourra tôt ou tard.

Les origines du mal être constant dans lequel je me trouve remontent au mois d?avril 2004, un soir printanier comme il en existe beaucoup en cette période de l?année. Il faisait plutôt bon, je finissais de travailler pour aller me coucher. Mais à me fenêtre, je vis quelque chose de peu commun pour un mois d?avril ; un feu de cheminée, et encore plus troublant, j?avais l?impression que cette fumée était face à moi pour me dire quelque chose. Bon, il était tard, j?étais fatiguée, c?était la fin de l?année, ma paranoïa me jouait sûrement quelques vilains tours, et pour cause, comment de la fumée peut parler à quelqu?un ? Faisant fi de ce que j?avais vu, j?allais dans ma salle de bains, me doucher, me laver les dents, puis je préparais mon sac pour le lendemain, pour enfin me jeter dans mon petit lit, et par la même occasion, dans les bras de Morphée. Maintenant que j?y pense, j?aurais du faire nuit blanche ce soir là, j?aurais de ce fait évité de me retrouver dans cette galère. Alors que je m?endormais, je revoyais la fumée s?adresser à moi comme si j?étais revenue une vingtaine de minutes en arrière, mais à la différence de toute à l?heure, je comprenais ces signaux. Je m?en souviens bien, je pouvais lire, en les voyant, que je venais d?acheter un aller simple pour l?enfer et que le désordre mental et physique dans lequel mon entourage allait se trouver était au sixième étage sans ascenseurs. Je dois vous avouer que je n?avais pas très bien compris la métaphore, mais le message en général était bien clair. Mais vous êtes ou avez été adolescents, et vous connaissez la fougue caractérisant cet âge. Je me souviens avoir presque ri dans mon rêve, car la métaphore m?amusait. Et bah maintenant, je m?en mords tellement les doigts que je vais devoir attaquer les doigts de pieds? Intriguée par ces signaux de fumée, je descendais de chez moi, et tout paraissait normal. Le rêve dans lequel j?étais ne présageait rien de forcément néfaste, mais n?inspirait pas non plus le super positivisme. Au fur et à mesure que j?avançais dans la ville, ce que j?aurais du voir n?était pas à sa place. La N20 n?était pas là, les immeubles habituels non plus, l?Allée d?honneur avait disparu. Je me retrouvais dans une sorte de nébulosité qui m?angoissait de plus en plus. Le sol se désagrégeait sous mes pieds, pour me faire tomber, tomber, et encore tomber, et atterrir dans un appartement que je n?avais jamais vu auparavant, et je peux vous dire que l?angoisse que je ressentais jusqu?au fin fond de mes entrailles était monstrueusement douloureuse . L?appartement était tout simplement effrayant. Il était dans un bordel monstrueux, une grosse trace de sang ornait un mur. Un message était écrit sur une fenêtre, mais je ne me souviens plus de sa nature. Sur une chaise se trouvait le pull d?un très bon ami à moi, tâché de sang lui aussi. Je baignais entre l?angoisse et l?hystérie. Je n?avais qu?une seule envie, crier, crier jusqu?à m?en déchirer les tympans et celui des gens présents dans ce rêve. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, je n?y arrivais pas, comme quand vous voulez courir dans un rêve, mais que vous n?y arrivez pas. Cette frustration s?emparait peu à peu de tout mon corps, m?empêchant de faire ce que je voulais, comme si je n?étais plus dans mon rêve, ce qui est ma foi grotesque. Je dois vous avouer que jamais je n?avais fait un rêve aussi terrifiant. Mon c?ur battait tellement fort qu?il aurait pu sortir de ma poitrine à n?importe quel moment. Dans ce salon, alors que j?examinais le pull blanc ensanglanté, qui avait l?air d?être à Stéphane, mon meilleur ami, je vis une forme, face à moi, commençant à se dessiner sur le mur en face de celui sur lequel il y avait du sang. Cette trace avait quelque chose de satanique, c?était une étoile à cinq branches, avec un A qui ressortait. Plus la forme se dessinait, plus j?avais envie de m?éclater la tête contre un mur, tant la douleur était horrible. Tandis que j?étais à quatre pattes à hurler à la mort, je vis dans le miroir du salon une forme se dresser. Elle avoisinait le mètre quatre vingt, un voile noir lui recouvrait le corps entier. Il avait une sorte de couteau de cuisine dans la main gauche, et une machette dans l?autre. Je crois bien que jamais je n?avais assisté à un spectacle aussi effrayant. Je le regardais dans le miroir, et ne voulais surtout pas me retourner, de peur d?être décapitée. Il ne bougeait pas, se contentait de me regarder, comme pour me narguer, et le pire c?est qu?il arrivait à me terroriser? Mon sang était glacé, j?étais incapable de bouger, la seule envie que j?avais était d?en finir avec lui, quitte à mourir, pourvu que je n?éprouve plus cette sensation d?angoisse. J?arrivais enfin à me lever, face au miroir, avec le fantôme qui ne bougeait toujours pas. Mais qu?est ce qu?il pouvait bien attendre, à me regarder dans le miroir sans rien faire. Je commençais à me retourner peu à peu, car force est de reconnaître que je ne pouvais pas faire grand-chose d?autre. Je me retournai, et me voyais déjà découpée en petits morceaux et semée un peu partout dans l?appartement, ou je me voyais agoniser lentement sous son couteau, qu?il faisait rentrer un peu partout dans mon corps. Je me voyais toute recouverte de sang, étant sur le point d?y passer, mais n?y arrivant pas. Au moment où je tournais la tête pour aller à la rencontre de mon destin? Il n?était plus là !!!! Et personne dans le miroir. Voila qui me faisait encore plus froid dans le dos. La seule chose que j?attendais désormais, c?était de pouvoir me réveiller, mais je n?y arrivais pas, comme si je devais aller jusqu?au bout. Je décidais de jouer le jeu, de franchir la porte du salon, pour me retrouver dans l?entrée de l?appartement, mais à ce moment, une force étrange m?immobilisa par terre. Le fantôme était cette fois bel et bien dans le salon? Il sortait du miroir. Il m?a pointé du bout du couteau, et commença à me charger. Par terre, il y avait un livre, c?était l?arrache c?ur de Boris Vian. Je le saisis pour l?envoyer sur le fantôme, mais celui-ci disparut le temps d?un éclair, de sorte que le livre alla s?écraser contre un mur. Pour lui échapper, je courus vers la chambre de l?appartement, et fermai la porte à double tour. Je me pensais sortie d?affaire, quand, dans un des lits, je trouvai un corps, apparemment mort. Les draps étaient rouges, le lit totalement ensanglanté?

J?allais regarder qui se trouvait dans ce lit, quand une autre douleur me perfora le corps, celles-ci allant en s?intensifiant. Je n?osai pas retirer la couverture, de peur d?y trouver des choses encore plus immondes que dans le salon, et mon intuition était plutôt bonne. La personne décapitée dans le lit n?était autre que mon meilleur ami !!! Qu?est ce qu?il pouvait faire là ? il était lacéré de coups de couteaux et était totalement défiguré. Mais qui avait pu lui faire quelque chose d?aussi immonde ??? J?étais désormais à bout de nerfs, je n?avais plus que mes yeux pour pleurer la mort d?un de mes meilleurs amis, et m?allongeai dans le lit à côté de mon défunt ami, et attendais que tout cela s?arrête, en pleurant? Au bout d?une minute ou deux, une lumière apparut par la porte. Elle représentait l?espoir, et je peux vous dire que ce n?était pas du luxe, car vu la situation dans laquelle je me trouvais, j?étais bien contente d?avoir enfin une chance de sortir de ce cauchemar. La lumière s?intensifiait peu à peu, quand je décidai de retirer la couverture de mes yeux, pour voir ce que j?avais devant moi. C?était un vieil homme habillé de noir, il lévitait à quelques centimètres. Il avait de longs cheveux gris, paraissait très âgé mais en pleine forme et en pleine possession de ses moyens. Plus il s?approchait du lit, plus je sentais mon âme quitter mon corps, et je sentais mon corps s?affaiblir peu à peu. Il me trouva assez rapidement, retira la couverture de mon visage. J?avais froid, je sanglotais, mon t-shirt blanc était désormais cramoisi, je ne faisais plus que pleurer, et prier pour que tout cela s?arrête, que je me réveille et que tout soit oublié. Le vieil homme en noir pointa son doigt dans ma direction, dessina avec le signe que j?avais aperçu dans le salon, et commença à me parler un langage que jamais je n?avais entendu auparavant. Il me regardait fixement, son regard me paralysait, puis il dit : « Con saint Gillem quiro plere, nus amesidemos allera, Ja zondez, vallet que vellare, delam su cataris. Ombras tile timeris, amis, famias, coïs daros attentcioneme, Amenudo rodaram. ». Au fil de son espèce d?incantation, je me sentais mourir. Je mettais les bras de Stéphane autour des miens, comme si il était la seule protection qui pouvait me rester. Je regardai une dernière fois le miroir, et y voyais Hélène, une amie à moi faire des signaux de fumée? je me sentais mourir dans les bras de Stéphane, et dans le noir, j?apercevais Sébastien, un autre ami, pleurant sur une tombe, je voyais Hélène parler contre un miroir, puis Stéphane prendre un coup de hache dans le dos? Tous ses amis dans la détresse, c?est quelque chose d?absolument horrible à voir. Enfin, je voyais une dernière fois le salon de cet appartement, et au milieu, un garçon que je ne connaissais pas, qui avait une bougie dans chaque main, et qui parlait le même langage que l?homme en noir. Je vis ensuite un train filant à toute vitesse, en forme de cercueil. Je tournai la tête pour voir le fantôme me fermer les yeux. Dans le royaume des morts je venais d?entrer, dans le monde vivant, je venais de me réveiller.

Il me fallut quelques bonnes minutes pour récupérer mes esprits. Tout était si réel?les signaux, l?appartement, le sang, le pull, le miroir, la chambre, le cadavre de Stéphane, les mots du vieil homme. Ils raisonnent encore dans ma tête, avec cette voix grave, inquiétante? Je posais un pied par terre, puis l?autre. J?étais en nage, j?avais encore quelques difficultés à respirer. Et pour cause, je revenais du royaume d?Hadès? Dans la cuisine, mon petit déjeuner avait beaucoup de mal à passer. J?avais une boule dans l?estomac m?empêchant de manger? En m?habillant, je regardais par ma fenêtre vers la cheminée où j?avais aperçu ces signaux à la con? quand j?y pense, tout est parti d?eux? après, ça doit être mon subconscient qui a du me jouer des tours.

« - Anna, tu as une lettre sous le paillasson pour toi. »

C?était ma maman, ça. Mais? une lettre à sept heures trente du matin, et même pas dans ma boîte aux lettres. Peut être un homme amoureux follement épris de moi ? Alors, cette lettre?

Chère madame Bartok, vous pourriez un jour vous retrouver, contre votre gré, dans un monde de tristesse, de désolation, de peur, et d?inquiétude. Et non, vous ne rêvez pas. Je pense que nous serons amenés à nous revoir dans peu de temps? je ne vous dis donc pas à bientôt. Cependant, si vous voulez éviter cette mort certaine, achetez nos bougies, disponibles dans tous les magasins Candling près de chez vous.

C?était du grand n?importe quoi? ce ramassis de conneries ne voulait strictement rien dire? Mais au final, je l?ai gardé, pour le montrer aux autres. Ça ne pouvait être qu?une blague. Mais de qui ? Personne n?était au courant de mon rêve? Et pourquoi parlaient ils de tristesse, de tout ça ? Il fallait que je me calme, ce n?était qu?une publicité? OUI, CE N?ETAIT QU?UNE PUBLICITE !!!!! Mais pourquoi n?était elle pas dans la boîte aux lettres ? C?était sûrement une lettre tombée il y a quelques jours et que la gardienne avait rangée sous le paillasson. Oui, voila, c?était ça ! EN tout cas, je ne voyais pas une autre explication?

J?allais en cours, et c?était long. Mais qu?est ce que c?était long, bordel ! J?ai envie de dormir? mais qu?est ce qui m?a pris de regarder ces maudits signaux ? Je dois avoir une imagination bien débordante, quand même. Simplement avec de la fumée qui sort d?une cheminée, et de là, je me trouve dans un endroit que je ne connais pas, avec tout ce bordel. Je me demande si je dois en parler à Stéphane, Sébastien et Hélène? Ouais, c?est ce que je vais faire, ils sauront me rassurer, Steph en se foutant de tout ce qui l?entoure, Seb en craquant, Hélène en étant tout bonnement elle-même. Je leur montrais à la récré la lettre, et comme prévue, les réactions allèrent bon train.

« - ça doit être une phrase en puzzle qu?il faut remettre dans l?ordre, commença Steph.
- Ils ont le droit de boire pendant le service chez Candling. Hélène pourra y aller sans la peur perpétuelle de se faire virer, poursuivit Seb.
- Fais moi voir ça, enchaîna Hélène. Waouw, et bah, je n?y comprends rien non plus. Et tu dis que tu as reçu ça ce matin, finit elle.
- Mais oui, c?était sous mon paillasson ce matin, après, j?ai fait une crise de paranoïa bizarre, leur dis je.
- Je me demande bien comment un tel torchon a pu te faire flipper, se moqua Steph.
- Bah disons que cette nuit, j?ai fait un horrible cauchemar. Je vous le raconterai ce midi. On déjeune toujours ensembles pour préparer les modalités des vacances ? Leur demandai je », question à laquelle ils répondirent tous par la positive.

Quand je leur racontai mon rêve, tous avaient l?air bouche bée. Comme je l?avais prévu, Steph voulut me rassurer en disant que si quelque esprit était là pour m?embêter, il serait toujours là et ferait tout pour me défendre. J?aimais bien l?écouter, celui là, même si c?était sûrement des paroles en l?air. Elles retombaient directement sur mon c?ur pour le réchauffer. Seb et Hélène paraissaient un peu interloqués par la violence, l?endroit inconnu, la langue, et les visions de chacun d?entre eux. Manon, la petite amie de Sébastien, arrivée au milieu du rêve, me dit que généralement, ce qui était rationnel mais inconnu dans les rêves était prémonitoire. Elle est bien gentille, mais bon, un fantôme qui sort d?un miroir n?avait absolument rien de réel, la langue du vieil homme, elle non plus n?avait rien de réel. Sans le vouloir, elle m?avait rassuré. Jusqu?à la fin du repas, nous parlâmes de nos vacances d?été. En effet, partions au début du mois de juillet au dessus de Grenoble, dans le plateau du Vercors, à Villard de Lans. La journée se passa sans trop d?encombres, j?en avais presque oublié ma nuit agitée, entre révisions du bac français, préparation des vacances, recherche de l?homme parfait. Je n?avais pas le temps de m?attarder sur les visions fantasmagoriques de mon inconscient. Elles allaient pourtant me rattraper la nuit suivante, quand je refaisais le même cauchemar, avec cette même douleur qui me transperçait le corps. A mon réveil, quelque chose n?allait pas, mais alors pas du tout? Il y avait quelque chose dans l?air, quelque chose de bizarre? Mes chaussons ne se trouvaient pas là où je les avais mis avant de me coucher, et des traces bizarres se trouvaient entre l?endroit où je les avais laissés et l?endroit où je les avais vus à mon réveil. On aurait dit les empruntes des chaussons après avoir été trempés dans une flaque de sang? Mais non, c?était complètement illogique, tout ça. J?avais beau dire cela, y?avait quand même des traces de pas faites avec du sang sur le sol de ma chambre. Comment expliquer ça ? J?appelai tout de suite les autres pour leur expliquer la découverte, mais aucun ne fut capable de me rassurer, même un petit peu. La journée passa beaucoup plus lentement. Je la passai à travailler dans ma chambre, hantée par la cheminée et les traces de pas. Impossible de me concentrer, je ne faisais qu?y penser, et, bien que cela paraisse contradictoire, ma curiosité me poussait à vouloir dormi pour savoir si au réveil, je trouverais encore quelque chose. La nuit, je me retrouvai une nouvelle fois dans cet appartement, mais j?étais décidée à affronter la saloperie en voile noir. Etant dans un rêve, la douleur ne pourrait pas être là, alors que risquai-je ? Quand il arriva par le miroir, j?attrapai un livre dans la bibliothèque à l?entrée du salon. C?était l?écume des jours de Boris Vian. Bizarrement, ce livre me brûla la main aussitôt que je l?attrapai, et je le jetai violemment sur la chose, qui disparut une seconde, le temps de laisser passer le livre à travers lui, pour réapparaître. Dès lors, le rêve se finit de la même manière, sauf que la douleur de la fin du rêve avait décuplé. Au réveil, il y avait, sur le mur de ma chambre l?espèce de signe bizarre qui ornait le mur du salon de l?appartement. Sébastien et Stéphane vinrent rapidement me voir, et ils paraissaient d?accords pour dire que j?avais dû faire une simple crise de somnambulisme les deux nuits dernières. C?était l?explication la plus rationnelle. Mais un feu de cheminée en plein été, un message publicitaire rédigé par un alcoolique, est ce que c?était rationnel ? Plus le temps passait, plus j?avais peur de dormir, peur de ressentir cette douleur, peur de revoir mes amis souffrant, et peur de revoir quelque chose au réveil. Quelques jours plus tard, au réveil, un voile noir couvrait mes yeux, exactement le même que celui du fantôme? Et cela, je n?aurais pas su comment l?expliquer, car je n?ai aucun voile noir. Ma mère entra dans ma chambre, m?ayant entendu crier, et elle fut assez surprise par les traces de sang et la marque sur le mur. Elle essaya de me rassurer en me disant que c?était une crise de somnambulisme qui était à l?origine de tous ces signes arrivant tout droit de mon rêve, mais je n?y croyais plus, à ça, j?étais sûr qu?il y avait autre chose derrière tout cela. Inquiète, elle se renseigna pour moi auprès d?amis à elle, qui étaient psychiatres. Le lendemain, je me réveillai entre le sang, la marque, le voile, et toutes les choses bizarres dans ma chambre. J?allais ouvrir ma fenêtre et là, impossible ! Comme si elle était scellée. Je me retrouvais désormais coupée du monde extérieur. Le même jour, maman vint me voir pour m?annoncer qu?elle avait pris rendez vous avec un médecin spécialiste, pour l?après midi même. C?était le docteur Havil. Bien que fâchée contre ma mère qui ne me croyait pas, je me sentais rassurée par le fait d?aller voir quelqu?un. Après m?être habillée, j?allais me maquiller quand, dans ma salle de bain, ma trousse à maquillage refusa tout simplement de s?ouvrir. En retard, je n?avais pas le temps de me demander quoi que ce soit, et sautais dans la voiture de ma mère. Le soir, je retrouvai Steph, Seb, Hélène et Manon pour leur résumer ce que le médecin m?aurait dit et pour conclure les derniers préparatifs avant le départ en vacances, qui était le lendemain matin.

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